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M. le ministre, vous n’êtes vraiment rien ?

Comment, monsieur le Ministre, avez-vous osé ? Au cours de l’ultime présentation scénique de ces interminables cérémonies de passation de service, Mbagnick Ndiaye, le ci-devant ministre des Sports et de la Vie associative, s’est illustré d’une façon dont nous nous serions volontiers passée. C’est à croire qu’à force de flirter avec les bergers d’un fleuve de déraison, on finit par s’enliser dans les eaux glauques de la démesure.


Rédigé par leral.net le Mardi 22 Juillet 2014 à 11:17 | | 6 commentaire(s)|

M. le ministre, vous n’êtes vraiment rien ?
Dans la prestation aux allures théâtrales du nouveau ministre de la Culture et de la Communication, tout ou presque relève de l’ubuesque. La gestuelle. Le contexte. Le texte. Morceaux amers choisis : « Après avoir rendu grâce à Macky Sall, pour la confiance qu’il m’a accordé en me plaçant à la tête de ce département pendant 21 mois, je voudrais rendre grâce à Dieu, à mes parents et à mes amis… Nous ne sommes rien ! Il n’y a que le Président Macky Sall qui représente quelque chose. Nous le remercions très fortement et nous remercions aussi Marème Faye (épouse du chef de l’Etat). Il faut que nous la remercions car nous tous, si nous avons pu avoir la confiance de Macky, c’est grâce à elle (sic). Si Marème lui avait dit de ne pas nommer untel, ce dernier ne serait pas nommé ». Ahurissant !
Tel est le discours solennel servi par le nouveau Ministre en charge de la… Communication, dans un brouhaha indescriptible dans les locaux du ministre des Sports, transformé pour l’occasion en place Mame Mindiss pour chanter les louanges d’un Président dont la femme aurait le pouvoir de faire et de défaire les gouvernements qui ont la charge de nos destinées. Pauvres de nous ! Passe l’introduction façon lutteur 2.0 sur un plateau de Bantamba. Passe aussi l’ambiance de fête foraine pour un événement en principe aussi prestigieux. Passe encore la volonté de s’abaisser plus bas que terre auprès du tout-puissant Président, pourtant dénoncée avec vigueur lors du magistère de Me Abdoulaye Wade. Mais, de la part d’un ministre aussi proche du chef de l’Etat, aller jusqu’à nous jeter à la figure, devant les objectifs des caméras, les micros des journalistes et un parterre d’invités triés sur le volet (ou pas), que le choix de nos dirigeants est assujetti à l’humeur d’une dame que nous n’avons pas choisie pour nous diriger est une pilule qui ne passera jamais. Une invective à l’engagement collectif et citoyen de tout un peuple sacré mondialement celui de la démocratie et du respect des institutions.
Pendant qu’on nous enfumait, depuis le 2 avril 2012, avec la promesse d’une « gouvernance sobre et vertueuse », la pérennisation des mises en scène des cérémonies de passation de service continuent d’être le meilleur cadre d’expression des sévices infligés au citoyen lambda. Si en deux ans, il y a eu tant d’actes qui démentent, les uns après les autres, la volonté de rupture clamée urbi et orbi par Macky Sall et ses équipes, le dernier posé par son ministre Fatickois risque déjà de remporter la palme de la meilleure tragédie. En s’inscrivant fièrement en laudateur du couple présidentiel, Mbagnick Ndiaye a fait chuter, tel un château de cartes, une très grande part de l’estime que nous lui portions, nonobstant quelques écarts qui jalonnent son parcours dans le gouvernement depuis sa première passation de services (déjà), avec Malick Gackou, son prédécesseur au ministère des Sports. Monsieur le ministre, vous migrez à la tête du département en charge de la communication, mais nous ne doutons nullement que vous ne pourrez assurément pas commettre une bourde plus monumentale que celle-là. Et c’est déjà ça de gagné. « Que les pangools du Sine vous accompagne ». Affectueusement !