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Me Djibril War crache ses vérités: "Il y a un complot" contre Macky Sall

Egal à lui-même, Me Djibril War, président de la Commission des lois à l'Assemblée nationale, assène ses vérités quant à la situation politique nationale. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le directeur de l'Ecole du parti Apr invite le chef de l'Etat à faire preuve de plus de vigilance, estimant qu'il y a aujourd'hui «un complot rampant».


Rédigé par leral.net le Samedi 9 Août 2014 à 21:33 | | 0 commentaire(s)|

Me Djibril War crache ses vérités: "Il y a un complot" contre Macky Sall
Que vous inspire le brûlot du Colonel Abdoulaye Aziz Ndao ?

En tant que citoyen, en tant que républicain, et élu du peuple, j’ai été choqué par cette publication. «Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise» a piétiné des règles non écrites et me rappelle ce que Birago Diop disait dans l’os de mort de Lam : plus fort que l’amour paternel, la fraternité des frères de case entraînent des règles élémentaires que l'on ne saurait transgresser. Je n'ai pas entièrement lu le brûlot, mais de ce qu'on m'a dit et des extraits que j’ai vus, la forme reste à désirer. Mais, ce qui m’a le plus dégoûté, c’est les attaques personnelles. Et je crois que le cas de Monsieur Ndao relève plus de la psychanalyse. C'est des refoulements que je vois. Une personne qui, pour des raisons qui lui sont propres, ne peut pas pardonner à Monsieur Fall son ascension. Il s'en est même pris à la vie intime du Général. Pourquoi il ne l’a pas fait du temps d’Abdoulaye Wade? C’est la question qu'on devrait lui poser. Le Sénégal est un pays modèle, l’armée sénégalaise est citée en exemple dans les théâtres d’opérations. Rien que pour ça, le Colonel Ndao devait savoir raison garder. Ce qui intéressait le Colonel, c'était d'être le héros d'un jour ou le piètre héros d'une semaine. Pour son honneur et sa dignité, le Général Fall doit entreprendre des poursuites contre le Colonel Ndao. Je salue la réaction du président de la République. En grand républicain, il a condamné ce brûlot. Et il doit même prendre des sanctions par rapport à ça.

Et celui du Pr Malick Ndiaye que le Président Macky Sall a démis de ses fonctions de conseiller?

Pour le Pr Malick Ndiaye, j’ai été surpris, quand même. Parce que Malick Ndiaye est un intellectuel qui a eu la confiance du président de la République. Il n’est même pas membre de l’Apr, mais Macky Sall, en républicain, l’a mis à ses côtés. Il avait eu à accompagner le Président Macky Sall dans tous ses combats. Je ne reconnais plus l'intellectuel. Mais, qu'il se permette, en tant que conseiller, de poser des actes qui jurent d'avec les principes de la République, cela n'est pas acceptable. Qu'il s'en prenne à la belle-famille du Président (il ne termine pas la phrase). Le Sénégalais n’est pas un homme jaloux et méchant. La Première dame est dans le coeur de la plupart des Sénégalais, de par générosité et son humanisme. Sur 10 Sénégalais, je peux vous dire que les 9 sont en phase avec la Première dame, de par son ouverture, sa discipline, son charme, son sourire constant. Marième Faye Sall a toujours été aux côtés de son mari avec qui elle a partagé les plus difficiles moments. C'est une femme modèle, une épouse modèle, une mère modèle.

Mais, c'est, quand même, très grave, qu'un ministre de la République dise publiquement que c'est la Première dame qui nomme...

Je regrette la sortie de Monsieur Mbagnick Ndiaye que je connais bien. Ceux qui sont dans l'entourage, je leur demande, de grâce, d'épargner à la Première dame certaines réactions. Elle n’a chargé personne de se prévaloir de sa proximité pour faire un trafic d'influence. Je la connais bien. Elle n’a pas besoin de ça. Mansour Faye, Daouda Faye, Adama Faye, parlons-en. On ne peut écrire l’histoire de l’Apr, sans Mansour Faye. Depuis 2004, il est aux côtés de Macky Sall. Lorsque qu'on lançait l'Apr à Biscuiterie, il était présent comme moi. Adama Faye, la population de Grand-Yoff l'a adopté, parce qu'il est très simple. La dynastie Faye-Sall n’existe pas. A Biscuiterie, c’est avec ma propre famille que j’ai créé l’Apr. Il faut qu'on arrête de faire un mauvais procès à ces gens-là. Moi, je pense qu'aujourd'hui, il y a un complot rampant. L'affaire de Mbagnick Ndiaye, c'est un cas isolé. Dire que ce que Mbagnick a dit est un aveu, c'est faux. Marième Faye Sall n'a nommé personne.

A quoi voulez-vous faire allusion en parlant de complot rampant ?

