On le partage si bien d’ailleurs, qu’il nous est loisible de dire aujourd’hui, que cette Assemblée-ci n’a plus ni sens ni décence. Elle ne mérite plus d’exister sous sa forme et composition actuelles, en dépit des efforts louables et républicains qu’accomplit un noyau dur de députés respectables. Elle a fait trop de torts à la démocratie en général, au principe de séparation des pouvoirs, en particulier. Et dans la très grave crise sociale que vivent les populations, elle se distingue par une très grande irresponsabilité qui l’oblige à assister, comme spectateur, à la dégradation continue des conditions de vie et d’existence des Sénégalais.
Pour toutes ces raisons, on veut bien croire que ces tirs nourris qui s’insurgent contre la scélérate proposition de loi du ténébreux Sada Ndiaye, témoignent de la sympathie que l’on peut avoir pour l’Institution parlementaire. Et pour elle seule. Car si l’Assemblée nationale est aujourd’hui l’institution la plus corrompue et la plus discréditée du paysage politique national, Macky Sall y a sa part de responsabilité. Simplement parce qu’il en est le président depuis presque un an et demi.
Simplement aussi parce qu’en dix-huit mois de législature, il s’est laissé étouffer par le rouleau compresseur d’un Exécutif très attaché à une liberté de manœuvre sans frontières. Dix-huit mois de perchoir ne constituent sans doute pas un vécu parlementaire impressionnant, mais ils sont assez significatifs de toute volonté ou non de porter la rupture dans un cénacle dénigré à si juste titre. Or, Macky Sall se veut avant tout, un disciple de Me Wade, un obligé sans volonté, dépourvu d’ambition autre que celle de servir le mentor qui l’a créé. Il l’a tellement dit et répété d’ailleurs, que l’on pourrait être tenté de croire, en définitive, qu’il voudrait nous orienter dans le sens inverse de cette attitude de soumission dans laquelle il finira bien par s’immoler. C’est écrit ! Or, dans l’histoire politique du Sénégal, il n’y a pas un président de la République qui ait si profondément détruit l’image de l’Assemblée nationale autant que Me Wade. C’est incontestable.
Qu’a fait de substantiel Macky Sall pour réhabiliter l’institution qu’il dirige ? Il est juste de lui reconnaître sa «neutralité» - si on considère celle-ci comme un acte positif - lors du vote de la loi de domination protocolaire du Sénat sur l’Assemblée nationale, quand bien même son choix de s’abstenir sur un débat de préséance qui l’interpellait au premier chef, n’a jamais été bien compris. Mais pour le reste, de quel fait d’armes parlementaire peut-il s’enorgueillir ? Difficile d’en citer quelques-uns. Sa minute de gloire, c’est lorsqu’il a apposé sa signature au bas de la convocation destinée à l’audition de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (Anoci). Il l’a laissée passer par pertes et profits, en n’osant pas assumer l’initiative jusqu’au bout.
Il faut donc mettre fin aux sorties émotives autour de la destitution programmée du président de l’Assemblé nationale. Ce qu’il faut, c’est une union nationale sacrée contre la vraie forfaiture, celle qui vampirise le Parlement au service de projets politiques, tous plus scandaleux les uns que les autres et auxquels Macky Sall a apporté son appui solidaire de façon systématique. Chez des formations politiques d’opposition en mal de troupes et de reconnaissance sur le champ social, l’arithmétique simple a toujours constitué une occasion de s’ouvrir des horizons électoraux potentiels. Néanmoins, il est permis de penser que soutenir Sall intuiti personae est une grave erreur d’appréciation de la situation actuelle car, jusqu’à preuve du contraire, le président de l’Assemblée nationale ne se donne pas encore d’avenir en dehors de l’espace politique occupé par le président Abdoulaye Wade, son «homme providence», comme il le dit.
