leral.net | S'informer en temps réel

Liturgie de léthargies dans l’APR: A demain le réveil brutal ?

Il a fallu une tournée d’Idrissa Seck, leader du REWMI, dans le Fouta, pour réveiller la garde républicaine qui s’est hâtée de se ruer vers le daande maayo, pou limiter la trainée de la poudre rewmiste dans ce qui est considéré comme un fief du Président Macky Sall. Deux ministres ont vite fait de voler au secours, avec des annonces de solutions de préoccupations des fuutanke.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Mai 2015 à 09:52 | | 0 commentaire(s)|

Liturgie de léthargies dans l’APR: A demain le réveil brutal ?
L’image est assez vivante pour qu’elle passe inaperçue devant tout observateur de la situation dans le parti politique au pouvoir, au Sénégal. La formation arrivée au pouvoir sans structure solide, aurait, à mon humble avis, en profiter pour s’organiser et étaler les rangs des uns et des autres, comme le Parti Socialiste, étendu sur tout le territoire national, dans toutes les couches sociales.

Idrissa Seck a donc entamé le raccommodage de son réseau, dense ou faible, selon les positions, à travers le pays. S’il n’inquiétait pas, il n’y aurait pas eu cette réaction de l’APR. Khalifa Sall, le puissant Maire de Dakar, sur un ton menaçant, a clairement réaffirmé la position du Parti Socialiste de présenter un candidat en 2017. Une position contraire, pour ce grand parti, m’étonnerai.

Malick Gackou vient de lancer son petit Grand Parti. Souleymane Ndéné Ndiaye, l’ex voisin de chambre de Macky Sall à la fac, ne sera pas en reste, s’il ne rejoint pas son « ami », entre-temps. Serigne Mbacké Ndiaye, manœuvre dans ses propres eaux et fait des appels aux pieds à Macky Sall, quasiment chaque semaine, allant jusqu’à proposer une coalition des plus sordides.

Combien attendent pour s’afficher, comme c’est souvent le cas ? Même si, pour paraphraser l’autre, « la valeur d’un homme politique ne se mesure pas à l’ampleur de son envahissement de l’espace médiatique »…Pendant ce temps, les élèves et étudiants républicains se partagent des coups de poings au Campus pour des « postes d’irresponsabilité ».

L’Alliance pour la République (APR) dort à poings entrouverts, avec quelques soubresauts, résultant d’un rêve post-élections législatives ou d’un cauchemar post-élections locales, à Dakar notamment. Pire, les partisans du président font état d’une indocilité dans les rangs que certains estiment suicidaires. Ça va dans tous sens, tous azimuts, avec des sorties malheureuses dans la presse.

A Ziguinchor, l’accord sur un désaccord affiché entre Benoit Sambou et Doudou Ka, tous deux responsables candidats à la mairie, a précipité la réélection du maire sortant, Abdoulaye Baldé, à son poste. A Sédhiou, les maladresses et ruses de Kéba Dramé l’ont fait perdre la mairie de Karantaba, loin de son Sandinièry natal. On se demande la logique de son choix, qu’on le concède.

A Kolda, il a fallu de peu que le parti n’explose pendant les locales pour des guerres de positionnements, conduites acceptables en politique, tant qu’elles ne nuisent pas la formation. A Dakar, dans certaines localités, la division interne a conduit directement à la défaite, comme ce fut le cas à Grand-Dakar, à Grand-Yoff et au Point-E. Seul Yoff s’en est sorti grandi et récompensé.

Le Parti socialiste (Ps) se circonscrit jour après jour. La coalition Benno Bokk Yaakaar se fissure doucement mais ouvertement. Pendant ce temps, le Rewmi, l’Ucs, le Pds, l’Udr et d’autres paris de l’opposition, sont en train de faire front commun, s’ils arrivent à réussir la mayonnaise, pour reprendre le pouvoir en 2017. Une crème impropre à la consommation pour certains.

Pour preuve, Me Pape Mamaille Diockou de l’Ucs, a annoncé qu’Abdoulaye Baldé ne se rangera derrière personne. La position est claire, encore que son mentor a lancé, au lendemain des locales de 2014, que la Casamance (sa Casamance) lui a donné carte blanche de briguer la magistrature suprême. Karim Wade, de son trou à Reubeuss, n’est moindre menace pour l’Apr au Fouta.

L’Apr actuelle, ressemble à quelques exceptions près au Pds de 2012. Tout le monde regardait le « conducteur » Wade rouler imprudemment vers les égouts de la défaite, et l’a laissé, volontairement ou involontairement, faire. Bataille interne à Ziguinchor, à Saint-Louis, à Thiès et ailleurs, sous le regard de Wade qui en voulait aux sénégalais d’avoir tué son projet de dévolution monarchique.

Si les républicains ne se ressaisissent pas et prennent conscience de leur rôle dans le bilan politique de leur leader, Macky Sall, devant la Nation Sénégalaise, politiquement mûre, et non leur réussite pécuniaire individuelle, le réveil risque d’être brutal à un moment où il sera tard de se repositionner et de rectifier le tir. Ce sera sans doute le « Sage après le Dommage ».

Mamadou Lamine BA
ballamine@gmail.com