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Les Travaux d’Hercules des deux Abdoulaye

DETTE INTERIEURE, INVESTISSEMENTS, AJUSTEMENT BUDGETAIRE, RELANCE DE LA CROISSANCE

Trouver 100 milliards de FCfa pour épurer la dette intérieure arrêtée dans le cadre de l’exécution budgétaire régulière au 31 janvier 2009, 65 milliards pour l’autoroute à péage, plafonner à moins de 80 milliards pour compter de ce mois de février, l’encours mensuel de la dette intérieure, réajuster le budget 2009, sauvegarder la stabilité macroéconomique, relancer la croissance. Tels sont les travaux d’Hercule des deux Abdoulaye (Diop et Sow) du ministère de l’Economie et des finances sous la surveillance rapprochée, vigilante et pointilleuse du FMI.


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Février 2009 à 04:47 | | 1 commentaire(s)|

Les Travaux d’Hercules des deux Abdoulaye
Trouver 100 milliards pour la dette intérieure,
50 milliards pour les comptes de dépôt,
65 milliards pour les infrastructures,
Plafonner mensuellement à moins de 80 milliards la dette,
Réajuster le budget 2009,
Relancer la croissance

Si ce n’est pas de l’ajustement, cela lui ressemble fortement. Les encours de retard de paiement en fin octobre 2008, ont été estimés dans la chaîne régulière du système intégré de gestion des finances publiques (Sigfip) le logiciel de la transparence du département) à 174,9 milliards de FCfa soit 3% du Produit intérieur brut (Pib). On a noté dans le même temps, que 50 milliards de FCfa qui devaient être payés à partir des comptes de correspondants du Trésor public ne l’ont pas été. Ce qui fait que le « trou » régulier dans les caisses a été arrêté d’accord partie avec les partenaires à un montant d’environ 225 milliards de FCfa. À ce montant, il faut ajouter certainement 74 milliards de FCfa de dépenses extrabudgétaires. Des dépenses certes, irrégulières mais coutumières au Sénégal. Les devanciers des libéraux, les socialistes d’Abdou Diouf avaient eux aussi buté à une telle pratique. La fameuse opération « Gabou » du général Mamadou Seck pour sauver le régime de Nino Viera entre autres avait en effet, entraîné des dépenses non prévues dans le budget 1998-99, qu’ils ont été obligés de régulariser par la suite.

Les libéraux qui se sont lâchés, eux, dans leur gestion, ne se refusant rien depuis 2006 ont atteint la faramineuse somme après épuration, de 74 milliards de dépenses non prévues dans aucun budget, pudiquement appelées dépassement budgétaire. Ces dépenses sont entrain d’être auditées ou devraient incessamment l’être sous la surveillance plus qu’attentive du FMI. Seront-elles pour autant réglées ? Rien de moins sur. Le FMI et les partenaires ne sont pas prêts, confient-ils à qui veut les entendre à lâcher le moindre centime pour « prime » à l’irrégularité et se disent donc attentifs aux résultats des audits à ce sujet.

Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, s’expliquant récemment devant les élus au Parlement sur la dette intérieure et sur l’irrespect de l’engagement pris de l’épurer au 31 janvier dernier, avait soutenu que plus de 75% des factures, arrêtées au 31 octobre 2008, avaient été payées. Il assurait en effet que 131 milliards sur les 174,9 arrêtés avaient été réglés et qu’il ne restait devoir sur ce chapitre que quelque 43 milliards de Fcfa. Des dépenses incompressibles de souveraineté et à caractère social prononcé avaient obéré la réserve préalablement affectée à la dette intérieure.

À la date du 31 octobre, date de référence, l’Argentier avait donc raison, mais entre le mois d’octobre et la fin d’année, a fait remarquer la dernière mission du FMI au Sénégal près de 57 milliards de factures nouvelles impayées contenues dans le « boyau » ou en état de règlement sont venues s’ajouter aux 43 milliards restants. Ce qui fait qu’à la date du 9 février dernier, les deux Abdoulaye se cassent encore la tête pour trouver 100 milliards pour les régler définitivement.

Aux 100 milliards compte non tenu des règlements effectués, il est vrai, journellement depuis cette date, il faudra aussi ajouter les 50 milliards des comptes de correspondants qui, si même la géographie a changé entre temps, le volume en est resté quasiment intact. Pour la mission du FMI qui revient au Sénégal dès le mois de mars prochain, apprend-on de sources généralement bien informées, l’Etat du Sénégal doit donc trouver 150 milliards avant son retour pour respecter au moins un des critères primordiaux de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe). Programme sans décaissement, mais contraignant auquel il a souscrit, cela même dans le cadre des dérogations et modifications obtenues à Washington en décembre dernier avec la sollicitation faite dans son mémorandum de politique économique et financière auprès de ses bailleurs et leur consultant attitré le FMI.

En effet, en raison de ces difficultés, le Sénégal n’avait pas pu respecter trois critères d’évaluation quantitatifs : celui relatif aux arriérés intérieurs, aux instances de paiement et aux emprunts extérieurs non-concessionnels. Une conséquence directe des faiblesses budgétaires aggravées par les subventions tout azimut et sans retenue de l’année dernière, la chute drastique des recettes fiscales, notamment dans le dernier trimestre 2008 où l’on a observé un déficit de près de 30 milliards de FCfa, déficit accentué par l’importante dette fiscale de la Senelec entre autres et une utilisation « libérale et excessive » d’avances de trésorerie pour des dépenses qui n’avaient pas été initialement budgétisées.

