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Le temps des mathématiciens et le temps des soufis (Par Ahmed Khalifa Niasse)

Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Février 2017 à 13:38 | | 0 commentaire(s)|

 
C’est Albert Einstein qui, dans sa théorie sur la Relativité Générale, a ajouté le temps comme troisième dimension. Cependant les spécialistes de la mécanique quantique remplacent le temps par un autre facteur: la causalité. Car le temps n’est pas ce fleuve qui coule et nous, les spectateurs qui le regardent se dérouler. D’ailleurs, pour ce faire, nous devrions, nous-mêmes, nous situer en dehors de ce fleuve. Donc, hors du temps.
 
Souvenons-nous qu’en wolof on dit d’une personne décédée « cou guene jamano »  (ce dernier mot étant la déformation de l’arabe « zaman »(le temps)). On peut aussi dire « guene aduna »( quitter l’espace terrestre).
 
D’ailleurs la variabilité du temps selon l’endroit où on se trouve est décrite ans le Coran……….Dieu dit : « Un jour de Dieu peut être comparé à cinquante mille ans tel que vous comptabilisez le temps »
 
Chez les soufis Dieu gère un temps intemporel, c’est-à-dire non cloisonné en passé, présent et futur.
 
C’est pourquoi dans le langage coranique le voyage dans le temps est chose courante. D’où les conversations avec des prophètes tels que Moise, Abraham……..qui l’ont précédé dans le temps. Tout comme des voyages dans le futur où des choses ont été décrites. Telle que la compétition entre d’anciens chameliers quant à la hauteur de leurs bâtisses. Ou l’abandon des chameaux comme monture ainsi que les femmes dévêtues alors qu’elles ont de nombreux habits. Sans compter les mères porteuses où il décrit la femme qui accouche de Son Seigneur.
 
Le  temps intemporel non cloisonné par opposition à l’espace temps pour Einstein ne font qu’un. Alors que la Tidjania dans Jawharatoul Kamal nous parle de Amkinatil Makani. C’est-à-dire les endroits de l’endroit.
 
Cette expression nous renvoie au caractère hallogène du cosmos qui fait qu’il n’y a qu’un endroit dont les images se multiplient à l’infini, se chevauchent et se croisent.

Ce qui vient d’être dit remet en cause la fameuse équation e=mc2. Car la collusion de deux masses produit de l’énergie et que la masse et l’énergie ne font qu’une. Le résultat de cette même opération lorsqu’il s’agit de deux masses à l’état hallogène donnerait un résultat qui peut se lire de droite à gauche, du haut vers le bas, du bas vers le haut par rapport à  e=mc2.
 
En fondant sa théorie sur la relativité générale, il était devenu aux mathématiciens ce qu’est Abraham et/ou  Ahouramazade aux monothéistes. Car ne nous y trompons pas, la relativité générale est un « monothéisme » cérébral. La variante quantique est un autre monothéisme, toujours cérébral parce que mathématique et quantique.
 
D’ailleurs exprimé autrement le credo la illaha illa la( il n’est de Dieu qu’Allah) est l’équivalent de l’expression des sommités de la mécanique quantique. « Il y a un degré d’incertitude qui nous empêche d’avoir une totale certitude ». Cette incertitude est l’équivalent de la illaha ( il n’est point de Dieu). Illa illa la étant la certitude des calculs dont l’exactitudes laisse toujours des poussières par rapport à l’absolu.
 
C’est pourquoi d’ailleurs l’Islam laisse un espace à la pensée spéculative avec son corollaire de scepticisme. D’où la marge laissée à la pensée libre.
Le temps intemporel des soufis (mesurable au lobe du cerveau) spécialisé pour la spiritualité permet aussi de visiter et de jauger le cosmos. Et décrit des réalités jaugées en interne et qui ont leur équivalent chez les mathématiciens.
 
Il y a donc un temps propre aux mathématiciens à cause de leur méthodologie qui les rend hermétiques à toute démarche si celle-ci ne revêt pas la camisole de force des scientifiques. Alors que le temps des soufis, lui, permet le voyage à travers le temps en un temps intemporel.

Par Ahmed Khalifa Niasse