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Macky Sall face au mur du financement des programmes de développement (Par Alioune Badara Sy)

Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Août 2013 à 12:45 | | 16 commentaire(s)|

Alors que la date butoir de 2015 fixée pour les Objectifs du Millénaire (OMD) 1 pour le développement approche, les Nations Unies intensifient ses efforts pour favoriser le débat sur ce qu’il convient de faire pour une meilleure promotion du développement dans les pays pauvres. Les résultats de ces discussions devront façonner les politiques et les investissements visant à stimuler la croissance du PIB, le renforcement du capital humain et promouvoir une prospérité plus inclusive.


Macky Sall face au mur du financement des programmes de développement (Par Alioune Badara Sy)
Avec une population mondiale qui devrait atteindre neuf milliards de personnes d'ici 2050 dont une proportion importante d'entre elles va résider dans les pays en développement, la communauté internationale doit améliorer l'accès à l'éducation, aux soins de santé et les possibilités d'emploi à travers le monde. Pendant ce temps, la perspective d'une hausse de la température mondiale de plus de 2 ° C2 par rapport aux niveaux préindustriels d'ici la fin de ce siècle (qui pourrait déclencher des effets les plus dommageables de réchauffement de la planète) appelle à investir davantage dans l'urbanisation durable, l’agriculture intelligente face au changement climatique, et les filets de sécurité sociaux. Ces deux facteurs doivent nous inciter à définir, à long terme, des modèles durables de production et de consommation.

Le gouvernement, la société civile et le secteur privé doivent relever le défi, en coopérant d’avantage pour trouver et mettre en œuvre des solutions créatives et innovantes. Mais, ils doivent d’abord anticiper les besoins de financement associés, qui dépasseront bientôt les capacités actuelles des gouvernements et des donateurs internationaux, et de prendre des mesures dès maintenant pour activer de nouvelles sources fiables de financement.

Pour commencer, le gouvernement doit concevoir des politiques ciblées, fondées sur des résultats et soutenir le développement d'institutions solides et fiables. Il s’agira de rendre les services publics plus efficaces, tout en contribuant à catalyser l'aide au développement des donateurs traditionnels et de mobiliser des ressources supplémentaires du secteur privé.

Au Sénégal, il existe des possibilités considérables pour la mobilisation des ressources intérieures. Mais ça passe par une politique courageuse, visant à l’élargissement de l'assiette fiscale, à l'amélioration de l'administration fiscale, et de combler les lacunes dans la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée (la TVA).De telles mesures pourraient de manière significative augmenter la contribution des recettes fiscales qui comptent pour seulement 10% du PIB, comparativement à 20-30 % de PIB dans les pays à revenu élevé.

Une taxation plus équitable et plus juste aurait un impact positif sur la gouvernance, tout en étant un autre outil important pour la mobilisation de ressources intérieures. Avec l'amélioration de la gouvernance d'entreprise et des politiques de prix d’exportations claires, les pays riches en ressources naturelles pourraient consolider leur capacité à négocier des contrats équitables avec les industries extractives et de gérer leurs richesses naturelles de façon plus transparente.

Des progrès dans ces domaines aideraient les pouvoirs publics à canaliser leurs dépenses de manière plus efficace vers ceux qui devraient en bénéficier le plus. Par exemple, seuls 8 % des 409 milliards de dollars dépensés en subventions aux combustibles fossiles en 2010 a atteint les 20 % les plus pauvres de la population. Un programme de soutien ciblé pourrait augmenter considérablement l'efficacité des dépenses, et libérer ainsi des ressources pour l'éducation, la santé et l'éradication de la pauvreté.

Par ailleurs, la promotion d’une offre financière plus large et inclusive pourrait accélérer la croissance du secteur privé, créant plus de possibilités d’entreprendre. En effet, un accès plus large aux services financiers aiderait les quelque 500 milles 3 micro, petites et moyennes entreprises dans le pays à prospérer, tout en permettant au 1 million de sénégalais qui n'ont pas actuellement accès à ces services pour construire leurs actifs et réaliser leur projet.

Un secteur financier plus efficient et tourné vers l’investissement permettrait aussi de réduire les coûts de transaction et de faciliter la gestion des risques. Une dynamisation de la BRVM (la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) qui passerait forcément par des actions appropriées alliant à la fois stratégie, organisation et réglementation pourrait aider à développer et promouvoir des investisseurs nationaux et mobiliser l'épargne intérieure pour financer des investissements à moyen et long terme.

