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Meeting du Président Wade : Aux dindons du soir de répondre à la farce !

Quand le 21 novembre le Président Wade faisait son discours lors du meeting organisé par le PDS et ses alliés à la place de l’obélisque, il avait sans doute oublié qu’il était en 2014 et au Sénégal.


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Novembre 2014 à 09:19 | | 0 commentaire(s)|

Meeting du Président Wade : Aux dindons du soir de répondre à la farce !
Le 21 novembre 2014, revoilà ce qui reste du PDS en show pour un combat moins noble parce que strictement judiciaire en dépit du clin d’œil maladroit aux étudiants et autres mécanos que l’on pense tromper. Le populisme a retrouvé son maitre ! Le combat n’est pas pour le peuple il est strictement pour le fils qui, durant les années de braise d’avant pouvoir n’a jamais respiré un milligramme de lacrymo pour aider à porter le père au pouvoir. C’est ce fils-là (qui géra le ciel et la terre) qui ne fait que répondre aujourd’hui de sa gestion ! Et le peuple doit-il servir de bouclier pour ce fils chéri ? Un père ne peut témoigner pour son fils à cause de la fibre paternelle naturelle. Le combat du Président Wade est celui d’un père. C’est un combat normal qui doit se faire au prétoire de la République et non à travers des effets de manche dans la « rue publique ».

Le combat n’a pas la noblesse démocratique des années de braise. C’est juste un combat judiciaire pour un fils mené par un père qui ose donner l’impression de franchir le rubicond de la déstabilisation en demandant d’abréger pour 2015 le mandat d’un homme élu jusqu’en 2019 et qui a décidé de lui-même de le ramener en 2017. Le Président Wade a atteint l’âge de la « non condamnation humaine de fait ». C’est pourquoi ses propos aussi graves soient-ils n’ont plus la même lecture aux eux de la loi. Il serait anormal de l’interpeler. Il le sait et il en abusera. L’essentiel est que le Président Macky Sall ne sente pas l’obligation de répondre aux provocations verbales du genre coup d’Etat ou autre abrogation d’un mandat pour 2015.

Le ridicule ne tue pas. Le Président Macky Sall est un exemple quasi unique dans l’histoire à avoir décidé de réduire son mandat de plein gré. Le dire n’est pas un culte de la personnalité. C’est juste de la vérité que sans doute ne voit pas celui qui a fait un « faux pas forcé » un certain 23 juin 2011 comme l’écrivait nos braves de Y’en a marre. C’est lui le Président Wade qui a « forcé son faux pas » pour, après tout ce qu’il a fait pour la démocratie, entrer de plein gré dans le monde des as dans l’art du tripatouillage de la constitution ! Peut-il après son « faux pas » avoir une légitimité de donneur de leçons ? A-t-il le droit de demander que soit écourté le mandat de son successeur lui qui a essayé avec maladresse le mandat de trop en 2012.

Ceux qui sont à l’initiative d’une prétendue volonté d’abrogation du mandat actuel du Chef de l’Etat pour 2015 ne font pas seulement fausse route. Ils sont déconnectés au sens propre comme au figuré. Leur déconnexion est sans doute faite et feinte pour un tout autre mobile.

Non ! Ils n’ont pas l’intelligence (ou l’inintelligence) d’une logique putschiste ! Ils sont dans la menace puérile et l’effet d’annonce et de manche parce que redoutant l’issue du débat de fond du procès en cours sur l’enrichissement illicite après l’effondrement de tous les pans du débat de forme. C’est un grand bluff ! Ils n’osent pas mettre le pays à feu parce qu’ils savent que le premier rempart sera le peuple qui a compris que les choses bougent quand même dans le bon sens.

Nous n’allons pas ici faire le bilan d’étape du régime du Président Macky Sall qui, en homme d’Etat, a entrepris de bâtir un Sénégal émergent et transparent sur des bases claires d’un reprofilage des axes de notre croissance sans gabegie ni populisme. Nous ne garantissons pas que tout soit comme pour « le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». C’est pour endiguer tout dérapage que les instruments comme l’OFNAC sont en place pour ne plus donner l’impression de courir avec un bâton sur les traces du serpent après le forfait.

