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Mady Boiré sur l’affaire Karim Wade : "L’Etat a commis une faute, il doit en assumer les conséquences"


Rédigé par leral.net le Mercredi 2 Septembre 2015 à 11:06 | | 51 commentaire(s)|

L’affaire Karim Wade va être au cœur des débats au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies qui se réunit 2 au 14 septembre à Genève (Suisse). Une autre bataille judiciaire qui a fait déplacer des avocats des deux côtés. Si l'on croit le professeur de Droit Mady Boiré, cela ne changera en rien la décision qui a été prise par le Groupe de travail de l'Onu. "Au niveau des Comités des Nations Unies contre la détention arbitraire, il y a des procédures d’information et de mise en disposition d’un dossier présenté par la cible (les avocats de Karim Wade). L’information est donnée effectivement à l’Etat du Sénégal qui avait du temps pour répondre. Mais il n’a pas répondu dans le temps imparti. En conséquence, quand l’Etat du Sénégal a répondu, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a considéré qu’il était forclos. Cela, parce qu’un Etat, ça se respecte de manière générale. L’Etat avait tous les moyens pour présenter sa défense. Ce qu’il n’a pas fait. En conséquence, la décision (l’avis du Groupe de travail des Nations Unies) a pris en considération le seul dossier présenté par les avocats de Karim Wade. Je ne vois pas comment l’Etat du Sénégal peut revenir pour présenter des observations au niveau du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, d’autant qu’il n’a pas respecté le délai qui lui était imparti. Dans l’affaire Karim Wade, il n’ y a pas de principe de double degré de juridiction. Dans la procédure concernant la détention arbitraire, il n’ y a pas non plus de principe de double degré de juridiction. L’Etat du Sénégal a commis une faute. Il doit répondre de sa faute. Il n’a pas répondu dans un délai. Il doit en assumer les conséquences", analyse, M. Boiré. La seule possibilité qui s’offre à l’Etat du Sénégal, pense--t-il, c’est de libérer Karim Wade. "L’avis qui a été donné va être présenté devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies qui prendra une position par rapport à l’Etat du Sénégal. C’est tout. Il faut lire entre les lignes de cet avis, qui parle de détention arbitraire de Karim Wade. Cela veut dire que cette détention ne repose sur aucun fondement. En conséquence, il faut le libérer. C’est à l’Etat du Sénégal de libérer Karim... ", conseille-t-il dans un entretien accordé à L'Observateur.