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Lettre ouverte à Monsieur Thierno Alassane Sall, Ministre des Infrastructures et des Transports

Rédigé par leral.net le Lundi 29 Juillet 2013 à 09:23 | | 0 commentaire(s)|

Il est temps que ce massacre de nos concitoyens cesse et nous avons la solution pour agir!


Lettre ouverte à Monsieur Thierno Alassane Sall, Ministre des Infrastructures et des Transports
Monsieur le Ministre,


Je me permets de vous écrire en tant que jeune sénégalais imbu d'initiatives citoyennes pour vous faire part de mon désarroi sur l'état des transports au Sénégal et vous demander si vous vous êtes engagés pour l'instauration d'un système de transport qui vous fera rentrer dans l'histoire pour ensuite, vous formuler mes propositions si vous en voulez bien.

Monsieur le Ministre, nous sommes au Sénégal dans l'un des pays qui connait le plus d'accidents routiers mortels liés à des défaillances extrêmement évitables. Ces accidents, qui défrayent les chroniques sénégalaises , plus violents et macabres les uns des autres, dont les causes sont très connues inspirent une hantise pour tous les usagers de la route que nous sommes; conducteurs comme passagers. Sans m'étayer très longtemps sur leurs causes, je voulais juste rappeler que le mauvais état de nos véhicules de transports de personnes comme de marchandises, outre l'état bitumé des routes ainsi que l'ébriété des conducteurs, en sont généralement les facteurs déterminants. A cela, s'ajoute la corruption généralisée et banalisée dont nos gendarmes et nos agents de polices chargés de la prévention routière font l'objet ;monnayant ainsi la vie des citoyens sénégalais à quelques pécules qui ne remplaceront jamais des destins brisés tristement par cette négligence patente et irresponsable.

Dès lors, je vous demande monsieur le Ministre de m'adresser honnêtement sans aucune logique politicienne les réponses concrètes que votre département apporte par le biais de réformes, de sanctions, mais surtout de restructuration de notre système de transport meurtrier et obsolète. Monsieur le ministre , excusez-moi de vous le dire ainsi mais, le sénégalais que je suis (ou les sénégalais que nous sommes devrais-je dire), vous a connu que dans ces circonstances macabres où vous étiez là que pour dresser un bilan des cadavres que la route a emporté. Croyez-moi monsieur le Ministre, ce n'est pas le rôle pour lequel vous êtes le mieux confortable car, face à ces meurtres répétés nous ne faisons que nous indigner et certains peuvent penser que démissionner doit naturellement être votre rôle; ce qui est peu flatteur au devant de l'impopularité dont votre gouvernement fait l'objet dans les sondages.

Donc monsieur le Ministre vous avez deux choix: celui de rentrer définitivement dans l'histoire du Sénégal en transformant avec l'aval du Président de la République les transports routiers, ou continuer de rester connu dans la plupart des imaginaires sénégalais comme un "ministre croque mort"; pardonnez-moi de l'expression mais elle relève juste d'un réalisme honnête.

Pourtant , il est très simple d'agir car je me pose toujours la question de savoir si vous avez des conseillers, un budget mais surtout des projets de grandes envergures. Il nous semble, nous sénégalais, que comme dans la politique et les projets généraux du Président de la République ,vous en êtes un maillon qui, à l'image de votre gouvernement, flirte avec les tâtonnements, le doute et le manque de rigueur avec les réformes que vous n'engagez pas et que nous sénégalais attendons de vous.

Monsieur le ministre, il est inadmissible d'abord qu'un secteur aussi important que le transport qui est la quatrième priorité humaine après la nourriture, la santé et l'éducation avec tout ce qu'il implique comme facteur de développement, de rentabilité et de productivité soit laissé presque entièrement à des analphabètes entrepreneurs désorganisés; le plaçant ainsi dans l'informel. Au delà du manque d'investissement, s'ajoute un mépris désobligeant que ces acteurs du transport infligent à nos concitoyens qui, à chaque fois qu'ils prennent un "ndiaga ndiaye", un "car rapide" ou un "clando" et même souvent un bus public, ne manquent pas de ruminer leur colère et amertume, promettant de vous sanctionner et de vous châtier par leurs cartes d'électeurs tant leur insatisfaction et leur déception sont grandes. Avec les distances saccadées, les prix des tickets multipliés, l'absence de contrôles formels et surtout l' indiscipline des chauffeurs et de leurs acolytes (les "apprentis" , receveurs ou "coxeurs"), les sénégalais sont rackettés ,humiliés, insultés mais surtout négligés dans leur intégrité physique et leur sécurité vitale car n'ayant aucune assurance d'arriver en vie à la bonne destination. Non seulement ils ne sont jamais à l'heure dans leurs rendez-vous médicaux, personnels ou à leurs activités professionnelles ou scolaires , pire ils ne sont jamais productifs. Le rendement au travail passe aussi nécessairement par un déplacement confortable de son domicile à son lieu de travail, vous ne me contredirez certainement pas.
Pour ceux qui sont véhiculés ,l'absence de mesures strictes, arrêtant définitivement toutes formes de corruptions, incite à se comporter comme de véritables dangers ambulants, aussi bien dans l'aspect mécanique de leur véhicule que sur leurs incivilités qui se transforment très souvent en délits impunis, sus des irrégularités administratives (absence de permis à points, ou de permis tout simplement, défaut d'assurance, visite technique pas à jour, carte grise non changée, etc.). L'état des routes est quelque chose sur lequel je peux ne pas m'attarder; bien qu'il s'agisse d'un problème qui vous concerne, le manque de canalisations adéquates joue sur le caractère éphémère des garanties de ces infrastructures. Mais, il ne vous dédouane pas de vos responsabilités de veiller à ce que ces routes soient toujours bien entretenues, pour la sécurité et le confort des usagers qui sont les sénégalais soumis aux avis d'imposition.

