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Législatives de 2017 : "Imposer une cohabitation pour corriger les insuffisances des réformes du référendum", c'est le voeu du RND et de Taxaw Temm


Rédigé par leral.net le Samedi 14 Mai 2016 à 16:40 | | 3 commentaire(s)|

Législatives de 2017 : "Imposer une cohabitation pour corriger les insuffisances des réformes du référendum", c'est le voeu du RND et de Taxaw Temm
C’est tout un programme que proposent les Secrétariats exécutifs du Rnd et de Tawax Temm, qui appellent à une jonction de toutes les forces politiques opposées à l’actuel gouvernement, afin de promouvoir activement un «troisième pôle», seule alternative pour «corriger les insuffisances des réformes du référendum». Pour parvenir à ces corrections, les partis de Dialo Diop Blondin et du professeur Ibrahima Fall préconisent d’attendre Macky Sall au coin des législatives à venir et de lui «imposer une cohabitation» en remportant le scrutin grâce à une large coalition. Voici le communiqué pondu à cet effet par les deux formations politiques qui donnent le la pour la coalition victorieuse qu’ils souhaitent pour les prochaines législatives.

Le Secrétariat Exécutif du RND et le Secrétariat Exécutif de Taxaw Temm ont examiné la situation nationale de l’après référendum et ses conséquences sur les reconfigurations politiques dans la préparation des élections législatives de 2017.

Leçons du référendum
Le peuple sénégalais s’est prononcé en mars 2016 sur le projet de réformes constitutionnelles que le président Macky Sall lui a présenté. Malgré les moyens colossaux, les manœuvres qu’il a déployés, les multiples irrégularités et le parti-pris de bon nombre des médias publics et privés, le pouvoir en place et ses alliés n’ont pu récolter que 62% des suffrages exprimés. Par contre, 38% des Sénégalais qui ont voté NON et 60% du corps électoral qui se sont abstenus, n’ont pas adhéré au projet de réformes constitutionnelles.

C’est aussi la deuxième fois depuis la seconde alternance post indépendance que le Président Macky Sall prend de vitesse l’opposition et les citoyens, et arrache des victoires à la Pyrrhus, avec beaucoup de dégâts : Acte III de la décentralisation à la veille des locales de 2014 et projet de réformes constitutionnelles du 20 mars2016.

En tout état de cause, le RND et Taxaw Temm expriment leur satisfaction pour le résultat obtenu, se réjouissent de leur participation active à la dynamique du NON. La signification politique du NON du RND et de Taxaw Temm n’était pas de faire partir Macky Sall qui doit terminer son mandat en dépit de son wax waxeet, mais de poser les premiers jalons, dans le cadre d’un rapport de force favorable, vers de véritables réformes des institutions basées sur les conclusions des Assises nationales et les propositions de la CNRI, et qui devront aboutir à une refondation de la République dotée d’une nouvelle Constitution avec un réel équilibre et une séparation des pouvoirs.

Pour le RND et Taxaw Temm, la bataille pour ces réformes continue ; les législatives de 2017 et la présidentielle de 2019 sont les prochains combats à mener pour corriger l’insuffisance des réformes du référendum de mars 2016. En effet l’Assemblée Nationale est un lieu où des propositions de loi constitutionnelle peuvent être initiées, à condition d’y avoir une nouvelle majorité parlementaire capable de procéder à un double rééquilibrage des pouvoirs : d’une part au niveau de l’exécutif entre le Président de la République et le chef du gouvernement qui déterminera et conduira la politique de la nation, d’autre part entre le parlement et l’exécutif.

Par conséquent, au regard de cet enjeu des législatives, il importe de confirmer la désaffection de l’électorat qui avait porté ses espoirs sur une coalition qu’on pensait être celle du grand rassemblement pour une refondation de la République, pour la fin de la gestion patrimoniale du pouvoir, pour la culture de l’éthique en politique. Ensuite il faut vaincre le pessimisme, le désamour que le peuple nourrit envers l’institution parlementaire qui est décrédibilisée comme d’autres institutions de la République.

Pour réussir cette mission, il est fondamental de créer un troisième pôle politique : un Rassemblement Populaire, Républicain, Démocratique et Solidaire. En effet, le front du NON au dernier référendum a montré la force de résilience du peuple qui, avec des moyens limités, a su exprimer sa désapprobation de la politique du régime actuel.

Enjeux et orientation stratégique
Il faut donc consolider la dynamique de l’unité, la synergie des efforts des différents acteurs, mais surtout la clarification constructive autour des valeurs républicaines, démocratiques et solidaires en cultivant l’éthique du respect des engagements envers le peuple, la satisfaction de ses attentes fondamentales en matière économique, sociale, politique, culturelle et spirituelle.

Les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI sont une boussole et l’expérience du référendum un repère. Il est donc urgent d’agir de manière responsable : unir ce qui peut être uni, aller résolument vers les populations, recueillir leurs préoccupations urgentes et aspirations profondes. Il faut cultiver l’humilité et la solidarité et chercher l’efficacité et l’efficience dans la représentation parlementaire.

Bien sûr, les négociations entre les acteurs du pôle républicain, démocrate et solidaire devront prendre en charge les articulations entre les législatives de 2017, la présidentielle de 2019 et les locales de la même année. Il faut surtout éviter de se laisser divertir par les rumeurs de report des législatives ou les incantations sur le dialogue politique. Un véritable dialogue doit nécessairement porter sur le fichier et le processus électoral en vue des législatives, sur les revendications économiques, sociales et culturelles du peuple, sur les relations extérieures, sur la sécurité nationale, la souveraineté et l’indépendance véritable. Toutes les manœuvres politiciennes devront être combattues de manière ferme et intelligente.

Il apparaît donc clairement que l’atteinte de tous les objectifs qu’imposent une bonne gouvernance, une transparence, une moralisation de la vie publique dans le cadre d’un Etat de droit et d’une démocratie sincère à renouveler et à approfondir sans cesse, ne peut être réalisée par le pouvoir actuel.Non plus une seule personne ou une seule structure politique ou citoyenne ne saurait porter ce projet.

C’est pourquoi, le RND et Taxaw Temm, réitèrent leur appel pour un rassemblement le plus large possible de tous les patriotes autour d’une plateforme politique avec un programme commun afin de réaliser une alternance et une alternative véritables sous-tendues par une refonte profonde des institutions qui soient fortes, crédibles, consensuelles, viables, sécurisées et durables. Pour mener à bien ces réformes, il importe d’avoir une majorité parlementaire discordante avec la majorité présidentielle actuelle ; tel est l’enjeu principal des élections législatives de 2017, et le NON du référendum n’est qu’une première étape. Imposer une cohabitation en 2017 permettrait au gouvernement issu du suffrage universel, nouvelle légitimité, de déterminer la politique de la nation et de mener les réformes fondamentales des institutions, de la modernisation de l’Etat et de l’aménagement du territoire, et ainsi permettre au Sénégal d’ouvrir une nouvelle page de son histoire plus conforme aux aspirations d’émancipation qui placent les citoyens au centre des politiques publiques.

Bien que la Constitution dise que c’est le Président qui définit la politique de la Nation, le RND et Taxaw Temm espèrent que dans une telle configuration, ce dernier acceptera en toute responsabilité de laisser la nouvelle majorité mettre en œuvre sa politique.
Les législatives de 2017, un test pour le 3ème pôle.