leral.net | S'informer en temps réel

Les luttes d’émancipation politique et de libération sociale du peuple Sénégalais : Rôle des couches sociales petites bourgeoises


Rédigé par leral.net le Jeudi 14 Mai 2015 à 23:44 | | 2 commentaire(s)|

Les  luttes d’émancipation politique et de libération sociale du peuple Sénégalais : Rôle des couches sociales petites bourgeoises
1) Introduction
Il est aujourd’hui, de notoriété publique que depuis 2000, la société sénégalaise est grosse de puissants changements, dont la gestation et l’accouchement se font dans un contexte de luttes politiques de plus en plus exacerbées.
Les alternances de 2000 et de 2012 ont libéré d’innombrables forces sociales, notamment en milieux jeunes et femmes, qui sont devenus politiquement et socialement plus actifs, et dont l’implication dans les mouvements sociaux, dans les luttes des populations et dans le processus électoral, est devenue déterminante.
Ces forces sociales, qui sont devenues plus conscientes et plus actives, sont essentiellement de nature sociale « petite bourgeoise », mais sont différentes par leur positionnement vis-à-vis des classes et couches sociales fondamentales en lutte dans notre pays.
De par leur nature sociale « petite bourgeoise », les unes ont la prétention de se substituer à la « classe ouvrière » pour faire la « révolution à sa place », ce sont les « gauchistes » au sens Léniniste du terme. D’autres ont la prétention se substituer aux partis politiques devenus « historiquement obsolètes », pour promouvoir des organisations de la «Société civile » qui prétendent être au dessus des classes sociales, pour la conquête du pouvoir politique afin d’édifier un « Etat neutre », indépendant de toutes les classes et couches sociales, au service du peuple tout entier. Et enfin, il y a une autre catégorie de la « petite bourgeoisie, issue de familles de Chefs de confréries religieuses et /ou d’Ecoles islamiques, qui prétendent, dans un pays à population de plus de 95% de musulmans, avoir plus de légitimité historique et sociale que les deux autres catégories de la « petite bourgeoisie », à s’exprimer au nom du peuple, et à exercer le pouvoir dans un Etat fondé, non plus sur la laïcité, mais sur ce qu’ils considèrent être des « valeurs islamiques ».
2) Le «Gauchisme », ou la «maladie infantile du Communisme» au Sénégal d’aujourd’hui.
Il est la marque de fabrique de cette « petite bourgeoisie » qui se prend comme une force sociale d’avant-garde pour faire la « Révolution » à la place des classes et couches sociales exploitées, spoliées , opprimées et/ou marginalisées, qui ont à leur tête une « classe sociale », la « classe ouvrière » que le Marxisme considère comme la seule « classe d’avant-garde » dans une société capitaliste.
Cette « petite bourgeoisie » qui se dit « révolutionnaire et anti impérialiste », prétend s’appuyer sur les revendications et les luttes des classes et couches sociales populaires, pour « faire la Révolution ».
Ainsi, elle fait d’elles son instrument de conquête du pouvoir, au lieu d’être à leur service pour les aider, dans leurs luttes quotidiennes dans les entreprises, services et dans les champs, à occuper toute leur place dans les luttes de libération politique, économique et sociale du peuple, et d’appuyer, à cet effet, la classe ouvrière à y jouer le « rôle d’avant-garde » que lui confère sa place dans la production des biens et services dans les entreprises capitalistes qui dominent l’Economie du pays. Dans notre pays, cette « classe ouvrière » produit plus de 70% de la valeur ajoutée du secteur moderne de l’Economie dominée par le secteur privé capitaliste.
Cette « petite bourgeoisie » se contente de « rhétoriques révolutionnaires » qu’elle puise chez Marx et Lénine, qu’elle récite dans une satisfaction béante, comme les « talibés » le font avec le Coran, en oubliant que les œuvres de ces grands hommes ne servent que de « guide pour l’analyse et pour l’action », et non de « référentiels » pour justifier des choix ou des positions politiques.
Leur extrémisme dans les partis de Gauche, dans les mouvements ouvriers et sociaux, a toujours servi, des décennies durant, à divertir et à retarder le travail d’organisation des forces qui veulent consacrer leur savoir et leur énergie, à aider la classe ouvrière, les paysans pauvres et les couches populaires, à mieux prendre conscience de la nécessité, dans leurs luttes, d’avoir à leur service un Parti politique dédié.
Un Parti politique est un instrument de conquête et de conservation du pouvoir politique pour les classes et couches sociales en lutte pour le contrôle des richesses d’un pays.
C’est pour cela, que notre classe ouvrière a besoin d’un Parti politique qui lui soit propre, et qui soit en mesure de l’aider à éclairer ses luttes, et à nouer les alliances nécessaires avec les classes et couches sociales spoliées, opprimées et/ou marginalisées, pour assumer son rôle de classe d’avant-garde pour le libération politique, économique, sociale et culturelle du peuple.
C’est cette tache révolutionnaire que le PIT partage avec les autres forces de « Gauche » au Sénégal, en mettant sur pied la « Confédération des Forces de Gauche » (CDS) afin de mutualiser leurs forces respectives à cet effet.

