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Lettre de compassion, de solidarité et de condoléance à mon frère et ami El Hadj Baba Maal

« Comme tous les Panafricanistes, tous les Sénégalais, tous les membres du Pulaagu, tous les amis de l’art et de la culture, j’ai appris avec une profonde tristesse le rappel à Dieu de ton (notre) fils Oumar Maal. Dire que je comprends ce que tu ressens, toi à qui notre Créateur a repris ton unique enfant, serait un simple langage de circonstance. Je préfère te renouveler ma compassion, ma solidarité et mon amitié indéfectible en ces moments où notre mortalité vient nous hanter brutalement.


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Octobre 2014 à 10:25 | | 0 commentaire(s)|

Lettre de compassion, de solidarité et de condoléance à mon frère et ami El Hadj Baba Maal
Te sachant fervent croyant, je sais que tu sais qu’un bon croyant n’est pas celui qui croit en Dieu, mais celui qui a confiance en Dieu (le fameux « IN GOD WE TRUST » qui symbolise à mes yeux la profondeur de la croyance ultime) !

Je n’oublierai jamais le jour où notre fils Oumar Maal est venu me trouver au Ministère des Affaires étrangères pour me parler de ses projets de voyage et de carrière dans le stylisme et différentes formes d’art. Ce jour-là se révélaient à moi son immense timidité et toute son humilité devant la vie et devant le fardeau du statut de « fils de.. »…

Oumar était poli, sympathique, habité très vite par une immense paix intérieure comme s’il avait fréquenté des Boudhistes. Beaucoup de Sénégalais ont fait l’aveu d’avoir vu sa photo pour la première fois ou même appris son existence uniquement après son retour vers notre Seigneur. Tel était Oumar Maal, discret, effacé, jusque et y compris dans sa façon de dire adieu.

Notre espoir est que parmi son Comité d’accueil dans le royaume céleste, outre son illustre homonyme Oumar Foutiyou (le Cheikh des Cheikh), nous pourrons compter sur la présence de l’ami de toujours, ici-bas et dans l’au-delà, El Hadj Mbassou NIANG, l’alter ego de son père, son parrain et son protecteur, maintenant chargé de veiller sur lui en attendant notre arrivée inéluctable et programmée. Au fait c’est Mbassou qui me l’avait amené aux Affaires étrangères, pas toi, tant je le sais, tu n’aimes pas déranger, encore moins « demander des services »…

L’introduction de Feu Mbassou à cette occasion était sublime : « Oumar, voici ton père Cheikh Tidiane et tu connais l’affection qui le lie à ton père depuis Paris durant leurs années estudiantines et leur militantisme panafricain ; Cheikh voici ton fils Oumar Maal que tu as connu plus jeune et dont ton frère t’a toujours parlé! Je n’ai rien à ajouter, Oumar parle à ton père ! ». Comme disait l’autre « ainsi ce qui est dit est dit, ce qui n’est pas dit est dit ! »

Baaba Maal est plus qu’un artiste musicien, il est un don de Dieu comme tous les artistes de dimension universelle tant il est habité par ce secret divin qui inspire et qui fait créer des œuvres de beauté, comme le confirmera sans hésiter un de ses meilleurs amis, admirateurs et promoteurs, l’immense philosophe Hamidou Dia, mon cousin de Saldé. Saldé terre de mes ancêtres maternels Déwo Élimane Moctar LY (le Fondateur du village) et Amadou Bodéjo LY (le Waliyou émérite), Saldé terre aussi de mon grand père paternel Thierno Mouctar Gadio si bien chanté dans « l’aventure ambiguë » par l’illustre écrivain Cheikh H. Kane!

En général, les artistes africains, en ce qu’ils incarnent la couche la plus sensible et la plus réceptive de notre société, sont des anticipateurs et des fabricants de futurs radieux. Ils savent ressentir et mieux exprimer les grandes causes que les autres. C’est pour cela qu’ils sont presque tous des Panafricanistes fervents.

Si le Pulaagu doit beaucoup à Baaba Maal, le Panafricanisme lui doit, en effet, tout autant. La perpétuation de la mémoire et de l’œuvre de Nkrumah, Cheikh Anta, Lumumba, Mandela, Sankara et le combat essentiel pour les États Unis d’Afrique et la Renaissance africaine ont toujours été des liens forts entre Baaba Maal et moi. En hommage à Oumar Maal et en témoignage pour cette amitié, j’offre ici à tous ce clip ainsi composé :
- un poême que j’avais écrit,
- une chanson que ce poême t’avait inspirée,
- une idée originale de clip que ce poême avait inspiré à notre ami Racine Talla
- des images de notre frère Djiby Gaye qui l’a co-réalisé avec Brigitte Delpech et moi.

Baaba, nous te respectons, nous t’admirons, et nous serons toujours à tes côtés, dans les moments de joie comme dans l’épreuve. Que Oumar Maal repose en paix et que tous les Waliyous du Sénégal et de l’Afrique que tu as chantés et promus, en retour, couvrent ton fils de leur lumière vive et l’encadrent vers la félicité et le bonheur éternel que notre seigneur Allah (SWT) accorde aux âmes bénites !

Ton frère
Docteur Cheikh Tidiane GADIO