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Menaces de réquisition des enseignants : Le Grand cadre et le Cusems portent plainte contre l’Etat

Après les menaces du président de la République et du ministre de l’Education nationale d’envoyer des réquisitions aux enseignants, le Cadre de l’unité d’action (Cusems et Grand cadre) envisage d’ester en justice contre l’Etat.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Mai 2016 à 09:44 | | 0 commentaire(s)|

Le Cadre de l’unité d’action composé du Grand Cadre, section Mamadou Lamine Dianté, et du Cusems avait annoncé la couleur, avant-hier, dès après la sortie du ministre de l’Education, en annonçant une conférence de presse pour le lendemain. Hier, ces syndicats ont décidé de porter plainte contre l’Etat qui menace d'envoyer des réquisitions aux enseignants. En conférence de presse, ils ont dénoncé les propos du ministre Serigne Mbaye Thiam. « Après avoir échoué dans la mise en œuvre de toutes leurs stratégies face à des enseignants dévoués qui luttent pour la survie de l’école, ils ont finalement décidé de recourir à la force aveugle, violant ainsi les droits des enseignants. Plus qu’un aveu d’échec, cette décision représente, par ailleurs, une violation systématique des lois et règlements en vigueur dans notre pays », fulmine Mamadou Lamine Dianté, dans EnQuête.

Contrairement aux propos du ministre de l’Education nationale, « nous tenons à préciser que l’ensemble des dispositions prévues par l’article 7 de la loi 61-33 par rapport au droit de grève ont été respectées par les syndicats » a-t-il ajouté. Cette disposition leur « confère le droit de lancer des plans d’action et de décréter des mots d’ordre de grève. Et, par ailleurs, la rétention des notes est une forme de lutte tout à fait légale et il n’y a aucune disposition légale qui l’interdit », a-t-il précisé. A l’en croire, le fait de contraindre les enseignants à revenir sur des mots d’ordre légalement décrétés, en convoquant l’article 276 de la loi 97-17, constitue une négation du droit de grève consacré par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par notre pays. « Nous fustigeons cette dérive et rappelons que l’école, c’est le temple du savoir. Cette forfaiture ne fera que détériorer davantage le climat social, rendant ainsi plus hypothétique la recherche de solutions. Face à ce déni de justice, nous nous réservons le droit d’ester contre l’Etat du Sénégal en justice, conformément aux dispositions de l’article 7 de la loi 61-33, a menacé M. Dianté. Ainsi le Cadre de l’unité et d’action invite les enseignants à rester sereins et se dit prêts à engager le bras de fer.

Son camarade Abdoulaye Ndoye est allé plus loin. Il soutient que la démocratie sénégalaise est en jeu. « Le Président Macky Sall n’a qu’à faire sortir les prisonniers, parce que nous sommes prêts à prendre leurs places. On ne peut pas humilier quelqu’un qui forme la population. Aujourd’hui, on parle de réquisition. Demain, ce sera surement la guillotine ou la prison », a-t-il dit avant d'ajouter : « Le gouvernement se trompe, parce qu’on ne va pas reculer. Il nous trouvera sur son chemin. La question est de savoir : si nous sommes dans un Sénégal de dictature ou dans un Sénégal où la loi du plus fort s’impose ».

Thierno Malick Ndiaye
(Stagiaire)