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Me Assane Dioma Ndiaye, Président de la LSDH: " Aux juges, on leur demande de s'interroger sur eux-mêmes"

Parmi les nombreuses réactions enregistrées hier après le verdict du procès Karim Wade, il y a celle du droit de l’hommiste Me Assane Dioma Ndiaye. Le président de la Lsdh a interpellé les juges à qui il a demandé de s’interroger sur leur conscience.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Mars 2015 à 15:00 | | 7 commentaire(s)|

Me Assane Dioma Ndiaye, Président de la LSDH: " Aux juges, on leur demande de s'interroger sur eux-mêmes"

«Aux juges, on leur demande de s’interroger sur eux-mêmes, dans le silence et le recueillement et de voir quelles impressions ont été faites sur leur raison, les moyens de preuves et les moyens de défense qui leur sont apportés. Aussi, d’exprimer la sincérité de leurs consciences. Tout juge porte la responsabilité de sa décision, cela relève de la conscience du juge». Telle est la première analyse faite, hier, par le président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) qui réagissait suite au verdict du procès Karim Wade et compagnie.

Refusant toutefois de faire un quelconque commentaire sur la peine de 6 ans que d’aucuns jugent sévère et d’autres clémente compte tenu des 7 ans requis par le procureur spécial, il s’est réjoui par contre du fait que lui-même avait dit au départ que «les juges devaient au moins respecter le principe de la légalité des peines. On ne pouvait pas aller au-delà de ce que la loi sur l’enrichissement illicite prévoit. Et de ce point de vue, jusqu’à plus amples informations, je vois qu’on s’est tenu à la peine d’emprisonnement et à la peine d’amende».

«Mais, relativement à la procédure en tant que telle, aujourd’hui plus que jamais, a dit Me Ndiaye qui intervenait sur la Rfm, nous regrettons le fait que cette décision soit rendue dans des conditions qui ne permettent pas un procès juste et équitable. Nous l’avons dit dès le départ et nous le réitérons aujourd’hui. La Crei n’est pas conforme aux standards internationaux et une décision rendue dans ces circonstances ne pourra avoir aucune crédibilité, surtout sut le plan international».

Selon lui, l’exemple le plus patent aujourd’hui de cette réalité, «c’est l’affaire de Michel Thierry Ataguana au Cameroun qui a, pendant 17 ans, fait l’objet d’une procédure et qui a été condamné. Mais le comité des Nations unies contre la torture vient de déclarer sa détention illégale, simplement parce que le procès n’a pas répondu aux standards internationaux. Donc, ce que nous disions hier, nous le disons aujourd’hui, l’ambition de la redevabilité est noble, mais nous regrettons que cette ambition soit mal exécutée».

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