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Malick Noël Seck exclu du Ps : La purge des "récalcitrants" se poursuit

Le Parti socialiste (PS) renoue avec les exclusions. Le virulent Malick Noël Seck, ci-devant secrétaire général de la Convergence socialiste, a été exclu par le Bureau politique, lors de sa réunion mercredi 03 octobre 2012, pour des «raisons crypto-personnelles». Etonnant ! Que signifient des «raisons crypto-personnelles» dans la vie politique d’un parti ? Au PS, en tout cas, on évoque «l’épuisement de toute une procédure réglementaire», avant le renvoi de ce jeune militant.


Rédigé par leral.net le Jeudi 4 Octobre 2012 à 20:08 | | 3 commentaire(s)|

Malick Noël Seck exclu du Ps : La purge des "récalcitrants" se poursuit
Ce n’est pourtant pas une tradition dans ce parti fondé par le président Léopold Sédar Senghor, un leader qui fédérait plus qu’il n’écartait n’écrasait des ambitions. Même devant ses rivaux les plus radicaux, tels Abdoulaye Ly, Assane Seck, pour ne citer que ceux-là, il savait se montrer conciliant. C’est à l’arrivée d’Abdou Diouf avec ses difficultés à imposer son autorité à ceux-là que l’on appelait les "lycaons" de Senghor, notamment la bande des Babacar Bâ, Adrien Senghor, Moustapha Niasse, Diaraf Diouf, Djibo Kâ, que l’on a enregistré les premières exclusions.

L’autre branche senghorienne du PS, la "caste des barons", que Diouf avait du mal à contrôler, a été également décapitée, sans renvoi ni exclusion, mais simplement avec des privations de fonction et de responsabilité. Ceci a conduit la plupart d’entre eux à la retraite politique. Et c’est la même politique de populisme (impopularité ?) qu’Ousmane Tanor Dieng semble avoir adoptée à son ascension à la tête du PS. Robert Sagna, Mamadou Diop, Abdoulaye Makhtar Diop, Abdourahim Agne, Souty Touré, tous d’anciens ténors du parti, capables de suppléer valablement le secrétaire général sortant. Poussés vers la sortie, ils ont chacun fondé son propre parti.

Ils avaient simplement eu le «courage» d’émettre l’idée de création d’un courant de pensée au sein d’un Parti socialiste qui, à leurs yeux, «déviait de la marche du Socialisme senghorien», entretenue cahin-caha par Abdou Diouf. Cela explique, en partie, la descente aux enfers de cette formation durant le règne d’Abdoulaye Wade.

Echec du "Tanorisme" ?

Aujourd’hui, après trois élections présidentielles infructueuses (2000, 2007, 2012), des législatives boycottées (2007), des locales "honorables" grâce à son entrée en coalition (2009), le PS, premier né de la scène politique et naguère plus grand parti et Sénégal, se retrouve collé aux basques d’un parti né il y a seulement quatre ans (l’APR de Macky Sall) et à la remorque d’une formation née de ses entrailles (l’AFP de Moustapha Niasse).

Cette chute vertigineuse, Malick Noël Seck l’impute à l’ancien Premier secrétaire et tout-puissant ministre d’Etat d’Abdou Diouf qui, de son point de vue, n’a pas été à la hauteur des attentes des militants et doit passer la main. Le jeune militant socialiste, «formé et moulé» par Barthélémy Dias, n’y est certainement allé du dos de la cuillère, pour avoir usé de propos très malveillants. Aussi, le Bureau politique dit-il avoir «décidé d’exclure Malick Noël Seck, non pour des raisons politiques, mais pour des raisons crypto-personnelles». Selon le PS, «il (Malick Noël Seck) a insulté des responsables du parti et ses symboles». Pour cette raison, le BP estime qu’il a «rompu le cordon ombilical qui le liait au parti, à tout le monde».

La promesse de Tanor...

N’est-on pas dans un parti où tous les militants ont le droit d’émettre leur opinion, au prix même d’user de propos violents ? N’en est-on pas arrivé à l’usage d’armes à feu pour régler des différends dans le parti, sans en arriver à l’exclusion. Que les temps ont changé dans l’ex-Union progressiste sénégalaise (UPS) !

