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Lettre ouverte au peuple sénégalais- Mamadou Biguine Guèye

Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Février 2016 à 11:19 | | 0 commentaire(s)|

Mes chers compatriotes,
«Le mandat en cours connaîtra son terme en 2019». Une telle boutade pourrait résumer la décision prise par Son Excellence M. le Président de la République de « se conformer à l’avis du Conseil Constitutionnel » pour remettre en cause une promesse sage , ferme ,officieuse en un moment (lorsque l’actuel gardien de la Constitution était candidat à la Magistrature Suprême) et officielle en fin de compte (lorsque ce même candidat fut plébiscité en grande partie pour cette charmante promesse avec 65 % des votes).


Lettre ouverte au peuple sénégalais- Mamadou Biguine Guèye
Devant Sarkozy, devant l’Union européenne, devant Obama, devant la CEDEAO, devant les Sénégalais d’ici et de la diaspora, la première Institution de notre pays avait fini de gagner en galons et avait hissé le Sénégal dans le panthéon des plus grandes démocraties au monde. Ainsi, l’ensemble des dirigeants des pays et organismes cités plus haut de même que les partisans du Chef de l’Exécutif tout comme ses pourfendeurs les plus radicaux ruèrent dans les brancards pour saluer un modèle unique au monde, inédit et historique en Afrique.
Cependant, chers compatriotes, entre la parole donnée et son respect, nous avions tous ou presque oublié qu’il existait un grand fossé. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais participé lorsqu’il s’agissait de condamner la témérité et l’insistance manifeste du teigneux Moustapha Cissé LO quant à ses mémorables et intempestives sorties, défendant urbi et orbi le principe du septennat. Et c’est dans la presse du lundi 15 février courant que je me rendis compte qu’El Pistolero n’était qu’un « Baye Fall » lanceur indiqué de ballons de sonde toujours rejetés par les Sénégalais. En effet , de retour d’Abuja d’où il est revenu avec en bandoulière le poste hautement prestigieux de président du Parlement de la CEDEAO, le Député de l’APR déclarait : « Désormais les désirs du Président de la république sont des ordres pour nous , nous serons ses béni oui oui et nous nous plieront à ses vœux ».Qu’est ce qui avait autant motivé le tonitruant parlementaire et quelle mouche l’avait piqué pour qu’il pût si naïvement tourner sa veste ? La réponse à cette question coule de source puisque 72 heures seulement après, le Peuple eut droit à une adresse à la Nation de son Président qui mit fin au suspense et déclara que son historique engagement avait été bloqué net par « les 5 Sages ». L’Europe, les Etats Unis, l’Afrique, le Sénégal, bref le monde entier furent alertés. C’était le 16 février 2016 et chacun apprécia à sa manière le débat d’envergure planétaire qu’avait fini de poser Son Excellence M. le Président de la République du Sénégal. Certainement Obama, Sarkozy, Cameron, Hollande, Mme Sirleaf…, le monde entier, on dû reconsidérer leur appréciation respective du Sénégal et ce, au grand dam de notre démocratie.
Sénégalaises Sénégalais, mes chers compatriotes, le bon sens est la chose la mieux partagée. Laissons les questions juridiques à nos brillants juristes et restons disciplinés, réalistes et conséquents avec nous-mêmes dès lors que ce qui devait arriver arriva comme disait l’autre. Approprions-nous aussi dans le cas d’espèce l’adage selon lequel « les paradoxes de la veille sont les vérités du lendemain » et allons à ce référendum du 20 Mars qu’il ne faut surtout pas boycotter ! J’interpelle surtout les hommes politiques et autres leaders d’opinion pour leur suggérer de conseiller à se rendre aux urnes pour voter « NON » et faire ainsi montre de notre désapprobation face à ce cauchemar que l’écrasante majorité des Sénégalais vit actuellement. Ce « NON » nous permettra mes chers compatriotes, de prouver encore une fois au monde que le Peuple du Sénégal dispose d’une absolue souveraineté. Ainsi, nous aurons fini d’indiquer que nous ne sommes pas choisis pour donner des avis ou des décisions certes, mais que nous disposons d’un veto imparable à travers notre souveraineté. Par conséquent, chers compatriotes, le prochain référendum est notre unique occasion pour faire valoir cette légitime voix. Nous sommes un petit pays oui, mais restons ce grand peuple libre et démocrate en allant voter « NON ».

FRATERNELLEMENT
Mamadou Biguine Guèye
Membre du Grand Parti

Commune de Fatick.