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ESCROQUERIE SUR 155 MILLIONS DE FRANCS CFA: Une dame gruge son propre frère et crée une société parallèle avec son mari Abdou Sall

Escroquer son propre frère et ouvrir sa propre société avec son époux, c’est ce qu’a osé faire une dame du nom de Magou Thiam. La bonne dame n’a rien trouvé de mieux à faire que de pomper 155 millions de Sentracom, la société que son frère Moussa Thiam lui avait confiée durant son séjour carcéral pour ouvrir une boîte avec son mari Abdou Sall. Reconnaissant ne lui devoir que 38 millions de francs Cfa.


Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Février 2017 à 16:13 | | 0 commentaire(s)|

ESCROQUERIE SUR 155 MILLIONS DE FRANCS CFA: Une dame gruge son propre frère et crée une société parallèle avec son mari Abdou Sall
Tout a commencé quand Moussa Thiam, propriétaire de la société Treylium Holding Groupe S.A dénommée Sentracom industries Sarl, basée à Sacrée Cœur Cité Keur Gorgui, a confié à sa sœur Magou Thiam ladite boite. Le frère dans les liens de la détention pendant trois années, Magou était la gestionnaire de l’entreprise. Quand il recouvra la liberté, Moussa Thiam demande des comptes. La dame Magou Thiam refuse. Ce, malgré les nombreuses mises en demeure. De guerre lasse, Moussa Thiam saisit finalement la justice pour élucider la situation. Entre temps, il avait découvert plusieurs malversations qui lui ont causé d’énormes pertes. Sa sœur avait détourné courant de septembre 2016 les sommes de 22.383.600 francs et 197.000 euros destinées à des commandes finalement annulées. Et avec cet argent, elle a plus tard créé une société parallèle avec son mari Abdou Sall, qu’ils baptiseront Madou Industrie Trading Company. Suite à la plainte déposée par Moussa Thiam contre elle, Magou Thiam sera arrêtée puis mise en détention provisoire le 16 octobre dernier pour escroquerie, abus de confiance et abus de biens communs. A la barre du tribunal de grande instance de Dakar, hier, Magou Thiam, mère de trois enfants, a mouillé son frère. «Quand nous étions allés lui rendre visite en prison, il m’a dit, en présence de mon époux, de travailler avec les documents de l’entreprise, car ne pouvant pas continuer ses activités dans les liens de la détention. Et j’ai commencé comme commerciale et quatre mois après, je m’occupais de la gérance de la filiale de Sentracom. Tout l’argent que j’encaissais, je le virais dans les comptes de Sentracom. A un moment donné, j’avais arrêté les dépôts à la banque, car on avait dérobé 3 millions dans les comptes. A partir de cet instant, je transférais dans mon compte les fonds». Pleurant toutes les larmes de son corps, elle réfute avec hargne la somme de 155 millions dont on l’accuse. «Je confirme bien que je dois 38 millions à Sentracom et non 155 millions. J’ai créé mon entreprise le 8 décembre dernier avec mon propre capital et que je gère avec mon mari. Mais je faisais des commandes de carreaux au nom de Sentracom, puis je les ramenais dans mon magasin se trouvant aux Parcelles assainies». Meurtri, le propriétaire de la société, Moussa Thiam, s’explique : «Je l’avais chargée de gérer ma boite quand j’étais en détention. A ma sortie de prison, je lui ai demandé de faire un inventaire, elle a refusé. Et elle a créé une entreprise parallèle à ma firme, avec son mari menuisier. J’en ai parlé à mes parents, mais malgré cela, elle campe sur son refus. Elle me doit un total de 155 millions sur le lait en poudre, sur les carreaux et autres marchandises de Sentracom». Interrogé, le mari Abdou Sall, se disant commerçant, âgé de 40 ans, défend sa femme : «De prison, Moussa a dit à Magou de travailler pour son propre compte et non pour lui. Ma femme Magou et moi avons mis sur pied notre entreprise le 8 décembre dernier. Elle a mis 200.000 et moi 300.000. Nous avons nos propres comptes et nous signons ensemble les factures. Pour la dette qu’elle a envers son frère, c’est avéré, mais je ne peux pas évaluer le montant. Sentracom a son compte et Magou y versait les recettes produites». Interpellé à son tour, Mbar Thiam, leur père, témoigne : «Les marchandises ainsi que les sociétés appartiennent à Moussa. Dès le début du conflit, j’ai sommé le mari de Magou de la raisonner, en vain. Et depuis ce jour, il ne me salue, ni ne me parle, alors qu’ils logent tous chez moi». Le ministère public a sollicité une application de la loi à l’encontre de la mise en cause tout en rejetant la demande de liberté provisoire formulée par la défense. Plaidant pour la partie civile, Me Bamba Cissé certifie que les infractions d’escroquerie, d’abus de confiance et d’abus de biens communs sont constantes et établies. De ce fait, il demande que Magou soit reconnue coupable et condamnée à payer les 155 millions qu’elle doit. Cette plaidoirie est contestée par Me Ciré Clédor Ly, de la défense, qui argue de l’inexistence de preuves, car il n’y a pas d’inventaire sur le stock de départ. Fatou Diouf (Stagiaire)