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Macron incite policiers et gendarmes à resserrer les rangs

Rédigé par leral.net le Mercredi 18 Octobre 2017 à 22:09 | | 0 commentaire(s)|

Macron a voulu rassurer policiers et gendarmes, mercredi, lors d'un discours sur sa politique de sécurité. Sa feuille de route comprend une police de sécurité, un plan anti-radicalisation, et la révision des dispositifs d'accueil des migrants.


Macron incite policiers et gendarmes à resserrer les rangs

Opération de remise en confiance. Dans une allocution de près d'une heure trente en direct de l'Élysée, mercredi 18 octobre, le président Emmanuel Macron  a jeté les grandes lignes de son chantier en matière d’antiterrorisme, de sécurité intérieure et d'accueil des réfugiés et migrants. 

 

L'allocution, présentée en grande pompe devant quelque cinq cents personnes, directeurs, de police, commandants de gendarmerie et préfets, était destinée à rassurer et à plaire aux forces de sécurité intérieure. 

Le chef de l’État français a tout d’abord rendu hommage aux forces de sécurité qui "incarnent la République et leurs actes d’héroïsme quotidiens", soulignant que depuis le début de l'année, les services de renseignement et les unités judiciaires de la police et de la gendarmerie, avaient déjoué 13 attentats. 

Partant du constat que "l'insécurité est devenue multiple" et que "l'exigence de nos concitoyens [était] devenue croissante", il a proposé une série de mesures dont voici les grandes lignes. 

Création de 10 000 emplois supplémentaires de policiers et gendarmes

Parmi les annonces qui devraient réjouir policiers et gendarmes, la création de 10 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes créés sur la durée du quinquennat. Il a aussi promis de les doter de meilleurs moyens technologiques. "Notre défi à l'ère du smartphone, permettre aux forces de l'ordre de profiter de l'efficacité numérique."

En contrepartie, il a rappelé aux forces l’absolue nécessité, d’exemplarité. "L’institution que vous servez est l’une des plus contrôlées de notre pays. Tout manquement doit être relevé et sanctionné."

 

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Renforcement de la protection des policiers 

Emmanuel Macron a en outre affirmé qu'il souhaitait "durcir" la réponse aux menaces "lâches et intolérables" visant les policiers et les gendarmes. "Aux menaces et mises en cause physiques, sont venues récemment s'ajouter des mises en cause indirectes" de leurs proches, a déploré le président de la République. "Je souhaite que nous puissions aller plus loin" que le droit à l'anonymat inscrit dans la loi, "pour durcir nos outils de réponse face à ces comportements lâches et intolérables", a-t-il ajouté.

Mise en place d’une police de sécurité du quotidien

Le chef de l'État a par ailleurs assuré que la police de sécurité du quotidien (PSQ) qu'il entend mettre en place, "n'est pas le retour à la police de proximité" instaurée par Lionel Jospin puis supprimée par Nicolas Sarkozy.

Le président a précisé, lors de son discours sur la sécurité devant policiers et gendarmes, que la concertation sur cette PSQ, qui entrera en vigueur début 2018, débuterait dès lundi.

Nouveau plan national contre la radicalisation 

Emmanuel Macron a également annoncé pour décembre la réunion d'un comité interministériel qui devra "arrêter un nouveau plan national" contre la radicalisation, en dressant une "liste des territoires" qui feront l'objet d'une surveillance spécifique. 

"Des plans d'action seront établis par les préfets dans leur département", impliquant "de nombreux autres services de l'État", pour "prévenir les menaces et mettre en place des organisations pour identifier les comportements les plus à risque", en coopération "étroite avec les magistrats", a précisé le chef de l'État, qui souhaite "une politique de prévention du terrorisme dès le plus jeune âge". 

Raccompagnement de manière intraitable des étrangers n’ayant pas de titre de séjour 

Le président a par ailleurs souhaité que la France reconduise "de manière intraitable" les étrangers n'ayant "pas de titre" de séjour, tout en accueillant "de manière exigeante et conforme à nos valeurs", les réfugiés et personnes en règle.

"Nous accueillons mal, nous avons des procédures trop longues, nous intégrons approximativement et nous ne reconduisions plus", a-t-il réaffirmé, tout en reprenant la formule de l'ancien Premier ministre Michel Rocard pour qui, "tout en prenant notre part, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde".

Il a estimé par ailleurs qu'il était aujourd'hui inacceptable "d’avoir plusieurs semaines de délai avant de commencer les procédures pour les migrants".

Confirmation de l'entrée en vigueur de la loi antiterroriste

Alors que le Sénat votait au même moment le texte controversé de la loi antiterroriste, qui doit prendre le relais de l'état d'urgence au 1er novembre, le président français a indiqué qu'il ne prendrait pas la décision de déférer la loi devant le Conseil constitutionnel, bien que le texte suscite des craintes sur les atteintes aux libertés civiques.