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Massata Diack, soupçonné d'avoir soutiré des centaines de milliers d'euros à, au moins, six athlètes russes dopés en échange d’une «protection totale».


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Novembre 2016 à 17:23 | | 0 commentaire(s)|

De nouvelles révélations impliquent de hauts responsables de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dont Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale Lamine Diack.
De nouvelles révélations impliquent de hauts responsables de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dont Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale Lamine Diack.

De hauts responsables de l’IAAF sont soupçonnés d'avoir soutiré des centaines de milliers d'euros à six athlètes russes dopés en échange de protection.
 
De nouvelles révélations impliquent de hauts responsables de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dont Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale Lamine Diack, qui sont soupçonnés d'avoir soutiré des centaines de milliers d'euros à, au moins, six athlètes russes dopés en échange d’une «protection totale». Les athlètes ont dû débourser entre 300.000 et 700.000 euros chacun pour ne pas être suspendus et pouvoir s'aligner notamment aux JO de Londres en 2012.
Les six athlètes cités sont la marathonienne Liliya Shobukhova, les marcheurs Vladimir Kanaykin, Valery Borchin (médaillé d’or à Pékin en 2008), Olga Kaniskina (médaillée d’or à Pékin en 2008, d’argent à Londres en 2012), et Sergey Kirdyapkin (médaillé d’or à Londres en 2012), et la spécialiste du 3.000 mètres steeple Ioulia Zaripova (médaillée d’or à Londres en 2012).

Liliya Shobukova, a, en dépit de ses paiements (450.000 euros en plusieurs versements) été suspendue deux ans par sa propre fédération en avril 2014. La protection n'ayant pas fonctionné, elle a demandé le remboursement des sommes versées. Point de départ du scandale, parce qu’elle s’est, ensuite, tournée vers l'Agence mondiale antidopage. La liste des cas d'athlètes russes dopés que l'IAAF aurait pu couvrir, comporterait, selon la justice, 23 noms.

La Fédération russe, furieuse de ne pas avoir ensuite obtenu l'immunité promise, a menacé de dénoncer publiquement ce pacte en 2014. Le Monde et ARD produisent notamment des courriels de Valentin Balakhnichev (ancien président de la Fédération russe d'athlétisme et ex-trésorier de l’IAAF), menaçant l'IAAF de tout révéler : «Permettez-nous de vous rappeler que dès l'origine, le contexte de ces six cas était très éloigné de tout cadre légal et éthique», écrit M. Balakhnichev. «En 2011, lorsque nous nous sommes retrouvés face à 19 cas de passeports biologiques anormaux, incluant des champions olympiques et du monde, vous nous avez proposé un marché. Qualifier cela de marché est trop diplomatique. Il s'agissait d'un chantage cynique et cruel».
 
L'ancien président de l'IAAF Lamine Diack, poursuivi depuis novembre 2015 pour corruption et blanchiment aggravé, est soupçonné dans cette affaire d'avoir reçu un virement de 1,5 M d'euros de Balakhnichev. «A aucun moment il n'a été question de paiement par des athlètes russes. Jamais je n'aurais demandé de l'argent à un athlète, ou accepté, et c'est la même chose pour Valentin» Balakhnichev, a répondu Lamine Diack, cité par ARD.

«Protection totale». Un nom de code. Celui d’un vaste système de corruption mis en place par la fédération internationale d’athlétisme en vue de couvrir des cas de dopage d’athlètes russes avant les JO de Londres en 2012 et les Mondiaux de Moscou en 2013. Un dispositif mis à nu par des enquêteurs français et révélé par Le Monde et la chaîne de télévision ARD (qui en 2014 avait été à l’origine des révélations sur les magouilles de l’athlétisme russe, notamment à travers Ioulia Stepanova, athlète et lanceuse d’alerte qui avec son mari avait éclairé sur le système de corruption régnant au sommet de l’IAAF).
 
AFP