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Modou Diagne, As Nancy : « Je me suis accroché »

Auteur d'une prestation très solide samedi dernier face aux Lensois, pour son retour en tant que titulaire, Modou Diagne revient de loin. Passé n°4 dans la hiérarchie des défenseurs centraux avec l'arrivée de Pape Diakhaté, il n'a jamais lâché mentalement. Entretien Est Républicain


Rédigé par leral.net le Lundi 21 Mars 2016 à 12:59 | | 0 commentaire(s)|

Quand avez-vous appris votre titularisation à la place de Pape Diakhaté pour ce Nancy - Lens (1-0) ?

La veille, à l’entraînement, le coach adjoint Vincent Hognon m’avait dit de me tenir prêt. Mais ce n’est que le matin du match, lors de la causerie du coach Pablo Correa pour annoncer l’équipe, que j’ai eu la certitude de débuter.

Vous n’étiez pas favori au départ, pourtant, pour pallier la blessure de Michaël Chrétien, au vu des derniers choix opérés par Pablo Correa…

C’est vrai, mais je sortais d’une bonne semaine d’entraînement, je restais également sur une prestation intéressante avec la réserve lors du derby à Metz. Dans ma tête, j’y croyais, parce que j’avais fait le maximum pour gagner une place de titulaire. Je suis content d’avoir été récompensé.

Le jour du match, vous êtes-vous préparé de manière spéciale pour être à la hauteur de l’événement ?


Je me suis dit : ’’Tu n’as pas le choix, tu n’as pas le droit à l’erreur. Même s’il faut mourir pour empêcher l’attaquant de marquer, je vais le faire’’. Ce n’était pas une pression négative. Au contraire, je me suis dit ça pour être très concentré, très déterminé. Je ne voulais pas revivre le scénario d’Ajaccio, où j’étais entré en fin de première mi-temps après la blessure de Michaël (Chrétien). À Ajaccio, j’avais fait le job correctement, je pense, mais j’avais tout gâché à cause d’une erreur de concentration au marquage sur le second but corse.

La concentration, ce n’est pas quelque chose qui se travaille aussi concrètement que la vitesse ou le pied gauche. Comment avez-vous fait pour progresser dans ce domaine ?

Déjà, c’est plus facile de corriger un manque de concentration qu’un manque de vitesse. Ça se passe dans la tête. Mon poste de défenseur central ne permet pas le moindre relâchement mental, je me le répète pour que ça ne se reproduise plus. J’écoute aussi les conseils que me donnent les plus anciens, qui jouent à mon poste : Michaël (Chrétien) et Pape (Diakhaté) qui, en plus, est Sénégalais comme moi. Je prends aussi tout ce que me disent Youssouf (Hadji) et Benoît (Pedretti). Je suis peut-être plus à l’écoute qu’avant.

« En janvier, j’avais demandé à être prêté »

Quelle a été votre réaction, en janvier dernier, après la signature de Pape Diakhaté dans votre secteur de jeu ?


J’ai appris ça à mon retour de la CAN U23 avec le Sénégal, après avoir manqué aux tirs au but une qualification pour les Jeux Olympiques de Rio. Moralement, ça n’a pas été facile, je ne le cache pas. Durant la phase aller, je n’avais connu qu’une titularisation en étant le troisième défenseur central de l’effectif. Alors, j’ai eu peur de ne plus avoir de temps de jeu du tout en passant numéro 4 dans la hiérarchie, avec l’arrivée d’un garçon aussi expérimenté que Pape. Il n’était pas question pour moi de quitter définitivement l’ASNL, mon club formateur où j’espère avoir encore de belles choses à vivre. Mais du coup, en janvier, j’avais demandé à être prêté pour avoir plus de chances de jouer. Puisque ça ne s’est pas fait, je suis resté en faisant le nécessaire pour ne pas baisser les bras. Je me suis accroché.

Des personnes vous ont-elles aidé ?

Toute ma famille, oui. Ma copine aussi, des amis… Tous mes proches en réalité, dont mon papa, qui a été footballeur pro lui aussi. Il habite encore Saint-Dié. Chaque fois que je suis rentré dans les Vosges pour le voir, il m’a soutenu, il m’a demandé de ne pas lâcher, en m’expliquant que tout pouvait aller très vite dans le football. J’ai gardé confiance en moi, en me souvenant aussi des dix-sept matches d’affilée joués en L2 la saison dernière. C’était la preuve que j’avais le niveau pour pouvoir revenir à un moment donné.

Contre Lens, vous avez évolué au sein d’une défense juvénile, avec deux de vos potes de l’époque du centre de formation de la Forêt de Haye…


En effet, je connais bien Tobias (Badila), qui a un gros potentiel et qui est en train de le montrer à tout le monde. Mais c’est avec Clément (Lenglet) que j’ai le plus d’automatismes. Tous les deux, on a souvent formé la charnière centrale de l’équipe réserve. On a des qualités complémentaires. Moi, je suis plus dans le registre de la vitesse et des duels. Clément, lui, a un super placement et un pied gauche très précis pour relancer.

Comment voyez-vous la fin de saison, désormais ?

Il ne faut surtout pas que je repose sur mes lauriers, après un bon match contre Lens. Je vais travailler du mieux possible pour pouvoir donner un coup de main à l’équipe quand elle en aura besoin, en sachant qu’il y a beaucoup de joueurs de qualité à mon poste. Le plus important, c’est clairement d’aller chercher cette montée en L1 tous ensemble.