Nous reconnaissons au Président Wade l’audace d’avoir essayé de bâtir certes en fonction de ses humeurs souvent sans cohérence lui qui se suffisait en paternaliste. Il doit aussi savoir que dans l’aveuglement du pouvoir il a détruit beaucoup dans le sentier de l’éthique, de la vertu et de la transparence. Et les déboires actuels de ses proches sont la conséquence d’une façon de faire et de laisser faire qui n’est plus d’actualité. Du fait de son âge avancé, nous nous garderons de toute véhémence le concernant, mais il a fait énormément d’erreurs sur lesquelles par respect nous n’avons pas besoin d’insister. Peut-être même que ses erreurs nous serviront de leçons !

Nous savons tous que le Président Wade est très intelligent. C’est cette intelligence qui est à la base du meeting qu’il vient d’organiser pour des raisons autres que celles sorties des effets de manche.

En vérité, le meeting du PDS et alliés du 21 novembre organisé à la place de l’obélisque n’était sans doute pas pour déstabiliser le pays. Son but était de faire plusieurs dindons avec la même farce. Le Président Wade voulait pousser tous les prétendants légitimes à la succession au PDS à s’agenouiller devant l’image de son fils autoproclamé candidat du PDS en 2017. Les vrais ténors de ce qui reste du PDS accepteront-ils de jouer le rôle de porteurs de serviettes pour le fils ? C’est pour les pousser au fait accompli que le meeting a sans doute été aussi organisé par celui qui disait dans une émission sur Sen Tv avoir l’intention d’écrire un livre sur l’art de tromper en politique. Tromper quelqu’un en bon français s’appelle en faire le dindon de la farce.

En vérité des dindons de la farce étaient bien à leurs corps défendant sur les tribunes du meeting écoutant la passation de pouvoir intra PDS au fils absent pour raison strictement judiciaire.

Etre un soir le dindon d’une farce n’est une honte si on a le culot de se ressaisir, d’ouvrir les yeux pour voir, les oreilles pour entendre, un cerveau pour réfléchir et, un courage à prendre à deux mains. Je ne crois pas que des hommes et femmes lucides puissent accepter au PDS d’être dirigés sans légitimité par le fils qui a certainement assez à régler avec la justice et qui n’a aucune légitimité populaire avérée.

Attaquer le Président Macky sous l’angle du recul démocratique et économique est une hérésie qui peut relever de l’amnésie. Cependant, c’est le prétexte wadien pour régler son problème dans le PDS sans en donner l’air. D’ailleurs dans sa réponse maladroite à l’invitation du Président Macky Sall dans le cadre du sommet de la francophonie, le Président Wade utilise le terme « Karim, Bibo et consorts ». Et si tous les dindons étaient des consorts de la farce ?

Je crois que le Président Macky Sall ne doit pas répondre au doyen Président Wade. C’est aux dindons de répondre puisque la farce les interpelle. Le scoop lors du meeting est que Wade a « décrété » en filigrane que son fils est le candidat éventuel du PDS en 2017. Sauf qu’il n’a pas précisé les deux conditions de taille. Son fils va-t-il échapper à la justice et renoncera-t-il à sa nationalité française ? Cette question, même résolue, ne fait pas de son fils un candidat crédible du PDS. Après le coup d’état politique wadien dans son propre parti, c’est à chacun au niveau de ce qui reste du PDS de dire si oui ou non il accepte d’être le dindon de la farce.

Autre calcul wadien : la candidature annoncée pourrait aussi n’être qu’un simple pion mis sur l’échiquier dans une logique de victimisation dans le contexte judiciaire actuel ? Cela est d’autant plus plausible que le prétendu candidat n’a ni la carrure ni l’envergure pour peser.

La question de la succession filiale wadienne intra-PDS ne relève pas seulement de la politique. C’est une question de dignité que le Président Macky Sall avait résolu en ce qui le concerne dès 2008 quand Wade avait encore les rênes du pouvoir.

Aujourd’hui, quelle que soit le mobile, c’est une question que le Président Wade a remise le 21 novembre 2014 sur la table et, la balle est dans le camp des vrais responsables de ce qui reste du PDS. En espérant que la dignité sera le véritable déterminant de leur choix

La dignité, cette chose que je crois encore présente dans certaines figures aperçues sur les tribunes du 21 novembre lors du meeting. A ceux-là de répondre avant le forfait du maitre dans l’art de la tromperie. Maitre qui est peut-être d’une manière ou d’une autre dans les cœurs comme il le dit, mais qui n’est sans doute plus dans l’avenir de ce pays en route vers l’émergence. Il appartient au passé et nous l’aimons sans doute pour cela. C’est aussi cela être présent dans les cœurs.

Mamadou NDIONE
Cadre APR
Diass