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Madame Senghor !

Rédigé par leral.net le Samedi 17 Décembre 2011 à 14:44 | | 11 commentaire(s)|

Colette Senghor se retrouvera seule et avec elle-même. Elle baissera un peu les jalousies de son manoir et regardera le ciel sans étoile de Verson. A quoi pensera-t-elle ? A la vie et à la mort. Elle, de si petite santé, en ce moment. Elle, gagnée par tant de solitude et rattrapée par cette maladie.


Madame Senghor !
Depuis qu’elle est entrée, un jour de 1957, dans le saint état du mariage avec le député Senghor, la vie n’a pas souvent laissé tranquille Colette Hubert, la secrétaire parlementaire. En déroulant 44 ans de vie commune avec celui qu’elle appelait amoureusement « Léopold », elle pensera en même temps à un autre homme de sa vie : Philippe son fils, né un an après leur union et décédé un jour de juin 1981, dans la force de l’âge. Une blessure très profonde… Leur grand amour - source inépuisable de souverain réconfort - a surmonté cette épreuve.

A la politique. Où à côté de son mari, elle a subi de toutes parts, les assauts du destin ce qui l’a durement pétrie et rendue, sans doute, inflexible.

A la mort de Léopold. La perte d’un être très cher. Depuis le 20 décembre 2000, sa peine est grande. Le peuple sénégalais aussi. Elle qui a entouré d’affection son mari, pendant de longues années de son intense vie politique et intellectuelle.

A quoi songera-t-elle ? Aux obsèques nationales organisées par Me Abdoulaye Wade : une reconnaissance éternelle de la Nation à son époux ? Le départ de Caen pour Dakar, l’arrivée à Yoff-militaire, les honneurs de la République, le cortège funèbre, l’inhumation dans l’intimité à Bel-Air. Un souvenir impérissable.

Elle verra aussi dans ce moment de solitude, l’image de Dakar qu’elle n’a pas vu depuis belle lurette. Dans la limousine noire qui l’amenait, Mme Colette Hubert Senghor a laissé dérouler sa mémoire devant une oreille amie : celle de Mme Viviane Vert Wade.

Les deux dames de cœur entretenaient des relations distances mais courtoises. Elles se croisaient lors des cérémonies organisées par le Président Senghor. Sans plus. « Nous ne nous connaissions pas avant cette douloureuse épreuve. Mais nous savions ce que veut dire être épouse de chef d’Etat » nous a confié Mme Wade, tout en avouant aussi qu’elle « était également pleine d’admiration et de compassion pour [elle] quand elle a perdu son fils Philippe ». C’est à la suite du décès du père de la Nation qu’elles ont appris à se connaître. Viviane appelait régulièrement Colette et avait même voulu que sa « sœur » passe son séjour funèbre au Palais de la République.

Senghor et les défis

Tout au long du parcours funèbre, « je savais que c’est toujours difficile de réconforter la perte d’un être cher. Dans un grand chagrin, on a besoin d’être seul. C’est une blessure profonde qui ne se refermera jamais. Mme Senghor est une dame digne et formidable qui a couvert son mari d’affection minute par minute jusqu’à sa mort », nous a confié Mme Viviane Wade.

Son rôle n’était pas de parler mais d’écouter, avec une sorte de sympathie naturelle dont les manifestations discrètes n’en sont pas moins consolantes. Elle a donc été une confidente : « nous avions beaucoup évoqué la vie du Président Senghor, l’école des beaux-arts, le musée dynamique auquel il était particulièrement attaché, l’école Mariama Bâ », nous a dit Mme Wade, d’une voix confidentielle.

Les deux « blondes sénégalaises » ont en outre parlé du Palais de Justice. Une noblesse architecturale ! Un site historique ! Elles ont tiré de ce commerce, un plaisir réconfortant résultant d’un parfait accord de goût et d’une complicité esthétique.

Colette Hubert n’a pas oublié d’évoquer aussi le premier festival des arts nègres organisé en 1966. Pour son époux, il s’agissait de montrer la vitalité et l’excellence de la culture africaine. Une occasion pour le poète-président de re-préciser sa pensée sur les arts plastiques. « Au début, j’avoue que je n’y croyais pas trop mais Senghor relevait tous les défis » a confié Colette Hubert. Saisissez toute la force de cette expression ! Parce qu’il y avait une farouche adversité entre d’une part, Wolé Soyinka [le tigre ne proclame pas sa tigritude] Stanislas Adotévi [auteur de négritude et négrophologue] Marcel Twa [Négritude ou servitude] et Léopold Sédar Senghor d’autre part. Les premiers, forts de leur fougue intellectuelle avaient décrié le festival.

