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Les dinosaures politiques, l’arbre qui cache la jeunesse - Par Moustapha Mbaye

Rédigé par leral.net le Mardi 11 Mars 2014 à 21:31 | | 5 commentaire(s)|

Au Sénégal, passer le témoin ne fait pas partie du vocabulaire de beaucoup de leaders politiques. Pour eux, un parti politique est une association qui s’oriente par la boussole de l’intérêt dans le champ politique ; par les alliances, les fusions ou la transhumance. Le secrétaire général est comme un père de famille il finance les activités du parti, nomme ses hommes, pis il choisit son successeur au moment voulu.


Les dinosaures politiques, l’arbre qui cache la jeunesse - Par Moustapha Mbaye
Des partis politiques qui n’ont jamais connu d’alternance depuis leur création sans oublier les pseudos congrès organisés pour conforter le secrétaire général. L’appellation chef de parti les colle très bien car leurs formations politiques n’ont pas beaucoup de différences avec la cour de Bour Sine ou de Lat Dior DIOP où il faut toujours dire "amen" aux propos du chef sans quoi on est ostracisé voire chassé.

Le Parti démocratique sénégalais depuis sa création (1974) n’a pas connu d’alternance, malgré la défaite de Mars 2012. WADE demeure la « constante » qui conduit à distance le navire bleu. Le PIT (Parti de l’indépendance et du travail) crée en juillet 1981 était dirigé par Amath DANSOKHO pendant 29 ans avant de céder sa place à Maguette THIAM, un autre septuagénaire (2010). Abdoulaye BATHILY a passé la main en 2013 à Mamadou NDOYE après avoir passé 32 ans à la tête de cette formation politique. Ousmane Tanor DIENG en est à sa 14ème année à la tête du Parti socialiste et jusqu’à présent les renouvellements des instances de ce parti tardent à se réaliser. Moustapha NIASS, à l’âge de 76 ans, tient toujours les rênes de l’AFP (Alliance des forces du progrès) qu'il préside depuis 1999. La liste est loin d’être exhaustive, alors tous ces leaders précités sont des fonctionnaires qui refusent de quitter l’entreprise politique en dépit de leur âge avancé. Cependant, ils barrent la route aux jeunes diplômés et pertinents qui peuvent assurer la relève.

Thomas SANKARA n’a pas vécu 40 ans et pourtant ses quatre années passées au pouvoir occupent une place de choix dans les annales de l’histoire. On comprendra à ce niveau que l’efficacité n’a rien à voir avec la longévité. Et elle n’est pas une spécificité de la vieillesse. Dans chaque parti politique, il y a une instance de jeunes; leur rôle n’est pas d’amener des chaises ou de jeter des pierres, ils sont des jeunes intellectuels et ambitieux qui veulent travailler pour leur pays. Au demeurant, l’heure d’encadrer et d’accompagner les jeunes a sonné. On ne peut pas faire son temps, faire le temps de ses fils et de ses petits fils. Il y a une vie après la politique.

tafart@hotmail.fr