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Mensonge, médisance et trahison : La pourriture d’une société ( Vidéo)

Rédigé par leral.net le Samedi 23 Mai 2015 à 22:28 | | 0 commentaire(s)|

Sommes-nous dans une société du mensonge, de la médisance et de la trahison ? On peut le penser face à certains développements visibles jusqu’au sommet de l’Etat.


Il est courant d’entendre des personnes influentes confier aux journalistes que le président de la République est souvent induit en erreur par ses proches qui ne lui disent jamais la vérité. C’est tellement devenu de mode que la presse locale a tendance à user de l’expression «travailler l’oreille du président». L’expression rapportée à la sociologie sénégalaise pourrait signifier : médire de l’autre. Tout récemment, après son limogeage en Conseil des ministres, l’ex-directeur général de l’Onas (l’Office national de l’assainissement du Sénégal), M. Babacar Ndaw, est monté au créneau pour cracher son amertume et dire qu’il a été victime d’un complot au sommet de l’Etat.
Interrogé par nos confrères du quotidien l’Observateur, Pape Samba Mboup, chef de Cabinet de Me Abdoulaye Wade, avait affirmé qu’il y a des personnes qui passent tout leur temps à comploter et qui racontent des histoires au président de la République. Des personnes qui usent de tous les procédés pour faire partir des individus qui les gênent ou pour accéder à certains postes de responsabilité. C’est à cause de ces complots que le parti au pouvoir a perdu des personnalités de la trempe de Idrissa Seck ou Macky Sall.
Les bisbilles entre Awa Ndiaye et Aminata Tall ont d’ailleurs pour origine les ragots distillés par l’entourage de l’une ou de l’autre voire d’une tierce personne actionnée par une autre. Des personnes qui ne disent jamais du bien de l’une.
Le chef de l’Etat lui-même a avoué une fois qu’on lui aurait rapporté telle chose sur une personne avant de le sabrer. Et revenu sur sa méprise, il aurait décidé de réparer son erreur.
Et si on en arrive à déceler de telles pratiques au sommet de l’Etat, celles que distillent les gouvernés doivent être des peccadilles. Mensonges et médisances au sommet de l’Etat, la trahison se pratique à tous les niveaux de la société. La transhumance aux premières heures de l’alternance en constitue la face la plus visible. Des pratiques qui sont motivées pour la plupart par l’argent ou simplement la jalousie et l’envie. Ce qui fait que certains sont prêts à vendre leur âme au diable pour l’acquisition de richesse. Les entreprises ne sont pas également épargnées par ce phénomène. Il arrive que des personnes en qui vous placez une confiance aveugle vous trahissent ne pouvant résister à la puissance de l’argent. Notre société est ainsi faite.
Votre magazine de référence s’est intéressé à ce pernicieux phénomène.


