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MIMI TOURE, N°2 DE FAIT DE L’APR

EXCLUSION DE ALIOUNE BADARA CISSE DES INSTANCES DU PARTI DE MACKY SALL

Le choix d’un Premier ministre politique, en la personne d’Aminata Touré, n’est pas fortuit. La «Dame de fer», directrice de campagne de Macky Sall, ne se gêne pas de monter au créneau pour défendre le chef de l’Etat, au point qu’elle semble jouer le rôle de N°2 dans son parti. Et l’exclusion de ABC des instances de l'Apr, décidée par Macky Sall, semble baliser davantage la voie à Mimi Touré.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Novembre 2013 à 21:50 | | 1 commentaire(s)|

MIMI TOURE, N°2 DE FAIT DE L’APR
Alors que son retour aux affaires était annoncé, en grande pompe, entre les quatre murs du Palais, après le limogeage du Premier ministre Abdoul Mbaye, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Me Alioune Badara Cissé (ABC), n’avait pas fait partie du nouveau gouvernement formé par Aminata Touré. Il avait été tout simplement zappé de l’équipe gouvernementale de 32 ministres dirigée par l’ex-Garde des Sceaux. Le désamour entre le Président Macky Sall et son N°2 avait même obligé le Khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, à jouer les sapeurs-pompiers, afin que le fil du dialogue soit renoué. Malgré les bons offices du guide religieux, la disgrâce de ABC s’était poursuivie, à cause de ses sorties fracassantes contre son leader.

Mieux, l’ancien ministre des Affaires étrangères s’était radicalisé en tressant des lauriers à Idrissa Seck, Dr Abdourahmane Diouf, porte-parole de «Rewmi», nouvelle opposition de Macky Sall, lors de la 1ère édition du «Prix Ragnée», dont il était le parrain. Et il avait même fait dans la bravade : «Je le disais, lors de ma passation de service, je demeure entièrement et exclusivement maître de mon destin. Je ne suivrai l’orientation que celle que Serigne Touba m’aura indiquée. Je ne suis pas quelqu’un qui est dans les nuages. Pas du tout. Je sais que tout le monde a une étoile, il s’agit juste de savoir lire le ciel. Et le ciel pardessus nos têtes…».

Pour mettre un terme à la défiance de ABC,

Macky Sall a franchi le Rubicon, avant-hier, en l’excluant des instances de l’Apr pour ses «attitudes» et ses «déclarations en totale contradiction» avec les orientations et la politique définies par le parti. Une sentence lourde entérinée à l’unanimité par le Secrétariat exécutif. Une rupture entre deux vieux amis qui semble baliser davantage la voie à Mimi Touré, devenue incontournable à l’Apr par la volonté du chef de l’Etat, pour occuper le poste de N°2 du parti. Elle qui a été directeur de campagne de Macky Sall, au détriment de ABC, lors de la dernière Présidentielle. Mieux, le choix d’un Premier ministre politique, en perspective des échéances électorales, en la personne de Mme Aminata Touré, redistribue les cartes dans le parti présidentiel. Quand on sait que l’ex-directeur de campagne de Macky Sall à la dernière Présidentielle, promue chef du gouvernement, pense déjà à la réélection du chef de l’Etat.

Cap pour 2017

Dans le cadre des préparatifs de sa Déclaration de politique générale (Pdg), le 16 septembre dernier, elle avait sorti une circulaire dans laquelle elle demandait aux ministres de lui faire le point sur tous les projets et programmes faisables sur la période 2013-2017.

L’objectif de Mimi Touré, c’est de préparer le bilan de Macky Sall, en vue de sa réélection en 2017.
Directrice de campagne victorieuse à la Présidentielle, elle a en main tous les leviers pour gérer l’agenda de son patron vers 2017. En attendant du haut de sa station, elle sera comptable du comportement bon ou mauvais de son parti ou de la Coalition qui va l’accompagner à l’issue des Locales. Le président de l’Apr ne pouvant descendre sur le terrain gérer les affaires des Locales, dans un parti non structuré totalement, seule Mimi Touré a de fait l’envergure de conduire cette formation seule ou avec ses alliés vers ces élections cruciales qui sonnent comme des Primaires pour 2017. Elle ne se ménage, d’ailleurs, pas.

Depuis son accession à la Primature, elle est parvenue à s’imposer sur la scène médiaticopolitique, se démultipliant sur tous les fronts, posant des actes très politiques et polémiques et accusant les contrecoups. Elle travaille aussi beaucoup à couper l’herbe sous les pieds de l’opposition, selon nos sources, en la déroutant par la multiplication des initiatives et des offensives. Des descentes sur le terrain pour peser de son poids sur les actes de l’Etat, aux attaques contre l’opposition comme la réplique d’après-marche pour ne pas leur laisser l’espace médiatique en passant par les annonces-surprises comme celle du report des Locales, le Premier ministre se drape de plus en plus de ses habits politiques.

