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Mahammed Boun Abdalah Dionne, le parcours sans-faute de l’homme du Président

Après avoir mené la coalition présidentielle à la victoire aux législatives, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le Premier ministre sénégalais, est reconduit dans ses fonctions. Et permet ainsi à l'actuel président sénégalais de se consacrer à sa future campagne.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Septembre 2017 à 12:17 | | 0 commentaire(s)|

La question d’un éventuel changement de Premier ministre ne s’est finalement jamais vraiment posée. Nommé tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) pour les législatives du 30 juillet, Mahammed Boun Abdallah Dionne a rempli la mission qui lui avait été assignée, en conservant une large majorité parlementaire, forte de 125 députés sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. Un peu plus d’un an avant la prochaine présidentielle, prévue au début de 2019, ce fidèle parmi les fidèles de Macky Sall, a su éviter tout faux-pas et a mis son patron dans les meilleures dispositions pour briguer un second mandat.

En remportant ce scrutin décisif, Dionne s’est épargné un destin à la Aminata Touré, son prédécesseur, limogée en juillet 2014, après sa défaite aux municipales. Le 6 septembre, il a sans surprise été reconduit dans ses fonctions de chef du gouvernement, qu’il occupe depuis plus de trois ans. Évidemment grâce à sa campagne victorieuse aux législatives, mais pas uniquement.

« Le président a entièrement confiance en son Premier ministre, qui fait preuve de constance et de leadership dans la conduite de l’action gouvernementale, explique un collaborateur du chef de l’État. Il se montre très efficace dans le traitement et le suivi des dossiers, il n’y a donc aucune raison de s’en séparer. »

Le bras droit de Macky Sall

Dans les couloirs du palais de la République, est aussi louée la « loyauté » du « PM », une qualité jugée indispensable dans le contexte délicat de la présidentielle à venir. « Macky Sall exerce un pouvoir hégémonique. Avec Dionne, il dispose d’un homme de main qui lui obéit au doigt et à l’œil », tacle Babacar Gaye, le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS). Avec ce proche dévoué qui gérera les affaires courantes en son nom, le président devrait pouvoir se consacrer pleinement à sa future campagne sans inquiétude.

Leur relation amicale est vraiment née durant les deux années qu’ils ont passées ensemble à la Primature. Entre les deux têtes de l’exécutif, il n’existe pas l’ombre d’une brouille depuis leur première collaboration, en 2005. À l’époque, Macky Sall est le Premier ministre d’Abdoulaye Wade. Il choisit alors comme directeur de cabinet, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ingénieur de formation, qui a fait carrière à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), avant d’être détaché auprès de l’administration sénégalaise.

« Leur relation amicale est vraiment née durant les deux années qu’ils ont passées ensemble à la Primature. Ils sont depuis, restés très proches », explique Cheikh Diop Dionne, député de la majorité et frère de Mahammed. En 2007, ce dernier suit son patron à la présidence de l’Assemblée nationale, toujours en tant que directeur de cabinet.

Travailleur et ambitieux

En 2008, après que Sall a rompu avec Wade, son collaborateur quitte le Sénégal pour rejoindre l’Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (Onudi). Il reviendra à Dakar au début de 2014, pour travailler à ses côtés en tant que ministre chargé de la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE), qui constitue la clé de voûte du programme présidentiel de Macky Sall. Quelques mois plus tard, il est choisi pour remplacer « Mimi » Touré au poste de Premier ministre.

Au fil des ans, ce fils de commissaire, réputé gros travailleur, qui aime jouer au golf lorsqu’il s’accorde un peu de temps libre, s’est ouvert. Le technocrate courtois s’est mué en politicien affable et chaleureux, qui n’a pas hésité à esquisser quelques pas de danse lors des derniers meetings qu’il a tenus aux quatre coins du pays.

Reconduit à la tête d’une équipe remaniée, notamment marquée par des changements dans trois grands ministères (Affaires étrangères, Intérieur, Justice), il lui incombe désormais de faire tourner la machine gouvernementale sans anicroche jusqu’au début de 2019 et la remise en jeu du mandat de son mentor.

Jeune Afrique