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Lettre à Mame Cheikh Mbaye Djily


Rédigé par leral.net le Samedi 20 Mai 2017 à 14:20 commentaire(s)|

Louange à Allah, le Seigneur des mondes, que la paix et la prière soient sur notre prophète Mouhammad, ainsi que sur sa famille et tous ses compagnons !
 
Mara,
 En cette sainte matinée de vendredi de Sha'bane dûment choisie pour amorcer les travaux de la grande mosquée de Cheikh Ahmadou Kabir Mbaye de Louga, je ne peux m'empêcher cette prose spontanée. Uniquement pour vous témoigner de ma fierté de vous voir conduire, sous les auspices du khalife Serigne Youssoupha Mbaye, un si noble et grandiose projet.

Il est vrai que je vous connais réfractaire à toute forme de publicité de vos actions sur le sentier d’Allah et allergique au discours apologique sur votre personne que vous préférez garder loin de toutes mondanités.

Mais il s'agit aujourd'hui de sacrifier à une tradition littéraire qui oblige les passionnés d’écriture à coucher sur du papier leurs sentiments les plus enfouis, aux fins d’immortaliser des événements leur paraissant importants. Et, effectivement, ce projet de grande mosquée au cœur de la cour de votre illustre grand-père et homonyme, en est un.

Je m'excuse alors de cette entorse à votre discrétion et votre humilité, marque de fabrique de vos actions de bienfaisances, les mêmes qui ont rythmé la vie de votre père et référence, El Hadji Djily Mbaye.
 
Même n’eut été tout cela, il est d’une recommandation islamique, capitale, de dire du bien de nos parents musulmans, surtout en des circonstances comme celles-ci, où ils nous rendent fiers et contents. Les poètes arabophones savent bien le faire d’ailleurs. Au-delà d’eux, une telle exhortation devrait être davantage de mise dans ce Sénégal où les gens sont plus enclins à parler du mal des autres que de s’inspirer de leurs bonnes œuvres, ce pays où ruse et supercherie commencent à prendre le dessus sur le sérieux, la droiture.

Ce pays où les mauvaises gens aiment cacher leurs limites et leurs tares derrière leurs médisances sur les autres qui avancent. Ce pays…snif ! Passons.
 
Serigne bi,
 
L’imposant édifice religieux qui commence aujourd’hui à prendre forme sur les vestiges de l’ancien, remplit de fierté tout musulman, Lougatois de surcroît. Mais au premier chef, ce sont évidemment la famille et la communauté des disciples de Mame Cheikh qu’il honore.

En soixante-dix ans de présence, l’ancienne mosquée qui a accompagné le califat de Serigne Mor, Serigne Ibra, Serigne Sam et Serigne Abdou Salam devra céder la place à une autre plus spacieuse et qui répond mieux aux sirènes d’une modernité que l’Islam doit, plus que jamais, s’approprier pour un optimal épanouissement de ses adeptes.

Entamé au moment le plus sacré de la semaine, durant le mois préféré du prophète (PSL), soixante-dix (70) ans après l’implantation de la première, ce projet est parti pour glaner tout le succès que lui souhaitent Louga et son arrière-pays. Il prouve à suffisance que les petits-fils du saint homme demeurent plus que jamais engagés à perpétuer, avec conviction, l’inépuisable legs d’un homme de Dieu dont la contribution à la promotion de l’enseignement arabo-islamique au Sénégal, est l’une des plus éminentes.
 
Porte étendard de la branche soufie Mouhamadiyya, abreuvoir des assoiffés de Dieu, source intarissable de savoir, jurisconsulte de premier ordre, Cheikh Ahmadou Kabir Mbaye apparaît, à coup sûr, comme le type d’érudit dont il est impossible pour le commun des mortels, de cerner la véritable dimension mystique. Lui-même ne dit-il pas que « [son] commencement est la fin de la sainteté et [sa] fin le début de la prophétie » ?

Mais rien que de le présenter comme étant l’aïeul d’une famille aussi dévouée à la cause de l’Islam que la tienne suffit à percer ce mysticisme insondable qui caractérise la personnalité du Cheikh.

Père du Polymathe Serigne Sam Mbaye, de El Hadji Djily Mbaye, le Crésus, ou encore grand-père de Serigne Cheikh Mbaye, pionnier de l’enseignement arabe à Louga, de Sokhna Soukeyna Mbaye…la relève est brillamment assurée !
 
Serigne bi,
 
Sous l’actuel magistère de Serigne Yousssoupha Mbaye qui ouvre l’ère du califat des petits-fils, vous avez su, vous aussi, marquer votre empreinte par une bonne conduite dans les actes, une pondération dans le geste et la parole, un respect du droit d’aînesse et, aujourd’hui, une posture de bâtisseur avec ce joyau architectural de plus de deux milliards dont vous avez l’honneur de conduire les chantiers.

À ce titre, pour quelqu'un dont le père était nommé à juste titre « Docteurou jàkkayi », il n'est pas surprenant de le voir gérer la construction d’une infrastructure islamique de cette nature.
 
Cette attitude, adoptée devant l’autorité éclairée de votre grand-frère de khalife dont vous êtes le porte-parole et devant les membres de la famille Mbaye, force le respect et renforce l’estime que nous nourrissons à votre endroit. Oui, nous vous estimons, mais uniquement pour la face de Dieu. Votre éducation et votre sens des relations humaines font que vous nous le rendez bien.
 
Serigne bi,
 
En ce jour saint, clément, historique et ésotérique, prions Allah de vous accorder, vous et tout autre acteur du projet, longue vie, santé et toute autre faveur nécessaire à l’accomplissement de cette noble mission. L’espoir est plus que permis : l’âge de l’ancienne mosquée (soixante-dix ans), n’est-il pas la valeur numérique de « Kun » (soit)?
  
Mansour Gaye
Louga, le 19 mai 2017
23 Sha’bane 1438








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