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Mimi dans la ligne de mire des faucons

Au Sénégal, une certaine malédiction sévit entre les deux bords de l’avenue Léopold-Sédar Senghor. Entre le Palais et la Primature séparés juste par une avenue, la cohabitation n’est pas toujours des plus faciles quand trône, au neuvième étage du Building administratif, une forte tête. Visez un peu l’histoire de ce pays avec l’épisode Senghor-Dia, ou plus récemment le palpitant feuilleton Gorgui-Ngorsi (Wade-Idrissa Seck) ou l’encore frais dans les mémoires Macky Sall-Abdoul Mbaye.


Rédigé par leral.net le Mardi 7 Janvier 2014 à 08:29 | | 2 commentaire(s)|

Mimi dans la ligne de mire des faucons
Pour dire que la vue plongeante que les PM ont sur le fauteuil du Palais, depuis le sommet du Building administratif, fait toujours frémir les ultras de la Présidence qui, en réaction, travaillent toujours à couler tout chef de gouvernement qu’ils soupçonnent d’avoir un agenda caché dont les plans aboutissent… au trône présidentiel. Et les arguments pour corser le réquisitoire mortel sont quasiment les mêmes.

Sous Wade, c’était l’installation d’une « dualité au sommet de l’Etat » avec un Idrissa Seck qui se plaisait même à s’appeler le second N°1. Sous Macky Sall, il y a la « défiance au sommet de l’Etat » qui a fini par perdre Abdoul Mbaye qui s’y est beaucoup aidé dans sa chute. Actuellement, Mimi Touré est accusée par les radicaux de l’autre bord de « bicéphalisme au sommet de l’Etat ». Et, les griefs sortent de partout comme des torpilles sous marins pour couler la cible. Ses moindres faits et gestes, ses paroles et même ses silences sont décortiqués et analysés par les intrigants du Palais. C’est dans ce sens qu’il faut d’ailleurs comprendre l’info livrée, hier, par « Dakaractu » qui a titré « Les jours de Mimi sont-ils comptés ? ». Le site rappelait la sortie musclée de Mame Mbaye Niang dans les colonnes du quotidien « Enquête » de samedi dernier. Une sortie qui, selon nos confrères, « ressemble fort à une mise à mort du Premier ministre ».

Et, ils soulignent que « d’autres attaques ne devraient pas tarder, d’autant que les porte-flingues et autres flibustiers ont reçu la consigne, comme Mame Mbaye Niang, de descendre Mimi Touré ». D’après nos capteurs, ces sorties traduisent simplement la tension latente entre les deux bords de l’avenue Léopold Senghor. Autrement dit, entre le Palais et la Primature, il y a une véritable ligne de fracture qui se dessine de plus en plus. Une tension qui va même crescendo. Que reproche-t-on au successeur d’Abdoul Mbaye à la Primature ? Les faucons du Palais lui reprochent d’avoir son propre agenda et de le dérouler. Pour les contempteurs de Mimi Touré, cette dernière passe son temps à affiner son image à travers le monde pour assouvir les ambitions présidentielles qui lui sont prêtées. Selon ces oiseaux aux yeux perçants, Mimi travaille pour Mimi et pas pour Macky Sall.

Il lui est d’ailleurs reproché d’outrepasser ses prérogatives. Les radicaux de l’autre bord ne lui pardonnent pas d’avoir engagé le Sénégal dans un Sommet sur des questions environnementales qui va coûter la rondelette somme de 150 millions d’euros au moment où on promeut, de l’autre côté, l’austérité et la rationalisation de l’utilisation des deniers publics. Son fort caractère n’est pas pour arranger les choses avec les ultras du Palais qui l’accusent d’avoir installé ce qu’ils qualifient d’ambiance impossible au sein de l’establishment à cause de rapports heurtés qu’elle entretiendrait avec nombre de membres de l’entourage présidentiel, du gouvernement et de l’Apr. Les rangs des détracteurs de Mimi grossissent à vue d’œil et, à entendre ces intrigants au cœur du pouvoir, le sort du chef du gouvernement est quasiment scellé et que tout ne serait qu’une question de date. Quand ? Pour qui connaît Macky Sall, il peut prendre tout son temps si toutefois la colère qu’on lui prête au sujet de sa principale collaboratrice est réelle. Après les élections locales ?

Le Populaire