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Lettre ouverte au ministre de l’Emploi

Rédigé par leral.net le Dimanche 3 Février 2013 à 17:30 | | 1 commentaire(s)|

Monsieur le Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs civiques, permettez moi, tout d’abord, de vous dire toute la grande considération que je porte à votre auguste personne tant par la qualité de votre parcours politique et social que par votre intégrité morale sans tâches. J’aurais, certainement, aimé ne pas avoir à vous interpeller, aussi publiquement, mais je sais, d’expérience, que votre cabinet ne répond à aucun courrier, à lui adressé. Sans doute, vos collaborateurs et vous êtes, certainement, trop occupés pour avoir le temps de vous intéresser aux citoyens que nous sommes et qui ont, le tord, de vous adresser, de temps en temps des correspondances en vue de vous associer à des initiatives qui pourraient vous aider dans la mission que le Président de la République vous a confiée.


Lettre ouverte au ministre de l’Emploi
Sans doute, vous n’êtes pas la seule autorité de ce pays à rester sourde à vos compatriotes, aucun service du courrier du Gouvernement ou des collectivités locales de notre pays ne sert, en vérité, à rien.
Pourtant au moment où vous semblez, enfin, avoir une feuille de route pour apporter des solutions au lancinant problème des jeunes de notre pays, je m’étonne de trouver le site de votre département, http://www.jeunesse.gouv.sn/, en maintenance. En outre, je n’arrive pas à trouver le document d’orientation dont vous parlez, dans des rencontres au coût ruineux et sur les médias de notre pays. S’il vous plait, Monsieur Le Ministre, faites nous lire, en détail, ce plan dont vous parlez et qui devrait apporter un soulagement à la jeunesse de notre pays.
Certes, selon un de vos conseillers techniques votre programme tournerait autour de 3 axes d'interventions fondamentales'' que sont ''la mobilisation des jeunes, l'insertion/création d’emplois et la promotion des valeurs civiques''.
A défaut, ou en attendant, de prendre connaissance, de façon complète, de votre feuille de route, laissez moi vous dire mes inquiétudes sur ce que vous avez laissé paraitre de vos intentions actuelles en direction de la jeunesse de notre pays.
Premièrement, je ne crois pas que la jeunesse actuelle ait besoin qu’on lui inculque un quelconque sens civique, l’axe N°3 de votre programme, au moment, même, où vous et, presque, tous vos collègues du gouvernement montrent plus d’empressement à servir les bailleurs de fonds qu’à écouter les souffrances de votre peuple.
Le civisme pouvant être compris comme étant le respect, par les individus, de biens appartenant à tous, vous êtes-vous demandé, Monsieur le Ministre, quel est le patrimoine, réel, de notre peuple. Est-ce ces rues ou édifices coloniales qui portent encore, le nom et l’empreinte de nos bourreaux d’hier ? Est-ce ces entreprises étrangères qui exploitent, sans contrepartie, nos maigres ressources ? Ou, encore, est-ce ce budget national qui est, à plus de la moitié, composé d’emprunts extérieurs ?
A moins, Monsieur le Ministre, que notre patrimoine commun soit ces écoles en ruine ou délabrées, ces cœurs remplis de haine et de confusion, ces régions de notre pays abandonnées, cette jeunesse ignorée d’ici, de là-bas, de barsa ou de barzakh.
Dites-nous, oui, Monsieur le Ministre, dites-nous quel patrimoine commun, quel rêve sociétal notre jeunesse devrait respecter ou aimer ? Dans l’attente de trouver réponse à ces questionnements, je ne peux penser, hélas, que toutes les ressources que vous investirez dans le développement du sens civique de notre jeunesse ne finissent par être pure gaspillage et les efforts fournis par vous et par vos collaborateurs un simple jeu de tâtonnements infertiles.
Deuxièmement, l’idée d’occuper les jeunes et de leur distribuer des ressources financières à travers des activités d’intérêt public, qui sous tend votre axe N°1, ne me semble pas convenir à notre pays. Toute ressource financière gagnée devant servir à acheter des biens et des services venant de l’extérieur ne fait qu’accentuer le chômage, dans notre pays : le nouveau pouvoir d’achat acquis conduisant à ruiner les efforts de ceux qui, malgré tout, s’efforce de produire localement. Si la théorie de John Maynard Keynes a si bien servi au Président Franklin Delano Roosevelt à sortir son pays de la crise née en 1929, c’est parce que l’Amérique disposait d’une formidable capacité de production.
Troisièmement, je ne crois pas que ce soit raisonnable d’avoir comme axe, le N°2 de votre programme, l’insertion / la création d’emplois dans un contexte où, vous-même, reconnaissez que le budget de votre département ne sera pas suffisant pour conduire une politique définie, pourtant à minima. Faut-il, Monsieur le Ministre, vous rappeler, à vous et à vos collaborateurs que votre mission n’est pas de créer des emplois, ni d’insérer les jeunes dans des postes de travail. Cette mission est le travail des entrepreneurs, des producteurs et des agents économiques qui, par passion ou par nécessité, font appel à une main d’œuvre en contrepartie d’une rémunération. Les citoyens attendent de vous, et de tous vos collègues du gouvernement, qu’ils apportent leur soutien, sans failles, aux véritables créateurs d’emplois, nous attendons, Monsieur le Ministre, que vous fassiez la promotion non de la jeunesse, en général, mais de la jeunesse, en particulier, qui entreprend, qui ose, qui innove et qui est débout. Nous attendons de votre département qu’il mette les maigres ressources disponibles au service des sénégalais et des sénégalaises qui ont des idées, qui ont le pouvoir de créer de la valeur ajoutée, que vous organisez, mieux, l’accompagnement de la jeunesse dans le sens de mieux l’écouter afin de mieux l’aider à se prendre en charge. Donnez, dans cette logique, plus de moyens aux structures décentralisées de votre département comme les CDEPS, les services régionaux ou départementaux qui sont au plus près des jeunes, organisez moins de séminaires couteux, moins de voyages onéreux et soyez, vous-même, plus joyeux quand vous parlez aux jeunes et moins paternalistes. Car, en vous écoutant, l’autre jour sur la RTS1, j’ai eu le sentiment d’avoir en face de moi un homme moins confiant, moins enthousiaste pour l’avenir.
Au demeurant, Monsieur le Ministre, je voudrais espérer que mes propos soient, pour vous et pour vos collaborateurs un signe d’encouragement pour poursuivre dans votre logique actuelle, que je sais sincère, de trouver des solutions aux problèmes de notre jeunesse.
Bon courage mais plus de lucidité !



1.Posté par balde le 03/02/2013 18:51 (depuis mobile) | Alerter
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