Et vous en conviendrez avec moi, monsieur le Ministre, que vous n'êtes pas censés ignorer tous ces calvaires que les sénégalais vivent en voyageant à tombeaux ouverts avec ces minibus, "7places" et "ndiaga ndiaye" relégués aux calandres grecs dans le chantre des cercueils dans les pays où ils ont été fabriqués. Celles (ces voitures) qui sont restées en collection obéissent à des règles d'entretien bien strictes.

Monsieur le Ministre, je me permets de vous rappeler que vous avez tous les moyens à votre disposition pour agir en:

- reformant le système de l'attribution des permis de conduire qui est obsolète avec notre "fameux créno"; pour instaurer un véritable examen de code et de conduite avec de la circulation digne de ce nom. Puis mettre en place un système de points avec tout ce qu'il implique comme prévention routière ou sanction pour les délinquants. Et en n'oubliant pas de traquer, tous ces inspecteurs du permis corrompus ainsi que leurs corrupteurs qui s'achètent le permis comme du pain, vous préserverez d'avantage des vies humaines.

- Changer définitivement tout le parc automobile des transports sénégalais en injectant des bus dernière génération de 30 à 60 places âgés de 10 ans ou des fourgons de transports de 17 places maximum qui remplaceront tous les "7places", "Ndiaga Ndiaye", "car rapides", et autres mini cars obsolètes. Mais ce projet passera nécessairement par l'association de l'état et du privé dans la gestion des transports. Cette collaboration impliquera que vous commanderez des bus et fourgons de 17, 30 à 60 places neufs ou d'occasions, climatisés, obéissant aux normes de sécurités actuelles sur le plan international (ceintures de sécurité, toilettes intérieures pour les bus longs trajets, portes bagages aux normes, etc.) dont l'unité en prix varie entre 6 millions et 60 millions de nos francs.
Avec des bus et fourgons de ce genre, monsieur le Ministre, les moyens de transport obsolètes et hideux qui plombent nos parcs de gares routières pourront définitivement disparaitre emportant avec eux les souvenirs des sinistres accidents qu'ils ont causés. Mieux, monsieur le Ministre, en associant le public et le privé dans les transports terrestres, vous participerez à la formation de nombreux jeunes qui s'investiront dans la bonne marche de ce secteur, la formalisant ainsi et surtout en contribuant à la réinsertion de tous ces acteurs qui étaient associés à ce domaine après une bonne formation. Les chauffeurs, deviendront plus civiques, plus professionnels, mieux contrôlés (sur le plan vestimentaire, le repos, la consommation de stupéfiants ou de boissons alcoolisées, et la sécurité des passagers). Les apprentis pourront être reconvertis en guichetiers vendeurs de ticket et les coxeurs vêtiront le rôle de contrôleur. Ce projet, monsieur le Ministre, n'a rien de compliqué car pour ce qui s'agit du financement de ces bus et de ces infrastructures, il ne faut pas oublier que vous êtes l'Etat; le moteur de toute la société sénégalaise. Avec ce privilège, les milliards de FCFA de base que ce projet demande seront financés par les bailleurs sur votre demande, mais vous pouvez faire participer vos autres collègues du gouvernement (ministre des finances)en détaxant les véhicules au port de Dakar, le gasoil qui les fera fonctionner et surtout en demandant à vos homologues occidentaux et autres associations de vous démarcher des véhicules en Europe et dans d'autres régions du monde, sous forme de dons ou de ventes symboliques. Le Ministre de l'intérieur sera mis à contribution pour la surveillance du respect strict de ces biens semi publics en interpellant systématiquement toutes ces personnes qui tenteraient de s'en prendre à ces joyaux qui feront le bonheur des sénégalais. Par ailleurs , la justice s'assignerait la tolérance zéro dans la condamnation de quiconque détruirait totalement ou partiellement ce matériel mobile.
Pourtant, des milliers de bus quasiment neufs, modernes et respectant l'environnement sont garés dans des parkings en Europe, en attendant preneurs, et le passionné de véhicule que je suis en est friand pour son pays. Leur prix ont été révélés plus hauts et des pays aussi pauvres que le Sénégal à l'image du Niger l'achètent pour transporter leurs citoyens. J'aurai donné l'exemple du Maroc vous m'auriez dit qu'ils sont plus riches que nous.