Colette Hubert Senghor aura aussi des mots d’une simplicité bouleversante : « que devient le Musée dynamique ? ». Une question judicieuse. C’est à Senghor que le doit le Musée dynamique inauguré en présence d’André Malraux, Ministre d’Etat, Ministre de la Culture du Général Charles De Gaulle. C’est maintenant le siège de l’actuelle Cour de Cassation sur la Corniche.

Longtemps dirigé par l’ethno-muséologue Ousmane Sow Huchard dit Soleya Mama (actuel député des écolos), le musée a aussi abrité le Mudra Afrique dirigé par Germaine Acognini. Malgré la levée de boucliers, le processus de Désenghorisation l’a emporté.

Colette Hubert a pensé aussi au théâtre Daniel Sorano et au Conservatoire des Arts (l’orchestre national et celui des aveugles y répétaient, Douta Seck avait sa résidence dans l’enceinte). Après le départ de Senghor, le théâtre est tombé en décrépitude. Des coupes claires du budget du Ministère de la Culture sont passées par là. Ce matin du 20 décembre 2011, après une nuit de tourment, elle se réveillera de meilleure heure et pensera encore aux deux hommes de sa vie : Léopold et Philippe, auprès de qui, elle souhaite se reposer un jour au cimetière de Bel-Air à Dakar. Ce sera son seul réconfort.

« Des reines ont été vues pleurant comme de simples femmes ». Mais personne n’a pu photographier la détresse de Mme Senghor. On ne peut parler d’elle qu’avec emportement. Elle a des habitudes que mon père, s’il vivait, qualifierait de raffinées.

Ps. J’ai écrit ce texte il y a dix ans lorsque j’étais au quotidien national Le Soleil. Au fond de moi, coulaient des larmes. J’ai aimé Colette Hubert Senghor comme un orphelin aime sa défunte mère. Pour toujours !

CHEIKH DIALLO



1.Posté par Falilou SENGHOR le 17/12/2011 16:15 | Alerter
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Beau texte.............


Mais on peut se demander pourquoi l'auteur parle d'une publication en 2000 alors que Sédar Leopold SenghOr est décédé en 2001.

2.Posté par falilou123645 le 17/12/2011 21:09 | Alerter
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ya eupeul rek. senghoer est decede en 2001. Tchipiri

3.Posté par aly kébé le 18/12/2011 01:14 | Alerter
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Très émouvant, très fort ! bravo monsieur diallo.

4.Posté par alima lo le 18/12/2011 01:16 | Alerter
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Quelle plume charmeuse. Mesdames attention à ce délicieux causeur, il va vous fendre le coeur. Une femme prévenue...

5.Posté par Ndeye marie le 18/12/2011 03:06 | Alerter
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Cheikh Diallo !! quel beau temoignage..quel article..vraiment bien ecrit...Cest ce que veut dire JOURNALISTE..tres bien ecrit..Fierte..

6.Posté par Babany le 18/12/2011 03:06 | Alerter
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Elles sont que des espionnes au service de la France

7.Posté par sarr le 18/12/2011 12:01 | Alerter
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teimoignage ne pouvait etre plus beau
merci pour la plume

8.Posté par thierno le 18/12/2011 12:20 | Alerter
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dètt way babany lingawakh mann na nèk wayè ki limou biinda rafèttna

9.Posté par Euyineuw .......... le 18/12/2011 12:31 | Alerter
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ALLONS ! PAS DE CA !

