leral.net | S'informer en temps réel

Les cheminots de la ligne Dakar-Bamako en grève

Au Sénégal, les cheminots de la célèbre ligne Dakar-Bamako ont entamé ce jeudi, une nouvelle grève de 48h. Ils dénoncent l'abandon de l'Etat de ce tronçon pourtant essentiel à l'économie, ainsi qu'aux relations entre le Sénégal et le Mali. Salaires versés avec des semaines de retard, retraités sans retraites, aucun moyen pour réparer des machines hors d’âge, le ras-le-bol est général.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Octobre 2017 à 12:08 | | 0 commentaire(s)|

La gare de Bel-Air n'est qu'une escale sur cette ligne de 1 400 kilomètres qui mène à Bamako. Deux locomotives sont à l'arrêt, le chef mécanicien c'est Hamadou Leylo. « Toutes les machines sont gâtées », prévient-il. Des machines qui ne roulent pas car « il n'y a pas de carburant, il n'y a rien » poursuit-il.

Dépité lorsqu'il voit l'état du matériel, Mamadou Dioussé, expert en déraillement, raconte : « On faisait quatre trains par jour, actuellement on peut même pas faire quatre trains par mois, c'est vraiment triste ».

Le Sénégal vient de mettre plus de 800 millions d'euros dans le TER qui va relier Dakar au nouvel aéroport, mais les salaires des cheminots peinent à être versés à temps explique le délégué Sud Rail, Mademba Camara : « Jusqu'au 26, il y avait des gens qui n'avaient pas encore perçu leurs salaires, ce n'est pas la totalité des cheminots. Cette grève n'est pas destinée seulement à la demande de nos salaires, mais à la relance de cette entreprise ».

La compagnie a tant de peine qu'à la station de Bel-Air, l'électricité a été coupée explique le chef de gare Ousseynou Badia : « On a pas de recette, il n'y a rien, on a coupé l'électricité pour non-paiement des factures ».

Désormais, les cheminots ne veulent parler qu'avec une seule personne, explique Cheikh Diene, délégué syndical Fédé Rail et cheminot depuis 42 ans : « On demande à notre président ce qui se passe, il n'a qu'à dire aux cheminots qu'est-ce qu'il veut pour ce chemin de fer ».

Réponse pour le moment des autorités aux appels des cheminots : le silence.



Rfi