Macky Sall, homme du reste correct, mesuré et lucide même s’il s’est fait grossièrement manipuler dans le dossier des Chantiers de Thiès, n’est pas en danger, et le pire qu’il risque ne va pas plus loin que de perdre son titre de troisième personnalité de l’Etat. C’est un politique pur et dur, issu de la gauche radicale sénégalaise qui tient à sa survie et qui n’a pas envie de finir en martyr de la galaxie wadienne. Ce qui n’en fait pas de facto, un saint, sinon nous l’aurions célébré à sa juste mesure.
source le quotidien
Pour toutes ces raisons, on veut bien croire que ces tirs nourris qui s’insurgent contre la scélérate proposition de loi du ténébreux Sada Ndiaye, témoignent de la sympathie que l’on peut avoir pour l’Institution parlementaire. Et pour elle seule. Car si l’Assemblée nationale est aujourd’hui l’institution la plus corrompue et la plus discréditée du paysage politique national, Macky Sall y a sa part de responsabilité. Simplement parce qu’il en est le président depuis presque un an et demi.
Simplement aussi parce qu’en dix-huit mois de législature, il s’est laissé étouffer par le rouleau compresseur d’un Exécutif très attaché à une liberté de manœuvre sans frontières. Dix-huit mois de perchoir ne constituent sans doute pas un vécu parlementaire impressionnant, mais ils sont assez significatifs de toute volonté ou non de porter la rupture dans un cénacle dénigré à si juste titre. Or, Macky Sall se veut avant tout, un disciple de Me Wade, un obligé sans volonté, dépourvu d’ambition autre que celle de servir le mentor qui l’a créé. Il l’a tellement dit et répété d’ailleurs, que l’on pourrait être tenté de croire, en définitive, qu’il voudrait nous orienter dans le sens inverse de cette attitude de soumission dans laquelle il finira bien par s’immoler. C’est écrit ! Or, dans l’histoire politique du Sénégal, il n’y a pas un président de la République qui ait si profondément détruit l’image de l’Assemblée nationale autant que Me Wade. C’est incontestable.
Qu’a fait de substantiel Macky Sall pour réhabiliter l’institution qu’il dirige ? Il est juste de lui reconnaître sa «neutralité» - si on considère celle-ci comme un acte positif - lors du vote de la loi de domination protocolaire du Sénat sur l’Assemblée nationale, quand bien même son choix de s’abstenir sur un débat de préséance qui l’interpellait au premier chef, n’a jamais été bien compris. Mais pour le reste, de quel fait d’armes parlementaire peut-il s’enorgueillir ? Difficile d’en citer quelques-uns. Sa minute de gloire, c’est lorsqu’il a apposé sa signature au bas de la convocation destinée à l’audition de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (Anoci). Il l’a laissée passer par pertes et profits, en n’osant pas assumer l’initiative jusqu’au bout.
Il faut donc mettre fin aux sorties émotives autour de la destitution programmée du président de l’Assemblé nationale. Ce qu’il faut, c’est une union nationale sacrée contre la vraie forfaiture, celle qui vampirise le Parlement au service de projets politiques, tous plus scandaleux les uns que les autres et auxquels Macky Sall a apporté son appui solidaire de façon systématique. Chez des formations politiques d’opposition en mal de troupes et de reconnaissance sur le champ social, l’arithmétique simple a toujours constitué une occasion de s’ouvrir des horizons électoraux potentiels. Néanmoins, il est permis de penser que soutenir Sall intuiti personae est une grave erreur d’appréciation de la situation actuelle car, jusqu’à preuve du contraire, le président de l’Assemblée nationale ne se donne pas encore d’avenir en dehors de l’espace politique occupé par le président Abdoulaye Wade, son «homme providence», comme il le dit.
Macky Sall, homme du reste correct, mesuré et lucide même s’il s’est fait grossièrement manipuler dans le dossier des Chantiers de Thiès, n’est pas en danger, et le pire qu’il risque ne va pas plus loin que de perdre son titre de troisième personnalité de l’Etat. C’est un politique pur et dur, issu de la gauche radicale sénégalaise qui tient à sa survie et qui n’a pas envie de finir en martyr de la galaxie wadienne. Ce qui n’en fait pas de facto, un saint, sinon nous l’aurions célébré à sa juste mesure.
source le quotidien