Nous avons appris la mort dans l'âme , que la tentative pacifique de creer un syndicat de leur corporation par les douaniers du Sénégal , à l'image des Douanes de tous les pays de l'UEMOA , s'est soldée par la mise à pied , un arrêt de rigueur de 30 jours et la suspenssion de ses fonctions du trés compétent et infatigable travailleur Commandant Ndiaga SOUMARE ( travailleur comme d'ailleurs tous les agents des douanes en général , qui sont recrutés à l'issue d'un concours trés sérré et en particulier pour les inspecteurs et officiers qui sortent tous Majors de l'Ecole Nationale D'Administration ( ENA ) ) , tout jeune Chef du Bureau des Investigations Criminelles et des Stupéfiants ( BICS ) .
La mise sur pied du ( BICS ) , cette toute nouvelle structure de la douane , dont la création et l'importance ont été soulignées et saluées par les autorités françaises et américaines au point qu'elles ont toutes décidé de la doter de moyens matériels et logistiques des plus perfomants , a été confiée malgré son jeune âge au Commandant Ndiaga SOUMARE pour ses qualités d'intégrité , de probité , d'honnêteté , qui ne réchigne jamais à la tache et qui est trés respectueux de la hierarchie et est autant respecté par ses hommes .
Nous qui le connaissons bien , savons que ce n'est aucunement par bravade , qu'il s'est engagé dans la voie de la création d'un syndicat au sein de l'administration des douanes . C'EST PLUTÔT UNE VISION MODERNE , UN SOUCI DE CREER UNE PLATEFORME LEGALE DE REVENDICATION D'EVENTUELS DROITS , MAIS SURTOUT DE GARANTIR LES ACQUIS ( Cela est trés important au regard de ce qui va suivre ) QU'UNE ATTITUDE DE DEFI ENVERS UNE QUELCONQUE AUTORITE QU'IL FAUT VOIR DANS SA DEMARCHE .
Ce n'est pas du régime actuel que les agents des douanes cherchent à se prémunir , ils lui doivent tout au contraire , au regard des avantages dont ils bénéficient depuis l'accession du Président Abdoulaye WADE à la magistrature sûprème , et qui ont radicalement changé leurs vies ( Ils n'ont plus autant peur des difficultés de l'aprés retraite ....) , et qui ont renforcé leur dignité d'homme et par conséquence donc leur loyauté dans le travail . Ce n'est pas non plus des griefs qu'ils feraient à leurs superieurs hierarchiques directs , qui ont une approche trés MODERNE ET RESPECTUEUSE bien que STRICTE des relations interprofessionnelles , à l'image du Directeur Général des Douanes, qui motiveraient cette initiative .
C'est que , au delà du fait que toutes les douanes des pays de l'UEMOA sont syndicalisées (et ont même tous par leurs délégués participé aux travaux préliminaires de création de la branche du Sénégal et s'étonnent qu'il n'en ait pas été de même pour notre douane ) , LES DECLARATIONS DE CERTAINS COUREURS DE POSTE DE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE tel Tanor DIENG( du genre : la distribution dans l'administration par l'ETAT à ses agents , magistrats , gendarmes , policiers , douaniers , enseignants etc ...... , d'avantages indus à tours de bras constitue un gaspillage des deniers publics qui doit cesser ! ) FONT FROID DANS LE DOS , IL FAUT LE DIRE .

C'est pourquoi en mon âme et conscience , je crois mordicus que le Président Abdoulaye WADE qui s'est battu sa vie durant pour la liberté de l'homme , dans sa vie privée , dans sa vie professionnelle , dans ses rapport avec l'autorité ........., ne permettra jamais que , l'ouverture d'esprit à son image lui même des jeunes sénégalais , qu'il a toujours louée et encouragée , soit freinée et leurs auteurs brimés dans leur chair . Les obligeant ainsi à toujours et facilement accepter l'asservissement , oppression .

NON PAS LE PRESIDENT ABDOULAYE WADE , NON PAS LE DG MATAR CISSE , NON PAS LE COMMANDANT NDIAGA SOUMARE , NON PAS CELA !!!!

ABDOULAYE WADE REELU DES LE PREMIER TOUR , A AU MOINS 75% . AVEC 100% DES MILITAIRES ET PARAMILITAIRES !!!!!

10.Posté par Euyineuw .......... le 18/12/2011 13:14 | Alerter
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Il est vrai qu'elle est raffinée mais surtout réservée , peut-être même trop réservée pour une première dame à la naissance de nos Etats qui avaient un besoin urgent de soutiens de toutes sortes . Alors elle , française , ancienne secrétaire à l'assemblée nationale française , donc avec un carnet d'adresses dont nous pouvions sûrement bien profiter ; ne s'est pas fait beaucoup voir.
Cependant sa discrétion et sa douceur , il faut le dire , au regard des frasques des autres Premières Dames d'Afrique l'honoraient à plus d'un titre .

