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Macky Sall à Jeune Afrique : "Mes adversaires, les inégalités sociales, le chômage des jeunes..."

Le président de la République, Macky Sall, s’est encore confié à un organe étranger. Dans l’interview qu’il a accordée à JA, le chef de l’État évoque le procès Karim Wade, la réduction de son mandat, ses relations avec Me Abdoulaye Wade...


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Octobre 2014 à 07:47 | | 0 commentaire(s)|

Macky Sall à Jeune Afrique : "Mes adversaires, les inégalités sociales, le chômage des jeunes..."
C’est dans les médias étrangers que le président de la République se confie, le plus souvent, pour aborder les questions brûlantes de l’actualité nationale. Dans l’édition du journal Jeune Afrique de ce lundi 13 octobre 2014, Macky Sall a abordé les sujets liés à l’actualité politique, économique, sociale...

Ainsi, même si l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade, depuis son retour de Paris, n’a pas ménagé le Président Sall, dans ses sorties, ce dernier ne fait pas de Wade un adversaire potentiel, encore moins le Rewmi d’Idrissa Seck, qui a quitté, depuis belle lurette, la mouvance présidentielle. Le chef de l’État affirme dans JA que ses principaux adversaires, en 2017, sont les "inégalités sociales, le chômage des jeunes, la situation dans les banlieues ou en milieu rural".

"Si j’ai des soucis à me faire, c’est par rapport à ces défis, que nous devons impérativement relever. Le reste, c’est de la politique politicienne", dit, Macky Sall très confiant. Toutefois, le chef de l’État souligne qu’il voue "un respect et une considération" au Président Wade, qui a été chef de l’État pendant 12 bonnes années.

Même si Me Wade ne le ménage pas dans ses sorties médiatiques, Macky Sall, quant à lui, affirme qu’il le ménagera, "ne serait-ce qu’en raison de son grand âge". Mais "si Wade doit être poursuivi, je ne pourrai pas m’y opposer", croit savoir le chef de l’État pour qui "c’est aux juges d’apprécier l’implication de telle ou telle personne".

Par ailleurs, le président de la République considère le Parti socialiste (PS) et l’Alliance des forces de progrès (AFP) comme des alliés. Mais, révélation de taille, "il n’existe aucun accord entre lui et ces deux partis" pour verrouiller les ambitions présidentielles de Moustapha Niasse, le leader de l’AFP et de Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du Parti socialiste.

Le président de la République dément aussi, dans Jeune Afrique, toute rivalité avec le maire de Dakar, Khalifa Sall. Mieux, Macky Sall le considère comme un "partenaire", étant donné qu’il est membre du PS, un parti appartenant à la mouvance présidentielle.

Cependant, le chef de l’État reconnaît que "le maire de Dakar Khalifa Sall a fait une très bonne campagne", pour remporter, à nouveau, la mairie. De même, tirant le bilan de ces élections locales, le leader de l’APR souligne que son parti a remporté "plus de 80% des collectivités du territoire". Et si l’Alliance pour la République a perdu la capitale et "deux ou trois autres villes du pays", c’est parce que, dit-il, ses partisans "n’ont pas fait leur travail comme il se devait". Pire, "ils étaient très divisés", reconnaît-il.

Procès Karim : "Je vis cette situation avec beaucoup de regrets"

Abordant le procès de Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, Macky Sall affirme vivre "cette situation avec beaucoup de regrets". D’ailleurs, il reconnaît que si les choses en sont arrivés là, "c’est parce que les concernés n’avaient pas suivi notre conseil lorsque la Crei a été réactivée".

Et de poursuivre : "Il aurait été possible, tout en respectant les principes de la présomption d’innocence et en restant dans le cadre de la loi, de discuter et de transiger, notamment en remboursant au Trésor public une partie des sommes détournées. Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. C’est bien dommage, mais la loi, c’est la loi". En outre, il regrette le fait qu’il "y ait trop de considérations politiciennes dans cette affaire".

Un référendum en 2016

A chaque sortie du président de la République, la question sur la réduction de son mandat revient. Un engagement que Macky Sall compte tenir. " S’il y a un doute sur cette promesse, c’est parce que, dit-il,"ce sont certains agitateurs qui l’instillent". Se voulant plus rassurant, le chef de l’État renseigne qu’un référendum aura lieu en 2016 pour faire passer le mandat du président de la République de 7 à 5 ans.

Le président de la République a aussi abordé le rapport de la commission nationale de réforme des institutions, dirigée par le président Amadou Makhtar Mbow. Parmi les réformes contenues dans le rapport, le chef de l’État souligne qu’il envisage de mettre en œuvre quelques unes. Pour cela, dit-il, il n’est pas exclu "qu’à terme nous revenions sur notre organisation administrative pour réinstaurer un conseil d’État ou une Cour de cassation". Il envisage, entre autres, la "création d’un conseil des collectivités".

Le président de la République est aussi revenu sur la sortie de l’Album du groupe de rap Keur Gui, qui dénonce la gouvernance actuelle, qu’il considère comme une continuité de ce que faisait l’ancien chef d’État Abdoulaye Wade. Pour Macky Sall, Y en marre, dont font partie Kilifeu et Thiat, les deux rappeurs de Kaolack, comme tous les autres, doivent rester une "vigie permanente pour la démocratie".

Vers la fin de l’interview accordée à JA, le président de la République a dégagé en touche certains accusations faites contre lui d’avoir imposé son frère Aliou Sall à Guédiawaye, ainsi que son beau-frère Mansour Faye à la mairie de Saint-Louis. Selon le chef de l’État, il peut comprendre beaucoup de choses, sauf la mauvaise foi.

Car, tient-il à rappeler, son frère, Aliou Sall, n’a pas été nommé par décret à une haute fonction. "Il a été plutôt élu à Guédiawaye, où il s’est battu aux côtés de ses camarades de parti, et sans mon soutien d’ailleurs", poursuit-il. Quid de sa femme, Marième Faye, objet de toutes les attaques ?

Macky Sall de souligner : "qu’elle est à mes côtés comme toutes les épouses du monde. "Aujourd’hui, on parle d’elle, demain ce sera mon fils... Heureusement qu’il est encore petit sinon on m’accuserait de réduire mon mandat pour lui céder la place ! Soyons sérieux, les Sénégalais méritent mieux que ce genre de polémiques".

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