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Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques: "Le soutien des transhumants sera dérisoire, parce que leur discours est dépassé".

Enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw ne partage pas la position du Président Macky Sall sur la transhumance.


Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Août 2015 à 11:48 | | 0 commentaire(s)|

Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques: "Le soutien des transhumants sera dérisoire, parce que leur discours est dépassé".
C'est une erreur, à en croire Moussa Diaw, de faire transhumer des gens qui ont été battus sur le champ politique. D'ailleurs, sur la ruée des transhumants vers la mouvance présidentielle, l'enseignant estime que "si l'on veut renforcer la démocratie au Sénégal, on ne peut pas soutenir la transhumance, parce que soutenir la transhumante veut dire affaiblir la démocratie, cela veut dire que ceux qui ont échoué peuvent revenir collaborer avec la majorité alors que ça ne devrait pas être le cas. Parce que la démocratie a besoin d'une opposition forte". M. Diaw est convaincu qu'affaiblir l'opposition, c'est affaiblir la démocratie. Ainsi, faire l’apologie de la transhumance n'est pas une bonne logique, c'est plutôt conforter l'opposition à s'organiser, à renforcer la démocratie, à faire une lecture de la politique et composer d'autres pistes pour permettre l'amélioration des conditions de vie des Sénégalais de manière général. C'est dans ce sens, dit-il, qu'il faudra rigoureusement combattre le phénomène de la transhumance.

Poursuivant son propos, l'enseignant-chercheur soutient : "Dans d'autres pays, des opposants ont rejoint la majorité pour avoir une position de pouvoir. C'est en cela que ça pose problème pour la consolidation, pour la vitalité démocratique, si l'on veut s'inscrire dans une logique d'élargissement de l'espace public dans le sens africain". De l'avis de Moussa Diaw, la plupart des transhumants ne sont pas des porteurs de voix, ce sont des gens qui sont politiquement déclassés et leurs discours ne correspondent pas avec les aspirations de la jeunesse sénégalaise. "Cela veut dire que ces gens ne peuvent rien apporter au président de la République", conclut-il.