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Mimi Touré au groupe de travail des Nations unies: "Le Sénégal est un pays souverain"


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Juin 2015 à 10:11 | | 19 commentaire(s)|

Mimi Touré au groupe de travail des Nations unies: "Le Sénégal est un pays souverain"
L'avis d'un groupe de travail des Nations unies qui aurait réclamé la libération de Karim Wade suscite beaucoup de commentaires. Mais, pour Aminata Touré, il y a une utilisation politique que certains veulent donner à cette affaire. Pour l'ex-Premier ministre, il y a une confusion sciemment entretenue par les proches de l'ancien ministre d'Etat pour mettre la pression sur la justice de ce pays. Mimi Touré de rappeler que le Sénégal est un pays souverain. « Tout d’abord, il faut mettre un terme à la confusion entretenue depuis quelques jours sur ce qui est faussement appelée une décision de l’ONU. Il s’agit de recommandations du groupe de travail de la commission qui suit la mise en œuvre de la convention des Nations Unies relative aux arrestations arbitraires. Il faut savoir que cette commission est composée d’experts indépendants, qui formulent leurs recommandations aux États membres, qui demeurent souverains. Je dis bien, souverains ! Ceux qui disent que les Nations Unies ont les moyens d’imposer leurs recommandations aux États ne savent pas ce qu’ils disent ou le disent sciemment pour entretenir la confusion. (...) Il y a une utilisation politicienne des travaux de la commission des Nations Unies sur les arrestations arbitraires. Ce qu’il faut bien préciser et porter à la connaissance des Sénégalais, c’est que le groupe de travail de la commission des Nations Unies n’a jamais demandé la libération de Karim Wade suite au jugement. La commission ne remet pas en cause le jugement rendu par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite. Je vous renvoie aux détails de sa délibération. La commission a tenu à préciser qu’elle ne se prononçait pas sur le fond. C’est le fond qui est fondamental dans cette affaire et le fond, c’est que des milliards de nos francs ont été détournés à des fins d’enrichissement illicite et la justice a tranché. Autre aspect important à signaler, c’est le fait que la commission ait admis le renversement de la preuve en cas de corruption et de blanchiment. Ce qui est en conformité avec les résolutions des Nations Unies sur la lutte contre la corruption. Pourtant, on a entendu la défense clamer urbi et orbi qu’il s’agissait d’une violation des droits humains des accusés. Enfin, la commission stipule dans son délibéré, que je cite textuellement : « La corruption, sous toutes ses formes, est contraire à l’ordre public international et tout doit être mis en œuvre pour la combattre et la sanctionner sans enfreindre les droits de l’accusé ». J’interprète cette assertion comme un encouragement à poursuivre les efforts du Sénégal et du Président Macky Sall en matière de lutte contre la corruption », dit-elle lors d'un entretien avec L'Observateur.