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MESSAGE DU 04 AVRIL A NOS VAILLANTS MILITAIRES

Très Chers,

Il n’est d’homme, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, qui n’ait rêvé être un des vôtres. Tout autant, il n’est de femme qui n’ait rêvé partager un jour sa vie avec l’un d’entre vous. Toutefois, si votre uniforme séduit autant, ce n’est point pour des questions esthétiques. Pendant l’épopée des Lions en 2002, le maillot national tirait sa valeur non pas de sa splendeur mais de la fierté qu’il nous procurait. De nos jours, il vaut bien moins. Le militaire est la femme ou l’homme qui préfère mourir pour ses valeurs que d’accepter l’humiliation ou de courber l’échine face à l’injustice. L’on fait partie de cette catégorie dés lors qu’on considère que quand il s’agit de principes, plus de compromis possible : seule la loi du tout ou rien s’applique. Est digne de ce qualificatif celle ou celui qui considère que l’issu d’un combat vaut moins que les raisons pour lesquelles on l’engage ; l’armée étant le lieu de prédilection de ces braves.


Rédigé par leral.net le Mercredi 31 Mars 2010 à 06:04 | | 0 commentaire(s)|

MESSAGE DU 04 AVRIL A  NOS VAILLANTS MILITAIRES
La mission principale de l’armée est comprise comme étant la défense de l’intégrité territoriale. Cela est bien noble. Etre dans l’armée, c’est accepter de mettre sa vie au service de la Nation ; en être périodiquement la propriété. Aucun autre engagement pour la Nation ne pourra être plus aigu. Vous dormez d’un œil en ayant l’autre rivé au-delà de nos frontières pour parer à toute agression venue d’ailleurs.

Seulement, de nos jours, compte tenu de la pacification de l’espace international grâce au bon fonctionnement de structures comme l’ONU, l’UA, la CEDEAO… , les menaces de dislocation proviennent moins de l’extérieur que de certaines entités intérieures qui veulent s’aliéner le peuple. Au Sénégal, elles sont au nombre de deux : le politique et le maraboutique sans oublier l’hypocrite cocktail politico-maraboutique dont la puissance de nuisance est plus atroce que la somme des deux nuisances prises isolément. De nos jours, le Sénégal, notre pauvre pays, telle une belle promise à qui on a fait perdre sa virginité par la pire des façons à savoir le viol collectif et répétitif, par le biais d’une profanation régulière de sa loi fondamentale et un pillage sans retenue de ses maigres ressources réunit toutes les conditions d’un embrasement pour une raison bien simple : d’aucuns, après être arrivés au sommet grâce à une échelle portée par les épaules du peuple ont décidé de la retirer pour mettre en lieu et place des raccourcis. Si cette pratique faisait partie de nos traditions, ils pourraient se la couler douce. Seulement, et à juste titre, d’autres ont décidé d’en découdre avec eux. Dans cette lutte contre l’injustice, il ne peut y avoir de neutralité. Soit « on » baisse les bras, ce qui est un soutien implicite à la perpétuation de l’arbitraire. Soit ce même « on » se constitue en embûche en attendant l’embuscade.

La différence de principe entre la jungle et la société n’est aucunement liée au fait que dans la jungle il y aurait des animaux et dans l’autre des humains. Ne vous y méprenez pas. Vous-mêmes savez très bien qu’il n’y a pas pire créature sur terre qu’un homme qui a décidé de laisser libre cours à ses instincts. Rappelez-vous les atrocités au Rwanda, les événements de 89, les événements en Cote d’Ivoire.., sans éluder les crimes gratuits commis par des humains comme vous et moi chaque jour que Dieu fait. Pour prévenir pareille catastrophe, seules des institutions fortes séparent la société de la jungle. Elles jouent le rôle de cliquet afin d’empêcher le basculement en enfer. Et celui qui les affaiblit menace notre intégrité sociale qui vaut beaucoup plus qu’une intégrité territoriale devenue sans intérêt face à la mondialisation.