Quand la société se vautre dans le mensonge et la trahison

Phénomènes de société ou réalités de tous les temps, les valeurs morales se dégradent et le quotidien des Sénégalais est rythmé par Fenn, Jëw et Wor. La notion d’amitié et de fraternité s’est brisée depuis longtemps et c’est bien loin l’époque où les liens de sang étaient sacrés et où encore, les secrets étaient bien gardés et résistaient merveilleusement à l’usure du temps. Bien révolue également l’époque où la parole était d’or et où l’homme n’avait que sa parole. Et quand il la donnait, c’était pour la vie.
De nos jours, le Sénégalais devient de plus en plus égoïste, de plus en plus matérialiste.
Quand Jean Paul Sartre disait que l’enfer, c’est les autres, il n’avait sûrement pas tort. Combien sommes-nous à adopter un mode de vie individualiste ?
En quête perpétuelle de confort et de bien- être, tous les moyens sont bons pour atteindre nos objectifs. Si les uns utilisent le mensonge pour tromper les gens, la médisance par jalousie ou par méchanceté, d’autres n’hésitent pas à poignarder dans le dos leurs bienfaiteurs. C’est parce que nous vivons dans une société où seule l’apparence compte. La foi, la dignité, la bravoure ne constituent plus des valeurs positives. Ce qui compte, ce sont nos supposés comptes bancaires, voitures et villas. De ce fait, pour évoluer et se sentir à l’aise dans son milieu, certaines personnes qui développent des signes de complexes d’infériorité se refugient derrière le mensonge. Ils n’hésiteront pas à s’inventer une nouvelle identité et se feront passer pour des marabouts, des riches hommes d’affaires ou des célébrités. Un plan qui fonctionne très bien et laisse la plupart du temps des victimes. On rencontre ainsi des personnes cupides qui veulent se faire de l’argent sans suer en usant de méthodes peu recommandables.
D’autres passent leur temps à dire du mal d’autrui, à le dénigrer. Si pour certains, c’est juste par habitude, chez d’autres, c’est par envie et par jalousie. C’est une sorte de revanche qu’ils prennent sur cette personne qui leur est supérieure soit par ses qualités morales, physiques ou intellectuelles, etc. C’est un constat, la médisance est de loin plus fréquente chez le sexe féminin. En effet, sur un groupe de10 femmes, les 8 parlent dans leurs conversations d’une ou de plusieurs autres personnes. Ce fait semble lié à la nature même de la femme qui est exceptionnellement fidèle en amitié et qui a l’habitude de parler d’autrui dès que celui ou celle-ci lui tourne le dos. Et le proverbe wolof qui dit justement «Ande di Diéyanté takhaliko di dieuweunté» semble parfaitement illustrer les relations entre femmes. Certaines femmes entretiennent avec leurs copines une relation purement hypocrite. Et même s’il existe, il est vrai, des amitiés sincères et éternelles. Dès qu’elles sont ensemble, elles rient, se font des blagues et montrent une profonde affection mutuelle l’une envers l’autre. Mais dès qu’elles se séparent, chacune dit du mal de l’autre et la traite comme sa pire ennemie. Il arrive aussi que votre supposée amie et confidente vous poignarde dans le dos dès que l’occasion se présente par exemple en invitant votre copain ou mari dans son lit sans nourrir aucun remord. Ou encore en s’immisçant dans votre vie privée pour ensuite aller tout étaler sur la place publique. D’autres, par intérêt, viendront chez vous et vous jureront fidélité et loyauté du moment que tout marche sur les roulettes financièrement parlant. Mais une fois que vous commencerez à avoir des ennuis et que votre situation financière vire au rouge, elles vous tourneront le dos discrètement, et se réjouiront de votre sort. En effet, la copine qui partageait avec toi tes repas, tes habits et tes secrets se retrouvera subitement amnésique et se rappellera à peine de ton prénom. Les relations entre homme aussi n’échappent pas à la règle. Les amis d’enfance se raréfient tandis que les amis de circonstance se multiplient. On fréquente tel pour son rang social et on refuse de reconnaitre tel parce qu’il est issu d’un milieu défavorisé. Les relations sont ainsi devenues matérialistes. Les célébrités, les personnes riches, les personnalités de la République etc., sont tout le temps entourés de nouveaux amis, de parents imaginaires sortis du néant. Mais une fois au crépuscule de leur gloire, ils se retrouveront seuls, abandonnés. Les rapports avec les gens sont devenus des rapports d’intérêt et chacun veut tirer profit de l’autre.
Ce mal de notre siècle n’épargne aucune couche sociale. Dans les familles, les enfants qui travaillent ont le dernier mot au détriment de leurs frères aînés ou de leurs oncles qui ne sont que l’ombre d’eux même et n’osent ni donner leur avis ni bénéficier d’aucun égard.
Le respect qu’on voue à la personne est à la dimension de sa situation financière.
Si la plupart pense que la médisance est l’affaire des femmes, la tromperie est plus fréquente chez les hommes. Beaucoup d’hommes d’affaires à qui on prête une certaine richesse et une certaine notoriété ne sont en fait que de vulgaires escrocs. Ils mentent, trichent, volent. Pour eux, tous les moyens sont bons pour s’enrichir. Ils profitent de leur nom et de leurs relations pour abuser des femmes ou tromper d’honnêtes citoyens qui ont eu la malchance de leur faire confiance. Si les uns ne se gênent pas à signer un chèque sans provisions au malheureux commerçant qui leur a livré des marchandises pour ensuite disparaître dans la nature, les autres profitent d’un poste stratégique qu’ils occupent pour rouler les gens dans la farine. C’est devenu très risqué de faire confiance à un individu même si on le connaît depuis une décennie. Les hommes ont changé et la lignée, le rang social ou l’apparence correcte, ne suffit plus pour justifier une certaine crédibilité. L’homme est devenu comme un animal dans la jungle où il faut se protéger ou tuer pour assurer sa survie. Les valeurs morales tombent comme des feuilles mortes. Rien n’est important et toutes les règles sont bafouées. L’argent, la promotion, la réussite sociale, le matériel nous guident comme une lueur dans l’obscurité. Les quelques rares personnes qui gardent encore leur dignité vivent entre la stupéfaction et la résignation.
Notre société se vautre dans le mensonge, l’ingratitude, la médisance. Une société où seuls les bons comédiens semblent avoir les beaux rôles.

Source: Icone/Xalimasn.com