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Monsieur Seydi Gassama : les droits de l’homme ne sont pas d’un parti

Rédigé par leral.net le Mardi 26 Août 2014 à 17:28 | | 0 commentaire(s)|

C’est avec stupéfaction que nous apprenons que vous affirmiez avec une certitude de vicaire que vous êtes en mesure de prouver que l’Etat est responsable de la mort de Bassirou Faye. Pour le militant des droits de l’homme que vous êtes, la posture est trop sérieuse pour que vous vous livreriez a un procès d’intention où le coupable est connu d’avance. Le Sénégal qui, est aujourd’hui cité en exemple pour son modèle de démocratie; ce qui suppose que les droits fondamentaux des citoyens sont respectés, n’est pas dans la situation de liquidation physique des personnalités gênantes. Monsieur Bassirou Faye (paix a son âme) n’était pas dans la peau d’un homme a abattre. Dans sa quête du savoir, il rencontra malencontreusement la faucheuse qui le conduit à un destin imprévu et cruel pour un jeune de son âge (Que la terre sainte du Baol lui soit légère).


Monsieur Seydi Gassama : les droits de l’homme ne sont pas d’un parti
Dans une nation où il ne subsiste réellement pas de sérieuses divergences politiques ou confessionnelles entre les acteurs, il est important qu’on asseye des consensus forts autour de questions qui fondent le socle de la nation. La question de l’université doit faire partie de ce ciment qui bâtisse ce consensus pour qu’on soit bien positionné sur la liste Shanghai (Le classement académique des universités mondiales par l'université Jiao Tong de Shanghai). A mon sens, le vrai débat se situe à ce niveau plutôt qu’on s’accuse mutuellement. Car, ce n’est pas la première fois qu’on assiste a la mort d’un étudiant a la suite d’affrontement entre étudiants et policiers. Le cas pathétique de Balla Gaye est encore frais dans nos mémoires. La question que l’on doit se poser est :

Quel type d’université voulons-nous? La réponse doit être un diagnostique sans complaisance que je n’ai pas la prétention de le faire ici, vue l’ampleur de la question qui nécessite s’il le faut, des états généraux. Elle traitera bien entendu de l’opportunité de renforcer ou non les franchises universitaires. Et sous ce registre on va définir très clairement la ligne de démarcation entre les forces de l’ordre dont la mission régalienne est d’endiguer toute velléité insurrectionnelle et les étudiants qui sont a la quête du savoir comme « les lamantins vont s’abreuver a la source de Simal » pour reprendre le Poète-Président.

C'est a cette réminiscence que je vous appelle Monsieur Gassama; a ce que je sache vous n’êtes pas un homme de la « caverne » mais celui du monde intelligible des droits inaltérables de l’homme ou des hommes c’est selon, ça dépend de la position où l’on se situe. Sous d’autres cieux votre déclaration est passible d’un « autodafé »pour un parjure intellectuel de cette nature car, si vous n’êtes pas en mesure de prouver vos allégations nous sommes en droit de remettre en cause votre crédibilité.

De toute façon, nous condamnons votre façon cavalière de tirer des conclusions hâtives devant une situation ou l’Etat a pris l’engagement solennel de faire « toute la lumière ». A moins que vous n’ayez des compétences outre que d’être défenseurs des droits de l’homme. Etes-vous devenu curieusement expert en balistique ou un enquêteur de l’envergure de Jack Bauer. Si c’est le cas; vous avez tort de faire perdre autant d’argent aux contribuables sénégalais qui a cassé le tirelire pour engager un expert étranger.

La prochaine fois Monsieur Gassama, hâtez-vous lentement! Le peuple n’attend de vous qu’il soit édifié et pour des questions aussi sérieuses où, il y’a mort d’homme. Il faut prendre le temps d’avoir toutes les informations nécessaires pour motiver vos déclarations a moins que vous soyez mu par un dessein que nous ignorons car nous ne sommes pas adeptes d’empirisme intellectuel.

La défense des droits de l’homme est un combat noble car, il est respectueux des valeurs constitutionnelles et universalistes. Nous nous sommes intéressé au « cylindre de Cyrus » qui« délivre certaines personnes de corvées considérées comme injustes»; combat ne peut être plus noble que le votre.

Au Sénégal, depuis l’avènement de Monsieur Macky SALL comme Président de la République qui a fini par asseoir une gouvernance judiciaire qui bannit toute forme d’impunité, les meurtres de Médinatoul Salam en sont les premières illustrations. Nous pensons que tous les ingrédients sont réunis pour faire confiance notre Justice qui est en train de creuser les véritables sillons d’un Etat de droit qui garantit même le droit a certains pantins de faire des déclarations de ce genre.

Ibrahima BA
Cadre Apr a Koussanar