Dans le même temps, la communauté internationale doit s'efforcer d'améliorer la disponibilité et l'efficacité de l'aide publique au développement (l’APD) 4. L'objectif de 0,7 % du PIB - décidé en 2002 à la Conférence internationale sur le financement du développement à Monterrey, au Mexique - devrait inciter les pays à accroître leurs contributions. . A l’heure actuelle nous sommes loin de cet objectif, par exemple au niveau de l’OCDE le pourcentage du revenu national brut (RNB) destiné à l'APD est en moyenne de 0,31 %

Les pays donateurs devraient structurer l'aide pour s'assurer qu'elle appuie les politiques publiques et qu’elle crée un environnement favorable à une croissance inclusive. Ceci est particulièrement pertinent pour les partenaires de développement émergents, notamment les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui proposent de nouveaux types de programmes d'aide qui intègrent l'investissement et l'aide non financière.

Les organismes de bienfaisance privés, qui ont joué un rôle important dans la promotion de l'innovation dans des domaines tels que les soins de santé, l'environnement et l'éducation, pourraient fournir de précieux renseignements pour acheminer l'aide plus efficacement. Face à des ressources limitées, le concept d’« efficacité de l’aide », réaffirmé lors du sommet mondial de Busan en 2011, revêt une importance capitale.

Quatre axes de partenariat avec les pays en développement avaient été définis comme prioritaires : la réduction de la fragmentation des efforts entre les donateurs, la gestion axée sur les résultats et la promotion de la transparence et enfin l’appropriation de l’aide par les États bénéficiaires. Plus généralement, l'amélioration de la coordination entre les bailleurs de fonds permettrait de maximiser l'impact de l'aide sur le terrain.

Alors que l'APD demeure une source importante de financement pour les pays fragiles et à très faible revenu, elle ne représente que 7 % des flux financiers nets vers les pays en développement, où l'investissement direct étranger, les transferts de fonds, la dette à long terme et les investissements de portefeuille ont un plus grand impact. Les bailleurs de fonds devraient diversifier les sources de financement pour les pays les plus pauvres du monde, en fournissant des garanties de risque, des sources de placement novateurs, la syndication de la dette et des accords de cofinancement. Attirer même une fraction des actifs détenus par les investisseurs institutionnels, les fonds souverains d’investissement, et les fonds de pension publics pourraient considérablement stimuler le financement du développement des pays pauvres.

De même les populations de la diaspora sont une autre grande source potentielle de financement du développement. Réduire les coûts de transfert, qui s'élèvent en moyenne à 9 % de la valeur des transactions, mettrait plus d'argent dans les mains de ceux qui en ont le plus besoin. Des produits financiers adaptés pour les communautés de la diaspora pourraient attirer des ressources pour l'investissement, tout en renforçant les liens des migrants - économiques ou autres - à leur pays d'origine.

Enfin, la communauté internationale a une responsabilité particulière pour la fourniture de biens publics mondiaux. La responsabilité de préserver l'environnement, enrayer la propagation des maladies transmissibles, renforcer l'architecture financière internationale, consolider la participation des pays en développement dans le système commercial mondial, et faciliter l'échange de connaissances se trouvent à l'intersection des priorités nationales de développement et des intérêts mondiaux.

L’investissement dans la capacité et la maitrise des données statistiques aiderait les gouvernements et les entreprises du monde entier à prendre de meilleures décisions en matière de politiques, basées sur une connaissance plus précise des coûts et des avantages associés.
Cependant, face à l’ampleur des enjeux, l’APD seule ne saurait couvrir l’ensemble des besoins. C’est pourquoi de nouvelles sources de financement du développement sont à l’étude. L’idée d’une fiscalité internationale au service de la solidarité fait son chemin : car les défis globaux appellent une solution globale. Un premier pas dans ce sens a été franchi avec l’instauration d’une taxe sur les transactions financières (TTC), en janvier 2013, au niveau européen.

Le défi de l'après 2015 consistera à trouver des solutions créatives pour soutenir la prospérité et le développement harmonieux de l’ensemble de l’humanité

Ensemble, les gouvernements, la société civile, les organisations internationales et le secteur privé peuvent et doivent améliorer la disponibilité et la qualité du financement du développement, et de construire un avenir meilleur pour tous.

