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Lettre ouverte à Monsieur le Procureur du Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis (relative à la plainte contre Farba Ngom)


Rédigé par leral.net le Lundi 24 Avril 2017 à 22:35 | | 0 commentaire(s)|

De jour en jour, nous constatons la déliquescence de notre chaîne de valeurs, et c’est là un sujet qui nous interpelle tous car mettant en danger les fondements même de notre Etat de droit. Si dans les années passées, le système faisait l’apologie de la médiocrité, aujourd’hui, il ne serait pas faux d’estimer que ce système-ci, fait l’exhalation de la grossièreté et de l’affabulation. On est loin de la décence républicaine à laquelle nous avaient habitués les pères fondateurs de cette nation.

Are-Fouta (Actions Républicaines pour l’émergence du Fouta), par la voix de son coordinateur, Cheikh Ahmed Tidiane LY s’insurge contre cette situation et condamne fermement les sorties au vitriol de l’honorable député Farba Ngom contre les institutions de la République, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et le préfet de Kanel.

Certes, c’est la Constitution qui nous garantit la liberté d’expression, mais cela ne doit pas pousser certains à l’extrême pour verser dans l’irresponsabilité. L’ Etat de droit auquel tous nous aspirons, ne donne pas le droit de faire ou de dire tout ce que l’on veut, notamment en jetant l’anathème sur les institutions ou en foulant au pied, de manière subtile, tout ce que symbolise ces institutions.

Les institutions sont une consécration constitutionnelle, régies par les lois, les règlements. Etre démocrate, c’est respecter l’institution républicaine, quelle que soit la femme ou l’homme qui la dirige. Charge à celle ou celui qui la dirige, de donner une image positive à son action au service de la République. Il faut que l’on comprenne que la République transcende largement les obédiences politiques et les appartenances idéologiques.

Aujourd’hui, l’espace publique national est infecté par des gens qui n’ont que l’insulte à la bouche. L’indiscipline caractérisée dont ils font preuve, met en lumière la faiblesse de nos institutions.

Aujourd’hui, ce sont des députés, des ministres, qui outragent les institutions de la République qu’ils prétendent incarner. Il est temps de dire stop, et de rappeler à tous les citoyens que la décence et la morale sont des valeurs cardinales en démocratie. La démocratie, ce sont des institutions fortes, des hommes et des femmes responsables, respectueux et respectables, qui les animent, travaillant dans le respect de la règle d’équilibre des pouvoirs.

Il ne peut y avoir de liberté, d’égalité, de justice aussi bien pour les gouvernants que pour les gouvernés, si chacun d’entre nous foule au pied impunément les institutions.

Il faut que force revienne à la loi et donc, aux institutions. Ce n’est pas un danger si les pouvoirs publics s’emploient au quotidien à réhabiliter l’autorité de l’Etat par le rétablissement de la levée des couleurs comme le Président de la république l’a instituée chaque premier lundi du mois.

Il faut que l’Etat sévisse, sous peine de voir toute la République et tout ce pourquoi certains sont morts, tomber sous la décrépitude. Sévir contre les citoyens qui prônent l’anarchie et le désordre, mais aussi contre cette nouvelle génération de responsables proférant des menaces contre les institutions et les citoyens lambda. Réhabiliter l’autorité de l’Etat, c’est aussi interpeller ces représentants en cas d’indécence dans l’exercice de leur honorable fonction.

Are Fouta exhorte la nation sénégalaise et ses dirigeants à une réelle introspection. Le respect des institutions doit être pour chaque citoyen, une exigence et un devoir. On ne respecte pas une institution de la République selon la personnalité qui la dirige ou la représente. On respecte une institution de la République parce qu’elle incarne l’autorité de l’Etat auquel nous appartenons. On respecte une institution de la République parce qu’elle est le symbole du pouvoir d’Etat que nous avons choisi.

Les abus ou attitudes déplacées d’un chef d’institution, d’une personnalité politique, ne donne, en aucun cas, quitus au citoyen de bafouer la crédibilité d’une institution de la République d’où l’importance du civisme comme fondement d’une morale partagée et du lien social. Le respect de nos institutions s’impose à tous. C’est une vertu civique.

Sur ce, j’interpelle le procureur de la République à s’auto-saisir du dossier,en interpellant le président de l’Assemblée nationale pour le déchoir de son immunité parlementaire, afin que ce pourfendeur des valeurs cardinales des institutions de la République soit traduit par Dame justice.

Cheikh Ahmed tidiane Ly
Coordinateur d’ARE-Fouta


Ci-joint copie du :Plainte contre l’honorable député Farba Ngom