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Mbaye Sarr, AFP Thiès : «Un rapprochement entre Mbaye Dione et Gackou ne surprendrait personne»

Proche de Mbaye Dione, maire progressiste de Ngoundiane, Mbaye Sarr désigne Moustapha Niasse comme le «responsable» de la crise au sein de l’Alliance des forces de progrès (Afp). «Regrettant» l’exclusion de Malick Gackou et Cie, le secrétaire général adjoint des jeunes de l’Afp à Thiès soutient qu’une alliance entre l’ancien numéro 2 dudit parti et Mbaye Dione «n’est pas à exclure».


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Avril 2015 à 17:18 | | 2 commentaire(s)|

Mbaye Sarr, AFP Thiès : «Un rapprochement entre Mbaye Dione et Gackou ne surprendrait personne»
Comment appréciez-vous les exclusions de Malick Gackou et Cie de l’Afp ?
Ce qui se passe à l’Afp est tout simplement dramatique. Les exclusions sont regrettables et lamentables. Je ne pense pas que cela soit la solution aux problèmes que nous sommes en train de vivre actuellement. Je milite pour un dialogue sincère, franc, entre camarades de parti. Mais je comprends aussi ce qui se passe parce qu’à l’Afp, au-delà du débat sur le soutien ou non à la candidature de Macky Sall en 2017, il y a un autre problème : la succession. Moustapha Niasse, depuis 2007, n’a cessé de dire qu’il veut un rajeunissement du parti ; qu’il se prépare à quitter la scène politique. Et cela a aiguisé des appétits. Mais les perspectives des élections de 2012 ont fait que les gens, à l’intérieur comme à l’externe du parti, l’ont convaincu de rester. Ce qu’il a fait. On a organisé un congrès en 2011. Lui-même, Moustapha Niasse, s’est battu pour que Malick Gackou soit son numéro 2. Malick, en bon politique, a accepté d’assumer ce poste avec beaucoup d’ambitions. Il a travaillé à mettre sa main sur ce parti pour qu’après Niasse, il puisse se déterminer de la manière la plus démocratique possible. En 2011, ces gens qui l’attaquent aujourd’hui, avaient tous apprécié son poste de numéro 2.

Ces exclusions ne risquent-elles pas d’affaiblir l’Afp ?
Bien sûr ! Autant on peut condamner ceux qui sont exclus sous le prétexte qu’ils ont eu à saboter une manifestation du parti organisée par les cadres progressistes, autant aussi on peut en vouloir à ceux qui se sont précipités à les exclure. Malheureusement, c’est le parti qui va en pâtir et ce n’est dans l’intérêt de personne. Pour tous ceux qui ont cru à l’idéal de l’Afp, cela ne peut être qu’un drame pour eux.

Cette décision de ne pas présenter un candidat de l’Afp en 2017 a-t-elle été discutée ?
En réalité non. Justement, tout est parti de la décision du Bureau politique du 10 mars 2014 de soutenir le Président Macky Sall en 2017. Il n’y a jamais eu de discussions sur ce sujet. Après le 10 mars, les gens se sont levés pour dire qu’ils ne sont pas d’accord avec cette décision. Quand la question a été soulevée au sein des jeunes, on nous a dit qu’il faut que toutes les délégations régionales soient consultées. Alors le camarade secrétaire général des jeunes, Malick Guèye a fait le tour du Sénégal pour en parler avec les autres. La décision fut l’organisation du séminaire de Bandia le 17 janvier 2015, qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Malick Guèye a pu réunir 257 délégués venus de 13 régions sur les 14 du Sénégal. Le débat a été posé. A la fin des travaux, à tour de rôle, tous les responsables régionaux ont pris la parole pour dire qu’ils veulent un candidat du parti en 2017. Dans la résolution des jeunes, nous avons dit que nous demandons un candidat mais nous n’exigeons rien.

A votre avis, qui est le véritable responsable de cette crise ?
De mon point de vue, ce n’est personne d’autre que le secrétaire général Moustapha Niasse. Il devait, en bon responsable, appeler toutes les parties à un apaisement. L’autre raison est qu’il bénéficie d’un capital-sympathie inestimable au sein de l’Afp. Sa carrure et son aura font qu’il peut avoir tout ce qu’il veut. Aujourd’hui, s’il avait appelé tout le monde et expliqué ce qu’il veut ou ce qui le lie à Macky Sall et nous laisser aussi dire nos positions, on aurait trouvé une solution qui l’honorerait au même titre que l’Afp. Mais il ne peut pas, au nom d’une relation que je qualifie de personnelle avec Macky Sall, vouloir sacrifier l’avenir de toute une jeunesse et, particulièrement, celle du parti. Parce que les mêmes logiques qui voudraient que l’Afp ne présente pas un candidat en 2017 vont prévaloir en 2022. Si c’est parce que Macky Sall nous a donné le poste de président de l’Assemblée nationale, il peut les reconduire après. Si c’est parce qu’il nous a donné un ministère ou quelques directions ou Pca, il peut nous en donner plus après 2017. Donc, ces mêmes raisons peuvent nous amener à ne pas présenter une candidature en 2022.

Peut-on s’attendre à un rapprochement entre Mbaye Dione et Malick Gackou ?
Ce n’est pas à écarter (il se répète). Mbaye Dione l’a dit après une analyse lucide. En 2009, l’Afp a gagné pas mal de collectivités locales. En 2014, on est repartis aux Locales en perdant le contrôle de plus de 400 élus. Ce qui est plus remarquable, c’est que le bastion électoral de l’Afp, Kaolack, est contrôlé à 90% par l’Apr, y compris Keur Madiabel, chez Moustapha Niasse. Nos relations avec l’Apr resteraient des meilleurs s’il n’y avait pas eu cette trahison. Si on compare nos résultats de 2009 à ceux de 2014, on peut dire que notre compagnonnage avec l’Apr ne nous est profitable sur aucun point. Pour moi, Mbaye Dione a été le premier à théoriser cette candidature en 2017. Après les élections de 2012, il l’a dit lors du premier Bureau politique de l’Afp. Aujourd’hui, Gackou l’a rejoint dans ce combat.

Y a-t-il des tentatives de rapprochement entre Mbaye Dione et Gackou ?
Nous sommes en politique. Mbaye Dione est responsable de l’Afp et Malick Gackou, jusqu’à un passé récent, le numéro 2 de ce parti. Donc, c’est normal qu’ils aient des rapports. Mais sur cette question de la candidature de l’Afp, ils sont parfaitement en phase. Un rapprochement entre les deux ne surprendrait personne.