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Modou Guèye, ramasseur d’ordures à bord de charette : « qu’on arrête de nous traiter de voleurs ! »

« Mbalett, mbaleet ». C’est l’appel du pied que font les conducteurs de « sarétou mbalitt » aux habitants de ces cocons feutrés de quelques quartiers huppés de Dakar. Ces nouveaux ramasseurs d’ordures à bord de charrettes qui ravissent la vedette aux camions jusque-là préposés à cette tache, pullulent dans les artères de la capitale. Leral.net a croisé le chemin l'un d'entre eux.


Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Février 2011 à 14:20 | | 7 commentaire(s)|

Modou Guèye, ramasseur d’ordures à bord de charette : « qu’on arrête de nous traiter de voleurs ! »
Coiffé d’un bonnet à rayures et moulé dans un tee-shirt blanc sur un pantalon noir, Modou Guèye a rallié la cause du « mbalitt ». A 19 ans, cet originaire du Saloum, n’affiche pas la fierté des jeunes dakarois quant à l’exercice d’un tel boulot qui les ferait descendre de leur piédestal. Modou n’en a cure. Son sourire laisse entrevoir des dents qui ont de la peine à exécuter les ordres de Modou qui ne veut pas les voir dehors. Paradoxe, Modou passe ses journées à crier tel un apprenti chauffeur accroché au marche-pied aux aguets du premier client.

Sur sa charrette, la jambe droite couchée sur le banc, les deux mains tirant les rênes du cheval, Modou suit le vœu des siens. « C’est mon père qui a acheté le cheval et la charrette », nous apprend-il. Lui avait choisi de s’initier à la mécanique. Mais ses parents ne pouvaient attendre le temps que doit prendre ce métier pour s’incruster dans la tête de leur unique fils. « Je les ai suivi dans leur volonté », se plie-t-il. « Je ne le regrette pas », se satisfait-il. Pourtant Modou affiche une mine sévère dès qu’il s’agit de révéler les retombées de son boulot qui semble en être un de misère. Le Saloum-saloum soutient mordicus qu’il ne récolte que 5000 francs (par jour) alors qu’il fait presque le tour de Dakar. « Quand je me réveille à 6 h, je prépare ma charrette avant de prendre la direction des Hlm Grand-Yoff. Après cette étape, je bifurque sur la Foire et ses environs avant d’arpenter les rues de Scat Urbam. Je termine ma course sous le pont de Patte d’Oie (pont Sénégal 92) où je dépose les ordures qui seront convoyés à Mbeubeuss par les camions », laisse entendre Modou. Qui apparemment ne veut pas dire ce qu’il gagne réellement dans ce périple. « On peut gagner jusqu'à 15 000 francs », souffle un autre charretier. Un fidèle « client » de ces nouveaux ramasseurs d’ordures enfonce le clou : « pour un petit sachet d’ordures, ils vous demandent 300 francs. Vous imaginez un peu ce qu’ils peuvent récolter dans cette rangée ? ». Son secret est trahi. « Ils racontent des histoires », se défend-il.


Modou Guèye, ramasseur d’ordures à bord de charette : « qu’on arrête de nous traiter de voleurs ! »
Mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Les résidents approuvent : « ils nous aident vraiment à évacuer ces ordures d’autant plus que les camions ne viennent plus régulièrement.» non sans émettre des réserves sur la bonne foi de Modou et Cie. « Ils peuvent profiter du caractère calme des quartiers pour commettre de larcins », se plaint un habitant de Scat Urbam. Modou dégage en touche : « il faut qu’ils arrêtent de nous stigmatiser. On ne fait que notre boulot et ils devraient nous remercier pour autant. »

N’ayant pas de famille à Dakar, ce villageois est obligé de vivre en location. Il ne vit pas comme bon nombre de ses collègues d’infortune. Lui, préfère être seul dans sa chambre qu’il paie à 25 000 francs le mois. Modou veut un avenir radieux et ne compte pas s’éterniser dans ce métier à hauts risques même si ce dernier assure qu’il se rend mensuellement à l’hôpital pour des consultations. Etant en contact permanent avec les ordures, il craint pour sa santé. C’est pourquoi, ce jeune homme qui a déjà son permis de conduire veut investir le monde du transport urbain. « Je sais conduire et j’ai mon permis. Je n’attends que le moment opportun pour faire le grand saut », rêve-t-il.

Abdou K. Cissé

Par la rédaction De leral.net


1.Posté par li le 24/02/2011 14:32 | Alerter
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péééééééééééééééééé

2.Posté par schwarzeraal le 24/02/2011 17:21 | Alerter
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peeeeeeeeeeeeeeeeee mais il a toujours des cfa dans sa poches et l´argent ne parle pas souvent,wathe sangou dougou thi khaleyi, d´une part je trouve que dakar vit le moyen age avec ces charrettes ramasseuses de poubelle ana laye wade qui veut construire de avions,vrai baye diagale .

3.Posté par LERGUI le 24/02/2011 17:24 | Alerter
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bravo vous etes formidable, si tous etaient comme toi ,on ne verra jamais des immolations pour demander du travail,il faut toujours chercher du travail avec de l; imaginations ,on demande pas LE TRAVAIL

4.Posté par shahinaz le 24/02/2011 22:53 | Alerter
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voila un jeune qui se débrouille vraiment, vit à la sueur de son front sans passer son temps à tendre la main. ce sont des jeunes travailleurs comme lui, avec autant d'ambition qui méritent d'être aidés.

5.Posté par le 25/02/2011 10:40 | Alerter
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Bon courage Modou!

6.Posté par lieutnant le 25/02/2011 14:44 | Alerter
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au senegal seul les travailleurs a la sueur de leur front sont traités de voleur.alor que les plus grand voleurs nous gouvernent

7.Posté par Latif le 25/02/2011 18:10 | Alerter
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gor pékhé. gorgor lou rek té def ni gonégui mogueun waxdji.

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