La sortie de ce brûlot sur la gendarmerie, mais ça pouvait même créer des problèmes au sein de l'armée. Qu'il y ait deux camps : le camp du Colonel Ndao et celui du Général Fall. L'affaire du Mfdc pouvait s'inviter là-dessus. Mais, ils ne peuvent pas déstabiliser le président de la République.

Qui sont ces comploteurs ?

Mais, ces choses ne sont pas isolées. Le brûlot du Colonel Ndao. La dernière sortie de Moubarack Lo, ce transhumant qui mange à tous les râteliers. Chaque jour, ce sont des experts en tout qui sortent, tels des diables de leur boîte. Je ne vais pas étendre mes suspicions à mon ami Malick Ndiaye, dont on m'a dit qu'il a été trotskiste. Mais, toujours est-il qu'aujourd'hui, le Président doit être plus vigilant. Il est grand temps qu'il s'entoure de ceux qui ont été avec lui durant les moments difficiles. Je ne peux pas comprendre que je puisse rester longtemps, sans être en contact avec le président de la République. Moi, je suis le président de la Commission des lois à l'Assemblée nationale et directeur de l'Ecole du parti. J'ai entendu mon ami Moustapha Diakhaté faire des griefs, exclusivement, à l'Apr, après les Locales. Khalifa Sall a fait dans la victimisation. Il a dit que l'Acte III de la décentralisation était dirigé contre lui. Mais, c'est mal connaître la philosophie de l'Acte III.

On a comme l'impression que vous êtes contre la poursuite du compagnonnage au niveau de «Benno bokk yakaar»...

Il faut mettre fin à cette escroquerie politique que constitue «Benno bokk yakaar». Mais, à Biscuiterie, comme dans d'autres localités, «Taxawu Dakar» a été mis en place. «Taxawu Dakar», comme si Dakar était en danger. Et ils ont utilisé l'image de Khalifa Sall dans beaucoup de communes, en violation de la loi. Je l'ai dit au parti, mais personne n'a réagi. Je n'ai pas vu Benoît Sambou. Il était invisible. J'en ai parlé à Mbaye Ndiaye. Moustapha Diakhaté avait d'autres chats à fouetter avec le roi du «Mbalax». Moi, Me War, membre fondateur de l'Apr, on m'avait exclu du directoire. On aurait pu ester en justice.

Le Président Macky Sall a finalement choisi la voie référendaire pour régler le problème de la réduction de son mandat. Vous en dites quoi ?

Moi, je crois que il est bon d'attirer l'attention de certaines personnes. Depuis quelque temps, j'entends des gens de la société civile qui disent que, si jamais le Président revient sur son engagement, il y aura un second 23 juin. Le Président Macky Sall a juré de respecter la Constitution et de la faire respecter. La réduction du mandat présidentiel à 5 ans n'est pas la préoccupation du Sénégalais lambda. C'est la préoccupation d'hommes politiques drapés du manteau de la société civile. Les membres de la société civile, ce ne sont pas des gens neutres. Les gens des Assises nationales, parlons-en. Ces «assisards-là», ils n'ont pas eu un mandat du peuple. Nous n'avons jamais été preneurs de certaines réformes proposées par les Assises, dont l'instauration d'un régime parlementaire et la démission du Président de la tête de son parti. Que vaut l'engagement du président de la République par rapport aux dispositions de la Constitution ? Quand ça les arrange, ils disent que nous sommes dans un Etat de droit.

Est-ce à dire que vous êtes contre la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans ?

C'est le peuple qui est souverain. Que les Mame Adama Guèye, «Y en a marre» et autres arrêtent. En 2008, quand Abdoulaye Wade avait tripatouillé la Constitution pour ramener le mandat présidentiel de 5 à 7 ans, ils étaient où ? Pourquoi ils n'étaient pas venus à l'Assemblée nationale. Ils étaient où, quand on ramenait le mandat du président de l'Assemblée nationale de 5 à 1 an ? Ils sont mal placés pour donner des leçons. Lorsque la question du mandat du président de la République sera soumis au peuple, par voie référendaire, il ne faut pas qu'ils pensent que le travail qui a été fait par le Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) sera également pris en compte. Les Assises ne sont pas une parole d'évangile. Les Sénégalais ne vont être consultés que sur l'article 27 de la Constitution. Seul cet article va faire l'objet d'un référendum. Il ne faut qu'ils se trompent. Est-ce qu'il est opportun de mettre 8 milliards de F Cfa dans l'organisation d'un référendum, au moment où le problème de l'électricité se pose, où les étudiants peinent à avoir leurs bourses, où le monde rural a des problèmes ? Je pense que le premier référendum qui doit être organisé doit être autour de ça. Macky Sall a été élu pour un mandat de 7 ans.

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