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Les incertitudes de 2017 : Le Ps ne veut lâcher ses parts

Actionnaire dans Bennoo Bokk Yakaar, le Parti Socialiste n’entend nullement vendre ses actions. Au reste, il veut récolter les dividendes des ses actions dans l’entreprenariat politique en attendant d’y voir clair. Indéniablement, les socialistes ont contribué à la victoire de Macky en 2012 et, légitimement ils ont choisi de gouverner ensemble même s’ils acceptent de suivre par « loyauté républicaine » le rythme de celui-ci puisque l’accord n’avait pas été bien négocié. Ils sont présents au Gouvernement, dans le Bureau de l’Assemblée nationale, dans les Directions des Etablissements publics etc. Quoi de plus normal ?


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Décembre 2014 à 22:30 | | 0 commentaire(s)|

Les incertitudes de 2017 : Le Ps ne veut lâcher ses parts
Au fond, l’on peut penser qu’ils avaient hâte de retrouver ne serait-ce qu’une portion de ce pouvoir perdu pendant tout le temps qu’a duré le règne des Wade. Mais est-ce que suffisant pour penser que les véritables ambitions de ce grand et emblématique parti sont atteintes ? Le Secrétaire général du PS a été on ne peut plus clair en affirmant, par euphémisme peut-être, que objectif de leur formation politique est de reconquérir le pouvoir.

Contrairement à l’AFP qui veut céder ses parts à Macky, le PS maintient le flou en attendant de voir où mènera le bateau avec leurs investissements. Ce n’est pas prendre trop de risques que de laisser passer la 3e année voir même une 4e afin de mieux évaluer les bénéfices.

Ce qu’on gagne vaudra-t-il ce qu’on perd dans ce compagnonnage avec le parti présidentiel ?

Apparemment, nul ne souhaite prendre l’initiative de la rupture. Et si cela devrait arriver aucune des parties ne l’aurait voulu définitif. Il est vrai que l’APR est actionnaire majoritaire. Mais cette majorité intra -allié reste relative par rapport à l’échelle nationale et à l’horizon 2017.

Il paraît que les Sénégalais ont pris l’habitude de renouveler leur confiance au Président sortant ou porter leur choix sur un digne et persévérant opposant surtout quand celui-ci est victimé. Evidemment, cela reste à être prouvé scientifiquement. De toute façon, les scores obtenus respectivement par Djibo KA et sa liste aux législatives de 1998, aux présidentielles par NIASSE en 2000, IDY en 2007 et Macky en 2012 ou encore Khalifa aux dernières élections locales, prouvent à suffisance cet état de fait. De même, les présidents en quête d’un autre mandat ont un avantage certain sur les autres si l’on se réfère aux scores de Diouf et de Wade au premier tour de la présidentielle qui consacra leur départ du pouvoir.

Malgré le contexte tendu Wade a obtenu un second mandat en 2007 car non seulement Idy son principal challenger a été par moment hésitant (audience avec le Président). Mais ce qui à mon avis a été déterminant dans le choix des électeurs c’est qu’ils ont voulu donner la possibilité à Wade de finir ses chantiers. Et Dieu sait que Macky compte en ouvrir…

Par ces temps où la polémique, les suspicions, les justifications, les attaques et contre-attaques autour de Arcelor-Mittal et Petro-Tim continuent d’enfler, l’on peut douter que le Plan Sénégal Emergent malgré les grands chantiers (routes et autoroutes, tours et universités…) ouverts, à ouvrir et à inaugurer ne parvienne à GARANTIR L’AUTRE MANDAT.

En tout état de cause, Saleh, partisan du camp des pro-libéraux et en trotskiste perspicace, a réussi à secouer le plus serein des alliés. Sans doute, Macky qui avait donné le signal, estime-t-il que mieux vaut donner un coup de frein car l’on s’approche du sens giratoire et que, par moment, il faut céder le passage et s’arrêter quand les feux sont au rouge. Lui, il me semble, n’a rien à perdre de cette alliance. Bien au contraire, il reviendra, à l’heure du bilan, au PS et à son éventuel candidat de justifier leur part du bilan. Pour l’heure, rien n’est à exclure si l’on s’en tient aux propos de OTD, le patron du PS. Attention au syndrome SAVANE !

Certes Wade avait le génie politique de trouver le prétexte, à la veille d’élections, de quitter avec ses camarades le gouvernement de Majorité élargie ou d’union nationale concocté par A Diouf. Mais cela ne lui a pas permis à la suite de gagner les élections de 1993 ni celles de 1998 (18,5%). Son score a même régressé.

N’est-ce pas utile d’anticiper sur l’éventualité d’un second tour de la présidentielle avec ses scénarii et combinaisons ?

Demain, que les Sénégalais ne soient pas surpris de combinaisons bizarres !!!

Dakar, le 21/12/2014
Ndiaga SYLLA