Une posture défensive lors de sa Dpg

Lors de sa Dpg, Mimi Touré a démontré à l’opposition parlementaire qu’elle n’était pas née de la dernière pluie en déjouant toutes ces peaux de bananes. Durant tout le temps de sa Dpg, le Premier s’est mis dans une posture défensive, alors que d’habitude, c’est elle qui distribuait en premier les coups aux pourfendeurs du Président Macky Sall. Malgré les attaques et les interpellations d’Aïda Mbodj, de Fatou Thiam et de Modou Diagne Fada, «Mimi» Touré est restée amnésique sur certains points, occultant sciemment la traque des biens mal acquis pour éviter la polémique. C’est, d’ailleurs, la principale explication de l’atmosphère détendue qui régnait à l’hémicycle. Pendant 8 tours d’horloge, elle a décliné son bilan ambitieux pour la réélection de Macky Sall en 2017, avec un discours concis, chiffré et calibré dans le temps, adossé au programme «Yoonu yokute».

AMINATA TOURE FERAIT UN BON N°2, SELON IBOU SANE

Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire de la majorité, n’est pas le seul à cautionner
le choix de Mimi Touré comme N°2 de l’Alliance pour la République (Apr). Pour le professeur de sociologie politique, Ibou Sané, le Premier ministre ferait un bon N°2. Parce que, dit-il, «c’est une battante». Le professeur ajoute : «Il vaut mieux travailler avec un Premier ministre avec lequel vous avez les mêmes affinités, vous partagez le même parti politique pour plus de concordance et de solidarité, en termes de vision et d’appui pour un développement». Non sans déplorer : «Au Sénégal, les hommes ne sont pas encore prêts à laisser le premier plan aux femmes. C’est la domination masculine qui fait que les femmes sont toujours reléguées au second plan». Revenant sur l’importance du poste de N°2 dans un parti politique, Ibou Sané soutient : «L’une des faiblesses des partis politiques, c’est qu’il n’y a plus d’identification. On n’arrive pas à trouver un mécanisme qui permet de mettre en place un N°2, N°3, etc. Alors qu’un poste de N°2 permet au président de la République de s’occuper des affaires de l’Etat. Un N°2 permet au Président de se libérer, par rapport à son parti. Malheureusement, en Afrique, le président de la République peut être dedans et dehors». Interrogeant l’histoire politique du pays, le professeur de sociologie politique dira : «La faute de Me Wade, c’est de ne pas créer des N°2 et 3 dans son parti. Il a voulu tout contrôler, tout monopoliser dans le parti au point qu’il a eu des problèmes.

Par ailleurs, il persiste et signe que «si le Pds avait maintenu Idrissa Seck comme N°2, il n’allait pas
perdre le pouvoir». Toutefois, Ibou Sané précise : «Ce n’est pas parce qu’on est Premier ministre, qu’on doit être forcément N°2 du parti. Il faut que ce poste soit entériné dans les formations politiques»

SOULEYMANE JULES DIOP, CONSEILLER EN COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

«Mimi Touré a de l’initiative, elle anticipe sur ce que l’opposition fait»


Loin d’un débat sur la position politique de Mimi Touré, Souleymane Jules Diop, conseiller en communication du président de la République, aborde la posture de l’actuel Premier ministre, sous un jour plus subtil. Il pense que «le Premier ministre est dans son rôle, dans le bon rôle d’ailleurs». Parce que «le Président n’avait pas de paravent. Il n’avait pas un Premier ministre qui le défendait, mais plutôt un Pm qui faisait des sorties pour se défendre».
«Elle attaque et permet au Président de souffler, d’avoir du recul pour mieux scruter l’horizon»

Par contre, analyse-t-il, «Mimi est très politique, elle a un vécu politique, ce que le Président n’avait pas à ce niveau de décision. Mimi Touré a de l’initiative. Elle attaque et permet au Président de souffler, d’avoir du recul pour mieux scruter l’horizon. C’est ce que nous avions toujours souhaité». Mieux, ajoute le monsieur Com de Macky Sall, «sur le plan politique, Mimi Touré anticipe sur ce que l’opposition fait. Cela nous permet d’être présents avant eux. Il y a une véritable inversion de situation. Nous avions perdu le terrain médiatique. «Rewmi», le Pds et les partis satellites occupaient l’espace politico-médiatique ; maintenant sur toutes les questions politiques, nous avons l’initiative d’amont en aval contraignant l’opposition à une posture de défense». Ce qui ne l’empêche pas d’être «au front pour d’abord montrer les résultats de l’action gouvernementale sous l’inspiration et la définition du chef de l’Etat, mais aussi défendre ces résultats». En gros, tire Jules, «le Pm n’est pas dans une posture de confinement».