Si Malick Noël Seck a demandé le départ de Tanor de la tête du PS, c’est qu’il veut simplement le prendre au mot. Candidat de la Coalition "Bennoo ak Tanor", à la Présidentielle de 2012, il avait déclaré dans les colonnes de l’hebdomadaire "Jeune Afrique", en janvier dernier, que cette élection présidentielle sera la dernière à laquelle il participerait. «Je suis depuis longtemps au Parti socialiste et j’y resterai jusqu’au bout. En revanche, je ne me présenterai pas indéfiniment. Et, quoi qu’il arrive le 26 février, ce sera ma dernière candidature», avait-t-il déclaré. «Que je perde ou que je sois élu, je laisserai la place. Il faut préparer les jeunes générations», avait ajouté OTD.

Successeurs potentiels : Khalifa Sall (maire de Dakar), Aïssata Tall Sall (mairesse de Podor). Ces deux grosses pointures du PS, qui ne semblent pas être dans «la cour de Tanor», sont indexées par certains militants comme étant les «commanditaires tapis dans l’ombre» des propos «injurieux» de Malick Noël Seck.

Un jeune combattant

Malick Noël Seck a un parcours atypique dans le Parti socialiste, dont il n’as pas connu les leaders historiques. C’est en 2002 seulement qu’il a intégré l’ancien parti unique (sous Senghor), à travers la Convergence socialiste que dirigeait Barthélémy Dias (fils de Jean-Paul Dias, alors militant du PDS). A l’élection de ce dernier aux fonctions de secrétaire général des Jeunesses socialistes, Malick a été promu SG de la Convergence socialiste et a engagé le même combat de «la témérité» que son prédécesseur, pourfendeur infatigable du régime de Wade, au moment où tous les autres responsables socialistes se terraient.

Le 12 octobre 2011, Malick Noël Seck est placé sous mandat de dépôt pour menaces de mort et outrage à magistrat) à travers une lettre qu’il avait adressée aux cinq membres du Conseil constitutionnel. Il avait été condamné, en première instance, à deux ans de prison ferme. En janvier 2012, jusque avant l’ouverture de la campagne électorale de la Présidentielle, il bénéficie d’une grâce présidentielle, après une vaste campagne de mobilisation. Mais dans ce combat pour sa libération, le PS s’était montré très discret, laissant sur le front les organisations de défense des Droits de l’Homme et mouvements de la société civile.

En mars 2012, il est encore arrêté et condamné à un mois de prison avec sursis par le tribunal des flagrants délits de Saint-Louis, pour «détention d’armes (blanches) sans autorisation et entrave à la voie publique», en pleine campagne électorale pour le second tout, pendant que Tanor roulait déjà pour Macky Sall. Motif de cette nouvelle arrestation : Malick avait été appréhendé à Saint-Louis par à bord d’un véhicule dans lequel ont été trouvées des armes blanches.

Maintenant qu’il est officiellement exclu du PS par la plus importante instance de ce parti, après le Congrès, alors que lui-même réclamait la tenue de celui-ci, demandera-t-il à aller devant l’instance suprême pour juger de son exclusion ? Va-t-il se rebeller et, comme Djibo Kâ et Moustapha Niasse, créer son parti ? L’avenir nous édifiera. En attendant, la question que se posent les militants du PS est de savoir ce que vont faire ses mentors, «tapis dans l’ombre».

SERIGNE MOUR DIOP



1.Posté par amcoumbatine@gmail.com le 04/10/2012 21:58 | Alerter
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Il est injuste que le jeune Malick Noel SECK soit jeté en pâture dans la fosse aux lions pour avoir dit tout haut ce que de plus hauts responsables du parti que lui pensent.Leurs silences sont suspects. Mais la Vérité et la Justice finissent toujours par triompher.Il s'y ajoute que le Parti Socialiste du Sénégal n'a qu'une voie, au choix : LA REFONDATION OU LE DÉCLIN...

2.Posté par Coaching le 05/10/2012 03:17 | Alerter
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3.Posté par Samba le 05/10/2012 09:28 | Alerter
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Tanor symbolise la défaite du fait de son manque de charisme. Le PS va droit au mur tant que Tanor restera à la tête qu ’on le veuille ou pas. Les sénégalais les ont tellement vus et suivi ces viellards de la classe politique sénégalaise qu ’ils n ’attirent plus. Il faut un renouvellement générationnel. Des gens qui sont là depuis SENGHOR et qui continuent à vouloir nous diriger alors qu ’ils ont atteint la ménopause intellectuelle, cela suffit

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