Dés lors, compte tenu de l’horizon ensoleillé qui se dégage de nos relations avec nos voisins malgré des zones crépusculaires en notre sein, votre vigilance doit être plutôt portée sur l’état de nos institutions. C’est dans cette direction que vous devez jouer votre rôle d’Ange Gardien du Peuple afin de lui éviter des souffrances inutiles. La même logique qui vous pousse à accepter de sacrifier vos vies en cas d’agression extérieure doit vous presser à intervenir dés les premiers signes d’affaiblissement des institutions afin d’éviter à ce que les digues qui contiennent toute la violence refoulée pour ériger la société ne cèdent. Si vous êtes prêts à offrir vos vies au Peuple face à des guerriers parfois mieux entrainés et équipés que vous en cas d’agression extérieure, que ne feriez vous pas face à des politiciens véreux et des marabouts sans spiritualité, aux valeurs ajoutées négatives et qui n’ont aucun respect pour ce peuple qui, à vos yeux, est sacré ?

A ceux qui veulent faire de l’Etat un business familial, qui cultivent l’injustice et octroient les privilèges de la Nation à des non méritants, à ceux qui croient que nous sommes une horde sauvage, aux gorilles affamés de prestiges, aux acharnés de pouvoir qui veulent en faire un paragraphe de leur testament, il faut opposer le pouvoir des chars et de la colère populaire avant qu’ils n’annihilent la totalité des efforts consentie par plusieurs générations, souvent au détriment de leurs propres intérêts, pour une coexistence pacifique. Pourquoi allez-vous fermer les yeux devant une anarchie orchestrée depuis le sommet de l’Etat pour faire vivre des parasites ? Un pou d’Etat mérite un coup d’Etat. Et s’il n’y avait pas de fréquents délestages, le meilleur moyen pour les transporter serait non pas des jets privés mais une chaise électrique made in Texas et bénie par Georges Bush. De grâce, lorsque vous aurez pris le pouvoir des mains de ces prédateurs prévaricateurs, mettez en place des institutions qui octroieront à cette caste de vautours sans pitié un pouvoir bien minime de sorte qu’ils ne pourront plus nuire comme par le passé et qu’à tout moment ils pourront répondre de leurs actes. Ceci est le rôle historique qui vous est dévolu dans les nations sans réel contrepouvoir si votre mission consiste toujours à protéger le Peuple.

« Le mal au Sénégal, c’est que la contestation est faible. Il n’y a pas de parti d'opposition, pas de société civile, pas de syndicats …etc. Ceux qui existent font de la figuration. Quand aux journalistes, leurs lignes dépendent des avantages qu'on leur offre ou des privilèges qui leur échappent. (Ibrahima Gueye)»

Parce qu’il n’y a pas de contrepouvoir digne de ce nom, vous devrez faire émerger des règles de jeu qui empêcheront l’émergence d’un maitre du jeu, qui protégeront le Peuple de la rapacité des charognards.

A l’approche des joutes électorales, si le pouvoir en place intensifie les mouvements de postes au sein de votre corps, veuillez l’interpréter comme le signe avant coureur non seulement d’une fraude massive en vue mais la volonté d’en découdre avec le Peuple en cas de révolte. Par ailleurs, ne vous faites pas berner par des augmentations de salaires ou des privilèges de tout genre, c’est une façon sournoise de vous émasculer. Vous devez être la pierre angulaire des forces vives de la Nation afin de permettre les progrès rapides dont nous avons besoin après ce retard dans lequel nous ont englués des politiciens peu scrupuleux. La lenteur effrayante avec laquelle évolue la Nation s’explique moins par notre manque d’ingéniosité que par la masse de parasites qui est accrochée au moteur. Au nom du Peuple, faites en l’entretien avant qu’il ne rouille à jamais. Ceci est la tache présente que l’histoire vous assigne si votre mission demeure la protection inconditionnelle du Peuple.

Vous ne devez allégeance aux politiques que s’ils font allégeance au Peuple. Dans le cas contraire, vous avez le devoir de nous en

débarrasser.

Et dans un ton senghorien, en ce jour doublement saint, je vous dis: Joyeuses Fêtes de l’Indépendance et de Pâques !

Ousmane Thiané Diop

Université du Québec à Trois Rivières (Canada)


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