MOUSTAPHA DIAKHATE, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE «BBY»

«Si Macky Sall décide qu’elle devienne N°2, nous la soutiendrons»

Même si l’Alliance pour la République (Apr) n’est pas encore structurée, certains responsables dudit parti, dont le président du groupe parlementaire «Benno bokk yakaar (Bby)», a donné son avis sur le poste de N°2.
D’emblée, le député tient à préciser que le N°1 reste incontestablement le Président Macky Sall. «A l’heure où nous sommes, le seul numéro que je sais et que quelqu’un porte à l’Apr, c’est le N°1. Et, c’est Macky Sall qui le porte», a-t-il souligné avant d’ajouter : « La fonction de Premier ministre ne permet pas de facto à quelqu’un de devenir le N°2 d’un parti présidentiel. Cette fonction ne doit pas déboucher sur la posture de N°2, parce que cela peut créer une dualité inutile. Je crois que le Premier ministre doit s’occuper de son poste gouvernemental au lieu de penser à un poste de N°2 du parti».

Toutefois, Moustapha Diakhaté estime qu’il est prêt à soutenir l’ex-Garde des Sceaux, si le chef de l’Etat la désigne comme la deuxième personnalité au sein de l’Apr. «Mimi Touré, je l’accueille comme Premier ministre. Et, quand les choses changent, on verra. Si jamais Macky Sall décide qu’elle devienne N°2 du parti, nous la soutiendrons, parce que nous accompagnons le président
de la République

COMMENT DES PREMIERS MINISTRES ET DIRECTEURS DE CABINETS SONT DEVENUS N°2 DE LEUR PARTI ?

En revisitant l’histoire politique du Sénégal, l’on note que des Premiers ministres et directeurs de Cabinet sont devenus incontournables dans leur parti pour avoir occupé ces postes stratégiques. Mieux, ils ont été propulsés au poste de N°2, même si les textes du parti ne le prévoyaient pas.
Pour preuve, sous le régime socialiste, le Président Léopold Sédar Senghor n’a pas tergiversé pour léguer le Parti socialiste (Ps) et l’Etat à son Premier ministre, Abdou Diouf, pour sa maîtrise avérée de l’administration. Gouverneur de la région du Sine-Saloum, à l'âge de 25 ans, Abdou Diouf a gravi tous les échelons avant de diriger le Ps pendant une vingtaine d’années, sans jamais être contesté. Avant sa chute en 2000, il confia le Ps à Ousmane Tanor Dieng. Les fonctions de Conseiller diplomatique, directeur de Cabinet et ministre d’Etat, entre autres, ont propulsé l’enfant de Nguéniène au poste de N°2, avant qu'il ne soit promu Premier secrétaire du Ps et secrétaire national aux relations internationales, en mars 1996. Un choix qui a engendré les départs de Moustapha Niasse et de Djibo Ka. Sous le régime libéral, Idrissa Seck, artisan de la victoire de Me Wade, en 2000, a vu ses pouvoirs renforcés au sein du Pds. Les fonctions de directeur de Cabinet, puis de Premier ministre, l’ont hissé au sommet. Il était de fait le N°2 du Pds. Idem pour Macky Sall. Pour avoir été Premier ministre, en 2004, l’actuel locataire du Palais fut la deuxième personnalité du Pds, même si le Pape du «sopi» avait, à un certain moment, supprimé le poste, pour éviter une dualité au sommet de l’Etat, comme ce fut cas avec le maire de Thiès. Au sein de l’Apr, la disgrâce de Me Alioune Badara Cissé, redistribue les cartes. Et aujourd’hui, le poste de N°2 semble être taillé sur mesure pour l'actuel Premier ministre, Aminata Touré, qui fut directrice de campagne de Macky
Sall, lors de la dernière Présidentielle. La non-structuration du parti, le manque de responsables
d’envergure nationale, font qu’aujourd’hui, le Président Macky Sall est obligé de trouver un N°2 pour conduire la campagne électorale aux Locales de 2014. La position stratégique qu’occupe «Mimi» Touré, laisse croire que le président de l’Apr, Macky Sall, va reconduire sa directrice de campagne aux Locales et en faire le N°2 dudit parti. Comme le dit l’adage : «On ne change pas une équipe qui gagne,».

( Les News )


1.Posté par aw le 09/11/2013 16:31 | Alerter
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Mais si Macky consent qu'elle peut gerer ce poste de numero 2 de l'APR eil la confie parceque cette dame joue pleinement son role de numero 2

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