Alioune Badara Sy
Délégué thématique au Club de l’Economie Numérique
Ingénieur Centralien Spécialiste des problématiques des PME/PMI en Afrique
Expert en management de projets industriels.
badousy@gmail.com


(1) Voir article publié sur les OMD dans le journal Enquête en date du 6 Aout 2013
Le Sénégal est encore loin d’atteindre ses objectifs selon un rapport de l’Unicef sur « Etat des lieux des OMD Sénégal entre 2005 et 2011 »
Le Sénégal reçoit en % du PIB plus que ne reçoit la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne,
Source PNUD HDR 2010
(2) Chaque année, selon l’IEA, 36,4 milliards de tonnes de CO2 sont émises dans le monde. Pour atteindre les objectifs fixés au sommet de Cancun en 2010, elles ne devraient pas dépasser les 32 milliards de tonne afin de limiter la hausse des températures à 2°C.
Les dérèglements climatiques ont sans doute provoqué une cascade d'événements qui ont eu raison de la civilisation maya, pensent les scientifiques
(3) Au Sénégal, on comptait quelques 220 683 PME, répertoriées au NINEA, en fin 2005, selon les chiffes du ministère de l’industrie
(4) L’Aide publique au développement (l’APD) pour le Sénégal représente environ 15%



1.Posté par fallou le 29/08/2013 11:00 | Alerter
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le monde doit se réveiller avant qu'il ne soit trop tard car la misére et le sous développement risque de le perdre

2.Posté par David SAmbou le 29/08/2013 14:03 | Alerter
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Enfin quelque chose de serieux que nous pouvons lire et qui enrichit la reflexion sur les grands défis a relever et les actions a mener dans ce monde complexe.Bravo à l'auteur

3.Posté par Pathé FALL le 29/08/2013 14:05 | Alerter
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T'a raison David nous aimerions que les sites d'info soient des sources de connaissance et de savoir et non des lieux de potin et d'injure...Censurer les articles qui ne servent a rien sinon parler des gens

4.Posté par Seynabou Fall le 29/08/2013 14:06 | Alerter
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je crois que comme les senegalais aiment la facilité ils sont demandeurs de ça .Avec ça comment on va sortir du sous développment.....

5.Posté par Baol Baol le 29/08/2013 14:15 | Alerter
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Arréter de nous bassiner vous les technocrates et intellectuels et confier le pays au modou modou nous allons le changer

6.Posté par Observateur le 29/08/2013 14:17 | Alerter
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Baol Baol je suis d'accord ils sont vendu aux européens et ils réfléchissent avec des normes européénnes pour penser les problémes de l'afrique ça marche pas

7.Posté par Alssane Ndiour le 29/08/2013 14:35 | Alerter
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L'auteur de l'article qui semble bien maitriser son sujet peut il nous dire si les grands pays émergents les BRICS participent aux APD et jusqu'à quel niveau

8.Posté par Aida Ndiaye le 29/08/2013 14:44 | Alerter
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Badou dit nous surtout a quand l'afrique arretera de compter sur l'aide pour se developper

9.Posté par Babacar fallilou le 29/08/2013 15:11 | Alerter
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ma soeur ne te fatigue pas nos intellectuels formés à l'occident ont le complexe de l"europe et ils representent et défendent les intéréts des occidents.l'afrique doit compter sur ses propres fils et non sur ces vendus

10.Posté par Assoumane Sané le 29/08/2013 15:36 | Alerter
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Il fait parti des rares cadres de l'APR que je connais et qui n'a pas la bave et l'injure à la bouche. Au contraire il fait souvent des contributions de qualité

11.Posté par Doudou Diop le 29/08/2013 16:21 | Alerter
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A l'APR est le parti le plus nul du senegal...

12.Posté par Mounas le 29/08/2013 18:47 | Alerter
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Je pense que tant que les africains ne prendront pas en charge leur politique de développment le continent ne s'en sortira pas.

13.Posté par Babou Sall le 29/08/2013 18:48 | Alerter
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Reconnaissons à l'auteur de cet article une pertinence ds l'analyse avec des chiffres crédibles et il propose des solutions

14.Posté par Khosse le 29/08/2013 18:57 | Alerter
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Il est payé par Macky pour prouver qu'il est entouré d'experts...

15.Posté par Mamadou le 29/08/2013 19:06 | Alerter
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maccky ne va rien faire car il est entouré de nul et d'incapables....Rv à 2017 il n'aura aucun bilan

16.Posté par Lgnjoroge le 29/08/2013 19:25 | Alerter
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Bonne chance en Afrique. Tant que paradigme du développement de l 'Afrique est liée à l'accumulation primitive du pouvoir, de prestige et de biens par une clique limité au détriment de la majorité de la population, attendre plus d'ennuis. Le Nigeria est un exemple typique. Passer d'une guerre sécessionniste du Biafra, à une série de coups de la violence, et maintenant à l'islam radical. Aucune quantité de fusils ou des drones ne peut arrêter cette tendance. Seul le dialogue, le développement et le partage équitables des ressources peuvent remédier à la situation en Afrique. Tout le monde dans ce forum souhaitent se joindre à moi en poussant pour cette solution?

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