3) La « petite bourgeoisie contre révolutionnaire ».

Elle est le produit des activités, dans notre pays, du « National Democratic Institute » du Parti Démocrate des USA, et de la « Fondation Frederic Hebbert » du Parti Social Démocrate Allemand, appuyé en cela par d’autres Fondations du Grand Capital comme celui de SOROS, dénommé OSIWA, et par des Agences de coopération des grandes puissances occidentales comme l’USAID, l’ACDI, l’AFD etc.
A force des « séminaires fortement « per diemisés », sous couvert de « renforcement de capacité », ces organismes sont parvenus, à substituer, dans la conscience de cette frange de notre « petite bourgeoisie », la lutte des classes qui est au cœur de la crise que vit notre pays, par la lutte « inter générationnelle » (entre jeunes et vieux) pour des « places », et la « lutte des genres » (entre hommes et femmes) pour « l’égalité genre », afin de les détourner de la « lutte contre les inégalités sociales ».
D’où leur slogan de « leadership jeune » et de « leadership féminin », est devenu le crédo de cette catégorie de la « petite bourgeoisie ».
Ainsi, idéologiquement armée et socialement motivée, cette frange de la « petite bourgeoisie » se veut être le porte étendard de la « Démocratie citoyenne », qu’elle réduit au lobbying, et aux pouvoirs de contrôle des organisations de la société civile sur les Elus et les Grands Commis de l’Etat.
Elle vide ainsi la « Démocratie citoyenne » de son contenu révolutionnaire, qui consiste à approfondir la « Démocratie parlementaire » comme système de délégation de pouvoir du peuple à des Elus, par l’octroi aux citoyens et à leurs organisations le « Droit de révocation des Elus et des Grands Commis de l’Etat », comme moyens de lutte contre la confiscation de leur souveraineté par une caste de «bureaucrates » dans les Institutions et Services de la République, qu’ils mettent au service des classes dirigeantes qui perpétuent ainsi leur domination et leur politique de soumission et d’exploitation du peuple.
Et c’est pour cette raison, que cette frange de notre « petite bourgeoisie » est une couche sociale contre révolutionnaire, et très souvent apatride.
Elle est violemment anti communiste, et s’oppose farouchement à toutes les organisations anti impérialistes qu’elle présente, volontiers comme des « has been », et des « nostalgiques » d’un passé qu’elle espère révolue à jamais.

4) La « petite bourgeoisie d’inspiration islamiste ».