Avec ce projet qui semble être pharaonique mais qui n'absorbe pas plus de sous qu'il n'y parait, avec une bonne organisation, vous réussirez quelques paris que voici:

•réduire très considérablement et définitivement le taux d'accidents mortels sur la route
•freiner l'impact de nos véhicules pollueurs sur l'environnement
•formaliser le secteur du transport en le confiant à des professionnels formés pour l'occasion
•gagner l'estime et la reconnaissance de tous les sénégalais qui sont tous par ailleurs usagers des transports
•créer de nouveaux emplois et de nouvelles formations pour les jeunes
•moderniser les gares routières
•gagner en productivité pour les sénégalais qui se déplaceront dans de meilleures conditions
•créer une interconnexion permanente entre les régions du Sénégal grâce à une régulation rigoureuse
•supprimer toute velléité de corruption de la part des forces de l'ordre
•booster le tourisme local et international.

En sommes, monsieur le Ministre, vous avez la possibilité d'agir pour seulement quelques milliards de FCFA. Il ne s'agit d'aucun géni car, les véhicules sont tellement à notre portée, que quiconque vous dira que c'est difficile vous mentirait. Moi-même qui ne suis pas un professionnel du transport, j'ai juste compris et observé avec ma modeste expérience liée à mes voyages à travers le monde, que c'est possible. J'ai réfléchis, calculé et souhaité pour mon peuple tout ce qu'il y a de plus confortable mais surtout de très sécuritaire et économique à travers ce projet. M'y associer de manière citoyenne et apolitique pour servir le Sénégal serait pour moi un insigne honneur, mais je n'en demande pas moins que sa réalisation.

Je vous communique publiquement ce projet pour éviter cette hypocrisie que la rétention d'informations suppose dans le cadre de nos tribalismes africains. Car avoir son idée et la garder pour soi, n'honore pas le nouveau type de sénégalais que nous voulons bâtir mais, surtout le nouveau type d'africain. Nous pensons qu'il est de notre intérêt de divulguer tout projet qui nous semble être opportun pour améliorer le vécu des sénégalais comme nous dénoncerons sans ambages toutes tentatives ou volonté de faire régresser notre cher pays; telle est ma vision d'une participation citoyenne, démocratique, valeureuse et responsable. Il ne s'agit plus de critiquer seulement. Le seul intérêt qui compte monsieur le Ministre c'est le respect de la vie humaine dont la préservation n'a aucun prix surtout quand il s'agit de celle des sénégalais. Voyez-vous monsieur le Ministre, ce qui nous différencie des occidentaux c'est le rapport avec l'autre surtout quand il s'agit du respect, de la protection et l'encadrement de leurs citoyens. La vie d'un citoyen occidental reste tellement sacrée et plus importante que tout populisme ou volonté "politicienne" que la prudence est toujours de mise ainsi que l'intransigeance pour éviter toute manipulation hasardeuse des vies humaines. Ils réalisent ainsi en profane, les recommandations de toutes les religions révélées qui placent l'Homme au centre des préoccupations divines d'où sa sacralisation. Même les animaux sont protégés et respectés chez "eux" alors malgré nos "relais" religieux, notre dimension "sénégalocentrique" ,nous ne semblons même pas capables d'honorer dignement nos citoyens en préservant leur vie et leur intégrité. Il n'est dés lors pire blasphème de remettre à la "volonté de ce Dieu" ces morts tellement provoquées par la négligence qu'il viendrait à se demander si ce n'est pas un suicide organisé? Cette mort fauche d'honnêtes sénégalais qui n'avaient rien demandé à part voyager en toute sécurité et il était de votre devoir de les en assurer. Il n'est dès lors aussi plus permis monsieur le Ministre d'ignorer toutes ces propositions continuant ainsi de laisser les sénégalais voyager pire que du bétail.
En attendant de vous voire , monsieur le Ministre, agir très rapidement en prenant en compte ces propositions que je ne cesserai de formuler tant qu'elles ne seront pas concrétisées un jour, avec tout ce quelles impliquent comme facilité d'exécution, je vous prie de croire à mes sentiment déférents.

"Citoyennement" vôtre.

Alaz NJAAY

omaz6@live.fr