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Maï Sène(enceinte et rescapée): "Je retournerai chercher des moules"


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Avril 2017 à 12:17 | | 0 commentaire(s)|

Maï Sène(enceinte et rescapée): "Je retournerai chercher des moules"
Maï Sène(enceinte et rescapée): "Je retournerai chercher des moules"
Que diable allait chercher une femme enceinte dans cette galère ?

Maïmouna dite Maï Sène est d'un fatalisme consternant en répondant à cette question. "Tu sais très bien que je n'ai absolument rien pour nourrir ma famille", lance-t-elle en s'adressant à son homonyme, Maïmouna Djiba, qui traduisait ses propos tenus en Socé et en Wolof.

Regard presque intimidant, voilé par des larmes , la rescapée de 31 ans est vêtue d'un ensemble qui cache une grossesse qu'on a du mal à deviner. Caressant sa gorge endolorie par la violence des événements, elle n'est pas au bout de ses peines. Dans sa chaumière du quartier "Tranquille", un pied de nez aux événements actuels, elle est entourée de quatre de ses cinq enfants, dont le petit dernier qui vient à peine de boucler un an. La jeune femme témoigne avec beaucoup de résignation, d'une voix presque éteinte: "Les cris de mes consœurs appelant à l'aide résonnent toujours dans ma tête. Depuis le jour du drame, je n'arrive plus à dormir", fait-elle savoir.

Une grossesse contractée il y a six semaines ne l'a pas empêchée d'aller se mouiller pour récupérer les moules, une activité qui l'occupe depuis 16 ans qu'elle a quitté la Gambie. Sans les vicissitudes de la vie, elle aurait pu être une dame distinguée puisqu'elle a fini son second cycle chez Barrow. Mais le destin en a décidé autrement. Comme celui miraculeux de la laisser en vie alors qu'une femme dans son cas, a été emportée par la fatigue après avoir été sauvée des eaux. Pour son cas, la providence s'est manifestée sous la forme d'une vague. "Je perdais pied et remontais. Je commençais à manquer de souffle quand un vague m'a poussée vers la pirogue et je m'y suis agrippée. Certaines, dans leur affolement, m'ont prise par la gorge, d'autres par la main. Mais je me suis débattue", renseigne-t-elle.

Revenue de Sokone avant-hier mardi où elle a été consultée, sa grossesse ne souffre d'aucune complication d'après l'échographie qui a été faite. Les mêmes causes ne produisant manifestant pas les mêmes effets à Bettenty, Maï attend juste que l'affaire se tasse pour renouer avec son vieil amour qui a failli lui être fatal. La foi en bandoulière et le fatalisme de rigueur, elle déclare: "Je rends grâce à Dieu, mais bien sûr que je vais retourner chercher des moules. Je n'ai pas d'autre choix pour faire vivre ma famille."

Enquête
 

La rédaction