Issue des confréries et des Ecoles islamiques, elle est entretenue par des officines des Monarchies du Golfe, de l’IRAN et des « Frères Musulmans d’Egypte », et prétend mettre fin à la prédominance des confréries dans l’Islam Sénégalais, et des laïcs dans l’exercice du pouvoir d’Etat.
Son choix est pour un « Etat théologique », qui ramène le Sénégal à l’époque des guerres islamiques (jihades) contre les Etats «Tiedo) pour imposer l’Islam, et contre la pénétration coloniale.
Elle ne veut pas prendre en compte, que cette vision des rapports entre l’Islam et l’Etat, a été transcendée par les fondateurs des grandes confréries religieuses du pays qui ont vu dans la « laïcité de l’Etat », le meilleur mode de coexistence et de convivialité des différentes communautés, pour préserver la paix et la stabilité sans lesquelles, aucune personne ne peut librement pratiquer la religion de son choix.
C’est à l’ombre de la « laïcité de l’Etat » que l’islam s’est développé pacifiquement au Sénégal, en véhiculant la tolérance et le libre choix, comme les fondamentaux de l’existence de notre société, et sous lequel, les grandes confréries religieuses ont acquiert leur autorité morale et religieuse sur 95% de la population du pays.
C’est cette tolérance et ce libre choix, comme crédo de l’Islam confrérique au Sénégal, qui le concilient avec les aspirations des Républicains et Démocrates de ce pays, dans l’édification d’un Etat de Droit, de paix et de fraternité.
C’est cela que l’on appelle, dans le monde, « l’exception sénégalaise » de coexistence pacifique, de convivialité et de dialogue entre les religions, qui est au fondement de la stabilité de la République du Sénégal.
De sorte que cette catégorie de notre « petite bourgeoisie » qui cible, à la fois, les confréries et la laïcité de l’Etat, avec la prétention de se mettre au dessus des classes sociales pour représenter, non pas le peuple, mais les 95% de sa composante, constitue de nos jours, la fraction la plus réactionnaire de notre « petite bourgeoisie ».
Les « cellules dormantes » du « Jihadistme islamique international », qu’elle constitue dans notre pays, sous couvert de solidarité avec la lutte du peuple Palestinien qui est agressé et qui a vu son territoire colonisé et occupé par Israël, d’anti occidentalisme, et de défense de l’Islam contre la chrétienté et l’athéisme assimilé à la « laïcité de l’Etat », constituent une véritable menace pour l’Islam confrérique de notre pays, et pour la République démocratique et le Socialisme.
Cette menace est d’autant plus grave, que certains descendants des grandes familles confrériques, usent de la même rhétorique pour tenter de mieux fructifier au prés des pouvoirs publics du Sénégal et/ ou des Monarchies du Golfe et de l’Iran, la situation de rente dont bénéficient historiquement leurs familles, pour s’enrichir et ou/ briguer le suffrage du peuple pour accéder au pouvoir.
Leur pouvoir de nuisance est d’autant plus grand, qu’ils se présentent en défenseurs de la frange de notre « petite bourgeoisie », qui, par analphabétisme en Français, se voit exclue indûment des emplois publics et des opportunités d‘affaires qu’offre l’Etat.
Cette discrimination basée sur la langue officielle et la culture occidentale, constitue un terreau fertile pour la « petite bourgeoisie islamiste », du fait de l’engagement timide des Républicains et Démocrates de notre pays pour y mettre fin.
C’est un défi que le PIT et ses camarades de Gauche dans la « Confédération pour la Démocratie et le Socialisme » ont décidé de relever, pour contrer toutes les formes de déviation de la lutte de notre peuple pour sa libération politique, économique, sociale et culturelle.

5) Conclusion

La lutte pour parachever notre Indépendance nationale, approfondir la « Démocratie parlementaire » par la « Démocratie citoyenne », et construire le Socialisme, passe donc par une lutte politique et idéologique implacable avec ces trois tendances « gauchistes » et « réactionnaires », et « islamistes » véhiculées au sein de notre « petite bourgeoisie ».
Toute concession ou indulgence à leurs égards, au plan politique et idéologique, serait lourde de conséquences négatives pour l’issu des luttes de notre peuple pour sa libération politique, économique, sociale et culturelle, et pour son rôle dans l’unification des pays et peuples de la sous région et du continent.
Donc, il ne s’agit nullement ici de dogmatisme, mais de lutte de classes qui est arrivée à un tournant capital pour les forces de progrès et de justice sociale dans notre pays.
La civilisation de l’internet, et les moyens colossaux dont les Fondations du Grand Capital, les Agences des grandes puissances occidentales, et les bailleurs de fonds du Moyen Orient mettent à leur disposition dans des séminaires et autres journées d’étude fortement « per diemisées », et dans des constructions de mosquées et d‘Ecoles coraniques, en font, dans un contexte de fort chômage de jeunes diplômés d’enseignement supérieur, de marginalisation d’arabisants, et de grande pauvreté en milieu jeune et femme, de redoutables adversaires dans notre lutte en direction de la classe ouvrière et des autres couches sociales opprimées, spoliées et /ou marginalisées.
C’est dans ce contexte que se mesure toute la pertinence du Programme minimum de la « Confédération pour la Démocratie et le Socialisme » qui repose sur les « Conclusions des Assises nationales », et « l’adoption par référendum du Projet de Réforme des institutions » proposé au Chef de l’Etat par la Commission Nationale de Réforme des Institutions qu’il a instituée.

Ibrahima SENE PIT/SENEGAL/CDS
Dakar le 14 MAI 2015