Qu'est-ce-que le monde des arts peut-il repprocher à Abdoulaye WADE ? La Grande Maison des Arts et Spectacles ne compense-t-elle pas toutes ces pertes énumérées par Mr Diallo ? Le festival mondial des arts nègres organisé au Sénégal récemment ne démontre-t-il pas que Abdoulaye WADE sait reconnaitre le bien fondé d'idées porteuses de développement durable .

Madame Viviane WADE est elle même tout aussi raffinée , douce et discrète , elle qui a su reconnaitre les qualités de Madame Colette SENGHOR et qui le révèle d'aussi belle manière en toute amitié , honnêteté et sincèrité .

11.Posté par mandione le 19/12/2011 23:37 | Alerter
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Moi ce que je retiens dans tout ça c'est la grandeur des Senghor. Il y'avait une grande différence entre les Senghor et les Wade. Ils avaient de la classe. Il ne faut pas les comparer à avec les Wade qui ne font courir que pour l'argent. Notre Président Senghor, bien soutenu par sa femme réservée, avait gagné la confiance des religieux avec qui il collaborait pour un pays stable tout en leur mettant à leur place. Il ne cherchait jamais à les utiliser leur vouant un respect total même s'il appartenait à une religion minoritaire. Il a quitté à l'âge de 75 ans, l'âge où Wade a pris le pouvoir entre les mains de Diouf. C'est justement ce Wade qui à la veille de ses 90 ans, demande un 3ème mandat aux Sénégalais par la force. Violant du coup la loi puisque la constitution ne lui permet pas. Ce qu'il a nié oubliant ses déclarations d'alors. Son nom est dans touts les lèvres, dans les lieux publics. Alors que les Sénégalais ne cessent de souffrir avec une corruption sans faille dans l'un des pays les plus islamisés au monde. Quitte à ce qu'ils connaissent le même sort que Khadafi et saif Islam, wade et karim ne sont encore prêts pour mourir dans le pouvoir sans se rappeler de l'erreur que les Sénégalais ont commise en ne pas entrer dans le Palais le 23 juin dernier quand ils s'apprêtaient à embarquer...mais sachez que le Sénégal est un pays de paix, Wade seulement et ses partisans (voir alliés) ne pourront pas plonger le pays dans le chaos...Certes, il veut sauver l'avenir de son parti qui risque d'être éclaté au lendemain des élections tout en sacrifiant tout un peuple. Mais qu'il sache qu'il y'aura des poursuites après son départ. Les Karim et autres vont retourner ces milliards qu'ils ont gardé dans des comptes de l'extérieur voulant faire payer aux futures générations. Il est le seul qui gère tout dans son parti. Ce qui fait que derrière lui y'a un très grand vide d'autant plus que certains qui voient l'avenir s'assombrir ont déjà regarder dans leur fenêtre Idy ou Macky pourqu'au cas où Wade et son bateau se noient, ils seront secourus par l'un de leur frère libéral. Les Djibo, Iba Der, Diop Decroix vomis par le peuple vont se plonger dans la retraite politique puisque notre Sénégal de demain a besoin du sang neuf. Pas des gens qui passent tout leur temps à transhumer. Depuis quand Djibo Kà est dans notre gouvernement? Avec de tels propos, il ne compte pas encore pousser d'un iota. Ce que les gens ne comprennent pas c'est pourquoi, il s'aligne à côté de Wade lui défendant à chaque fois que l'occasion se présente même s'il s'agit des mensonges. Mais si Wade noie, il serai le premier avec Iba Der à être emporté par les vagues de Anse Bernard même le lébou ABdoulaye Matar diop ne pourra pas les sauver. Ce dernier semble même vouloir saboter son patron car depuis sa nomination à la tête du département de le sport, il ne cesse de faire des bouderies soit par la lutte, soit par le basket ou même par le football. A deux mois des élèctions, Wade qui avait en poche la France et les Etats Unis est dans tous ses états puisque ces derniers l'ont lâché...Et d'habitude, tout candidat qui n'a pas leur soutien finira par partir par A ou B. Laurent Gbagbo et Khadafi sont des exemples que les Wade doivent suivre pour un Sénégal plus démocrate avec une paix dans la durée. Malgré cela, l'esprit religieux et de fraternité seront toujours faits en appel pour le stabilité du pays. Cependant, les religieux doivent jouer la neutralité en couvrant leur choix et dire aux prétendants leur vérité. Pas prendre l'argent ou les 4X4 pour seulement réélire Wade et plonger le peuple dans la galère pour encore 5 ans.

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