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Les Enjeux de l’entrepreneuriat au Sénégal (par Laity Fall )

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Novembre 2021 à 14:54 | | 0 commentaire(s)|

Ce qu’il y’a à noter ici, serait plutôt qu’il existe un réel manque d’innovation et de diversification des activités entrepreneuriales ; et ceci est vrai jusqu’à nos jours. L’évolution économique du Sénégal depuis l’indépendance, connaît deux phases distinctes.


Les Enjeux de l’entrepreneuriat au Sénégal (par Laity Fall )
De 1960 à 1985 environ, la croissance est très volatile, marquée par des alternances d’années de croissance très forte, suivies de récessions tout aussi fortes. Pendant cette première période, le PIB par tête s’érode progressivement. Au lendemain de la dévaluation de 1994, plus précisément à partir de 1997, la croissance est à nouveau plus élevée ,avec une volatilité moindre et le PIB par habitant connaît une augmentation progressive.

La croissance, pendant les 25 premières années postindépendance, est essentiellement tirée par la production agricole et varie avec la pluviométrie et les performances agricoles, en particulier la production d’arachide. À l’inverse, dans la période plus récente, les sources de la croissance sont plus diverses, les services jouant un rôle de plus en plus important. L’augmentation notable de la production agricole en 2015, notamment de riz, a permis au PIB par habitant de retrouver le niveau de 1960 (environ 2 290 dollars américains [USD] parité de pouvoir d’achat [PPA] 2011 par habitant).

La transformation structurelle est insuffisamment enclenchée et ne se répercute pas suffisamment sur le revenu des populations. Elle a été tirée par une réorientation des activités et, dans une moindre mesure, par la réorientation de l’emploi vers les activités les plus productives, ce qui explique la faible augmentation du revenu par tête. (Source OCDE)

Il est avéré, en outre, que depuis la dernière décennie, nous avons assisté à l’essor de beaucoup d’initiatives entrepreneuriales, notamment chez les jeunes. Les secteurs d’activité sont très souvent liés à l’artisanat et au commerce local. L’agriculture étant de moins en moins prisée. Le cadre de ces activités économiques demeure, pour la majorité, dans l’informel, avec peu d’exigences de qualification.

Accompagner cette nouvelle dynamique permettrait de formaliser progressivement, le cadre d’exercice et d’organiser la compétitivité.
En vérité, et quelles qu’en soient les raisons, nous manquons au Sénégal de volonté de prise de risques et d’innovation lorsqu’il s’agit d’entreprendre.

Les investissements directs des opérateurs économiques se font très souvent dans des business « rokimi roki ,» où le gain est clairement maîtrisé et quasi immédiat.

En outre, le système des sûretés dans notre espace OHADA est axé sur une surestimation des risques, qui empêche de faciliter l’accès au crédit.

De fait, peu d’innovations sont susceptibles de voir le jour. Aujourd’hui, le secteur bancaire privé observe essentiellement des taux d’intérêt à 2 chiffres.

Sans un accès facilité au financement, la marge de manœuvre est par conséquent très réduite.

L’initiative du FONGIP (Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires) est un boost essentiel permettant d’offrir des garanties supplémentaires solides en faveur des porteurs de projet ou des structures en développement, auprès des établissements bancaires.

Mais là encore, il sera beaucoup question de la solvabilité du débiteur, car aucune banque ne souhaite en arriver systématiquement à user de la caution.

Quoiqu’il en soit, il est clair qu’un projet prometteur aura toutes ses chances de décrocher un crédit. Il faudrait seulement que le FONGIP puisse défendre certains projets sur des critères autres que comptables; puisque le développement territorial et la participation à la réduction du chômage, sont tout aussi fondamentaux.

Le FONGIP met aussi à disposition des porteurs de projet, un fonds via des mutuelles de crédit de la place, en exigeant que les taux soient maintenus en dessous de 10%.

D’autres organismes tels que la DER/FJ, le PRODAC, l’APIX et le FAISE participent également à l’émergence d’une dynamique économique opérationnelle, par le biais de l’entrepreneuriat.

Bien entendu, il faudra aussi impulser d’autres dynamiques afin de promouvoir une dimension entrepreneuriale plus audacieuse.

Ainsi, dès la formation lycéenne, il faudrait vraisemblablement intégrer, dans la meilleure articulation possible, des modules d’apprentissage en lien avec la création et la gestion d’entreprise.

D’un autre côté, les bailleurs privés nationaux, à travers des structures telles que le Club des investisseurs sénégalais, devraient établir des fonds d’investissements à fort potentiel, pour accompagner des incubateurs de start-up innovants et par ailleurs, promouvoir de grands projets industriels.

Le Sénégal pourrait également connaître la création d’une cité de l’innovation, qui serait basée sur le modèle d’une Silicon Valley à la sénégalaise ; où on pourra faire émerger notre ingéniosité, en y regroupant la crème du savoir-faire technologique et scientifique. Notre pays est à un tournant de son histoire, où nous devons faire primer l’intérêt commun et la volonté patriotique.

Nous devons éviter tous les facteurs de division et de haine, et inculquer aux jeunes générations le sens de la citoyenneté et l’esprit du « qu’est-ce que je compte faire pour la prospérité de mon pays », laissant ainsi définitivement derrière nous, le « qu’est-ce que les gouvernements ont fait pour moi ».






Laity Fall
Contributeur citoyen