Le secours du système bancaire

Au ministère de l’Economie et des finances, on se triture les méninges pour trouver chaque jour, les moyens d’épurer la dette intérieure. Achever les travaux d’infrastructures structurantes, notamment l’autoroute à péage de l’Agence des grands travaux (Apix) et les routes et infrastructures de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) ainsi que de l’Agence autonome des travaux routiers (Aatr), sauvegarder la stabilité macroéconomique en réinstallant l’orthodoxie en matière économique et financière dans les mœurs et relancer pour finir la croissance économique. C’est ainsi qu’après les « amis et partenaires » Français qui ont décaissé 55 milliards sur le prêt de 82 milliards octroyés (il reste encore 20 milliards à recouvrer dans les 55 déjà lâchés, selon des sources fiables), les deux Abdoulaye (Diop et Sow) se sont tournés vers le pool bancaire national avec qui, ils ont signé une convention de prêt de 80 milliards de FCfa. Les banques qui, ne se voulant certainement pas en reste dans le cadre de la solidarité nécessaire en ces moments de dèches généralisées, ou mettant plutôt en pratique la maxime qui veut que l’on ne puisse pas vivre d’une économie sans l’alimenter en retour, mettent ainsi la main à la poche. Les Argentiers en chef espèrent donc amasser d’ici quelques jours 100 milliards qui devront aider à régulariser grandement la dette intérieure.

Toujours est-il que dès la fin de ce mois de février, nos deux Trésoriers sont tenus de plafonner l’encours de la dette intérieure à moins de 80 milliards de FCfa, montant « contractuel » dans le cadre de l’Ispe. Une situation qui fait que les Finances seront désormais plus que par le passé regardant sur les dépenses au niveau des ministères sectoriels qu’elles entendent réguler en amont au lieu d’attendre d’être mises devant le fait accompli. Aucune dépense ne sera ainsi autorisée s’elle n’a pas de couverture budgétaire, couverture de trésorerie plutôt. Ce qui veut dire que l’Etat compte vivre avec ses moyens et chichement, les yeux rivés sur un tableau de bord, constamment mis à jour. Déjà depuis la dernière revue du programme Ispe en décembre dernier, les dépenses ont été mieux maitrisées, ont constaté même les « envoyés spéciaux » du FMI ainsi que son représentant résident à Dakar, Alex Ségura. Les plafonds ont été scrupuleusement respectés, les budgets fortement réajustés, même si les dépenses d’investissement ont plus fait les frais de ces restrictions obligées et obligatoires. Les services votés pour la plupart des dépenses à caractère social prononcé (santé, éducation etc.) ou de souveraineté ont été les moins touchés.

L’impératif ajustement de cette année

Les perspectives macroéconomiques de l’année en cours sont manifestement affectées par le contexte international défavorable, contexte marqué par un ralentissement de la croissance mondiale, des difficultés sur les marchés financiers, la hausse « irraisonnée » des prix des denrées alimentaires. Ce qui fait qu’il est fort à parier que le gouvernement s’en retournera très prochainement devant le Parlement pour revoir sa copie sur ses projections budgétaires 2009. Même s’il escompte que la structure spécifique de l’économie sénégalaise, combinée avec la disparition des arriérés de paiement,-véritable gageure,-permettront de contrebalancer les effets de l’environnement international défavorable, force est de reconnaître que d’ores et déjà ses recettes fiscales accusent le coup.

Les importations ont drastiquement diminuées, tandis que les exportations n’ont connu aucune évolution. Résultat des courses les recettes propres de l’Etat baissent, chutent même devrait-on dire. Rien que pour le dernier trimestre 2008, le trésor public a comptabilisé un manque à gagner de près de 20 milliards de recettes fiscales attendues. Pendant ce temps, l’emprunt obligataire prévu pour achever les travaux de l’autoroute à péage, projet adoubé par le FMI et les bailleurs de fonds, a peu de chance de prospérer, tant les tensions sur le marché financier international n’offrent pas d’opportunité.

Le gouvernement serait par conséquent obligé devant l’échec plus que probable d’un tel emprunt de chercher à les financer sur ressources propres. Ce qui fait que le ministère des Finances, si jamais il arrive à renouer avec un solde budgétaire positif, devra trouver des ressources additionnelles extraordinaires pour ne pas affecter les dépenses à caractère social, notamment l’éducation nationale, la santé et l’eau potable…

Le gouvernement est tenu en outre de limiter le déficit budgétaire global à 4% du Pib pour préserver ainsi la viabilité de la dette, maintenir la stabilité intérieure en contenant les pressions de la demande et éviter l’éviction du secteur privé. Dans ce cadre, la loi des finances 2009 adoptée par le Parlement, calculée sur la base d’un déficit budgétaire inférieur à 3% devra impérativement être revue à la baisse, compte tenu de la dégradation de la situation internationale et de ses effets collatéraux dans nos économies.

SudQuotidien

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1.Posté par sengenis le 16/02/2009 08:10 | Alerter
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nous réclamons l'audit de l'anoci au plus rapidement possible car avant de demander que le peuple t'accorde ses suffrages pour la mairie de dakar, il faudra d'abords nous expliquer où sont passés les milliards de l'anoci monsieur karim prince wade

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