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"Mémoires" de Diouf : Quand Senghor échappe de justesse à un assassinat

La nouvelle génération n'en a, certainement, jamais entendu parler. L'ancien Président Senghor a été victime d'une tentative d'assassinat en 1967. Abdou Diouf est revenu sur ce fait historique dans ses "Mémoires" qui n'ont pas encore fini de défrayer la chronique. L'ex-Président que EnQuête a rencontré au siège de l'Organisation internationale de la Francophonie assume tout ce qu'il dit dans ses "Mémoires".


Rédigé par leral.net le Samedi 22 Novembre 2014 à 11:08 | | 0 commentaire(s)|

"Mémoires" de Diouf : Quand Senghor échappe de justesse à un assassinat
Encore heureux qu'il n'ait pas tout dit, Abdou Diouf regrette cependant qu'on ne retienne de son ouvrage que ce qu'il a dit et qui peut paraître négatif, parce qu'il a aussi écrit, dit-il, de bonnes choses. "Vous savez vous-même que c'est la vérité. J'aurai pu dire autre chose. J'aurais pu dire plus", a-t-il dit à nos confrères qui rappellent que, dans l'avant-propos de ses "Mémoires, Diouf a précisé que son objectif "n'est pas de vouer aux gémonies qui que ce soit". Mais, il assure que tout ce qu'il y raconte est vrai.

En ce qui concerne la tentative d'assassinat, nos confrères indiquent que Diouf y est revenu avec force détails et parle de "complot visant à porter atteinte à la vie du Président Senghor". A l'époque, Senghor se rendait à la Grande mosquée de Dakar pour, après la prière, présenter ses vœux aux dignitaires de la communauté musulmane. "Comme il n'était pas musulman, on dressait une tribune où il prenait place avec les membres non musulmans du gouvernement". La cérémonie venait de prendre fin, "une voix retentit : "Quelqu'un a essayé de tuer le Président ! quelqu'un a essayé de tuer le Président". Selon Abdou Diouf, on avait distinctement perçu le clic de la détente de l'arme, mais la balle n'est pas partie". Les policiers vont maîtriser Moustapha Lô. Et l'ancien Président d'analyser : "On comprend à ce moment qu'un complot avait été ourdi par plusieurs opposants qui avaient chargé Moustapha Lô d'être leur exécutant et d'assassiner le Président Senghor". Le Secrétaire général de l'Oif de raconter qu'il lui a fallu s'enfermer avec Senghor pour le convaincre de "mettre fin à cette tradition" consistant à se rendre aux lieux de culte musulman en période de fête.