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Ma lettre à ma nation - Par Marcel Badji


Rédigé par leral.net le Lundi 21 Décembre 2015 à 10:35 | | 0 commentaire(s)|

Chers Sénégalais et Sénégalaise,

En cette nouvelle année 2016, je vous souhaite mes meilleurs vœux les plus honorables et les plus sincères. Et profite de cette nouvelle année qui se présente à vous écrire cette si longue lettre d’appel et interpelle le père de la nation sur ce conflit sénégalais, dit conflit casamançais. Es des sénégalais qui meurent ou des casamançais dans ce conflit ! Tous ces morts, ont-ils une autre nationalité qui n’est pas sénégalaise ! Cette marginalisation et cette stigmatisation de ce conflit appartenant à un peuple à part nous éloigne d’un ensemble commun appartenant à une nation. Au moment, ou nous en ferons le rapprochement de ce conflit, de cette crise, notre conflit, notre crise appartenant à un Sénégal sans marginalisation ni stigmatisation, nous arriveront à éteindre ce feu qui brûle à petit feu.

Le conflit en Casamance, la crise en Casamance, la paix en Casamance fait de cette Casamance une identité à part. Je pense que nos facilitateurs et médiateurs de la paix doivent pouvoir penser à agir dans une réflexion et une analyse plus profonde et pertinente à nous sortir de cette crise, qui dure et perdure. Je pense, trop, c’est trop. On ne peut plus accepter de vivre, de vieillir et être des victimes éternelles d’un conflit qui handicape tout un pays. L’heure est à la responsabilité de l’état d’assumer avec un grand courage et une grande responsabilité politique de résolution de ce conflit. Nous avons tous souhaité une accalmie, que nous saluons tous, de la bonne volonté du MFDC à nous faciliter les négociations.

Cependant, cette accalmie reste sans impact réel de négociation, prions qu’elle dure encore. Certes, on nous dira qu’il y a des efforts qui ont été consolidé et d’autres sont en cours de réalisation qui n’ont pas un grand impact de développement. Par contre, je ne manquerai pas de féliciter ces efforts à compte-goutte qui ont été réalisé. C’est juste pour dire, il reste beaucoup de choses à faire dans le sens du développement. Si nous ne profitons pas de cette accalmie pour en faire des négociations digne de son nom, à quand le fera-t-on ? Evitons de tomber dans le piège de l’accalmie. Je tiens à féliciter le MFDC qui est dans les dispositions de bonne foi et d’esprit de paix afin de faciliter un dialogue sincère qui pourrait nous conduire à une paix définitive.

Cependant, je ne suis ni un expert, ni un spécialiste, ni un facilitateur de la crise mais acceptons reconnaître que la majorité de ces facilitateurs ont échoué dans leur mission, la preuve oculaire chacun d’entre eux discute avec l’un mais pas avec l’autre. Ils sont dans un processus en parallèle comme dans un procès au tribunal sans aucune synergie, chacun va de son côté. L’un des échecs patent sur lequel on insiste encore. Ce conflit en Casamance reste l’un des conflits les plus vieux du continent, cela est connu et reconnu en Afrique mais es nous en faisons une priorité politique ou politicienne ! Combien d’année on vit dans ce conflit, dans cette crise ? Et aucun Monsieur paix en Casamance, aucune Madame paix en Casamance n’a encore reçu ou mérité d’un prix de paix ! Ça suppose que nous n’avons pas encore des leaders de paix.

Nous sommes à plus de trois décennies de crise. Jeunesse consciente ouvrez vos yeux ! Réveillez-vous ! Je pense cette paix se trouve dans le développement. Nous aurons plus à gagner à conquérir la paix dans un développement à long terme. Je ne crois pas qu’elle se trouve dans les séminaires, les forums, les panels, les grandes mobilisations, que ces moyens soient investis dans le développement. Je pense, si tel était le cas, on aurait pu retrouver la paix, car nous avons assez discuté et parler de paix juste avec des mots mais rare avec un accompagnement réel de développement. Je pense, il serait bien qu’on associe le MFDC à nos échanges à fin de les convaincre à changer d’avis. C’est en ce sens peut être que ces multiples rencontres pourrait être utile et opportun dans la sensibilisation.

Cette médiatisation doit être plus accentuée auprès du maquis et au sein du MFDC à nous rejoindre dans la paix, en faisant la paix au sein du maquis, avoir un leader représentant tout le MFDC qui parle au nom d’un MFDC à nous faire des propositions de paix de développement et une sortie de crise immédiate qui pourrait faciliter une paix durable. Je suis convaincu que le peuple est pour la paix. Donc associons le MFDC et le maquis à une sortie de crise pour gagner plus temps, nous avons assez échoué dans ce processus de paix en Casamance qui ressemble plus à une économie de guerre qu’a une sortie de crise. Cependant, ma si longue lettre n’est qu’une contribution d’interrogation de plusieurs questions,

Dont, je m’interroge et vous interroge, car j’ignore la réponse.
Est-ce que, on doit se taire de peur de mourir et d’accepter de souffrir ?
Est-ce que, on doit continuer d’être des otages et des prisonniers d’un conflit, dont on ignore en réalité les vrais enjeux ?
Est-ce que, on doit regarder des frères du même territoire identitaire s’entre tués, sous quel commandement ?
Est-ce que, on doit accepter de se faire manipuler par la mauvaise foi, des gens qui se nourrissent et s’enrichissent du sang des innocents ?
Est-ce que, on doit accepter d’être polluer par des mots, la paix, la paix, sans aucun impact réel de développement ?
Est-ce que, on doit accepter de vivre dans un climat, de ni paix, ni guerre, pour combien de temps ?
Est-ce que, on doit laisser ce patrimoine national mourir ou s’en nourrir ?

Certes, on doit sensibiliser les populations sur la paix mais encore plus sensibiliser l’ennemi. Chaque citoyen Sénégalais, Sénégalaise, doit contribuer selon ces compétences, en commençant par nous, pour motiver les autres, à nous accompagner dans ce processus. Est-ce que, nous croyons vraiment à la paix ?

Si oui, la vérité, la justice, le pardon, le développement sont les voix de recours pour advenir à la paix. Car, elle est la seule source de tout développement. Elle est synonyme de sécurité, elle est synonyme de stabilité.

Tout pays stable se développe, tout pays instable vit dans le sous développement. A cet effet, la crise casamançaise reste une équation à cinq inconnus, le conflit, la crise, la paix, le développement, l’indépendance dont la solution de l’équation réside dans le pardon.

Evitons de dire le conflit casamançais, mais disons le conflit sénégalais, car nous appartenons tous à une seule identité. Si on croit à la parole, biblique coranique, on doit pouvoir pardonner. Car, tous les conflits de guerre finissent autour d’une table de négociation. Donc, acceptons de négocier et VIVE LA PAIX.

Marcel Badji