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Liberté 6 hanté par une éventuelle pénurie de moutons

Rédigé par leral.net le Mardi 22 Août 2017 à 13:06 | | 0 commentaire(s)|

Les points de vente de Dakar, à Liberté 6 ne sont pas encore bien approvisionnés en moutons à quelques jours de la célébration de l’Aïd-el-kébir ou Tabaski, d’où la hantise des vendeurs qui n’excluent pas une pénurie de moutons.


Pas plus de 10 Jours au compte à rebours, pour célébrer la fête de Tabaski. Un événement qui a toujours suscité beaucoup de dépenses aux yeux des Sénégalais, particulièrement les musulmans .Mais la priorité reste le sacrifice du mouton qui est une obligation pour tout père de famille musulman.


« Les moutons risquent bel et bien de manquer par rapport à la demande locale », a indiqué Alioune Fall, un vendeur de moutons trouvé au forail de Liberté 6. Assis sous l’arbre, le regard inquiet, M. Fall, habillé d’un pantalon noir et d’une chemise grise, éleveur depuis 8 ans, craint qu’une « éventuelle pénurie » de moutons pourrait sévir sur le marché.

Cela s’explique par l’attitude des clients qui, selon lui, préfèrent toujours attendre le dernier moment pour aller à la recherche d’un bélier à immoler pour perpétuer le geste d’Abraham, à qui Dieu avait ordonné de sacrifier son enfant.

A quelques jours de la célébration de l’Aïd-El-Kébir ou Tabaski, les préparatifs vont bon train. Mais le marché, lui, n’est pas encore bien approvisionné en moutons. La peur s’installe. Ici sur les 2 voies de Camp pénal de Liberté 6, des moutons de races différentes font le spectacle sur le terre-plein.  « Ladoums »,  « Azawats », « Bali Bali », « Talabirs » tiennent le haut du pavé

Alé Lo, 33 ans, à l’aise sur sa chaise, est éleveur depuis des lustres. Il se livre  : « Je quitte chez moi le matin à 9h. J’habite à Front de terre, j’ai plusieurs catégories de moutons». Mais M. Lo d’un air tendu, s’inquiète sur un éventuel manque de mouton.

« D’après mon expérience, cette année n’est pas comme les autres. A 10 jours de la Tabaski, on vne oit que des moutons de race. Cela ne facilitera pas  l’accessibilité des prix. Moi, personnellement, j’avoue que pour les moutons que je vends, si tu n’as pas 150 000 francs et plus, n’essaie même pas de t'approcher ».
Pour ce qui est de la cherté des  prix, cet homme à la voix rauque vêtu de t-shirt gris et d’un jean explique la principale cause : "Le coût de l'alimentation des bêtes est très élevé, ce qui explique la cherté. Raison pour laquelle le prix de mes « Bali Bali » et « Azawat » varient de 200 à 300 milles francs Cfa".

La fête de la Tabaski ne profitent pas qu’aux éleveurs .C’est le cas de ce jeune étudiant en 3e années, Babacar Diop. Cet étudiant de 25 ans en pleine conversation avec ses camarades autour du thé, s'active aussi dans la vente de moutons. Entouré de quelques enfants, il parle de son vécu en s’amusant avec ses moutons. « Mon grand-père vendait des moutons. C’est lui qui m’a inspiré. Chaque année, j’achetais un mouton que je revendais à l’approche de la fête.

Maintenant c’est cela est devenu un petit job pour moi .Ce qui d’ailleurs m’aide à payer mes frais de scolarité, je ne gagne pas trop mais bon, je me contente de ce je gagne », assure-t-il tout en souriant.

Pour la vente, Babacar précise qu’il a un collègue et , à tour de rôle., ils se relaient matin et soir.

A côtés de lui, Aliou Diallo, 12 ans élève en classe de CM1, loue ses services  dans le forail pour laver les moutons.

Dans un climat chaud et humide, ce petit, habitant le populaux quartier de Grand Yoff, avoue se sentir bien dans sa peau et se frotte les mains en cette période de vacances, surtout à l’approche de cet événement. Il confie: «depuis 2016, je fais ce travail et cela me sert beaucoup pour l’achat de mes fournitures et de mes chaussures pour la rentrée».

Dégourdi, ce gamin en t-shirt rouge et short noir avec un petit sourire qui s’affiche toujours, récolte  500 à 1000 francs par jour, ce qui peut lui valoir une rentrée 10 000 francs pour ces quelques jours qui restent.

Tonton Maguette Wade, vieux commerçant et éleveur âgé de 60 ans, parle son expérience de manière académique. « J’ai fait 12 ans dans le métier, je connais bien le marché. Cette année, nous avons eu une année électorale. Cela peut jouer sur l’éventuelle pénurie de moutons».

Il évoque la rareté de la clientèle en baissant la tête d’un air désolé . « Les clients se font rares, il n’y a que des passants. Depuis plus de 10 jours, nous n’avons rien vendu».

Cloué sur sa chaise au milieu de son troupeau, ce vendeur, bonnet sur la tête, dénonce le problème de l’électricité et de l’eau qui n’arrivent pas à temps. "Cela est un véritable handicap", se plaint-il, d’un air triste.

Par contre, il ne manque pas d'apprécier le geste du maire : « Le maire nous donne ce site gratuitement. Cela peut aider à diminuer certains frais sur le coût des moutons ».


Thierno Malick Ndiaye