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Moustapha Niasse : «Un homme politique vertueux, mais nerveux»


Rédigé par leral.net le Jeudi 5 Novembre 2015 à 14:23 | | 9 commentaire(s)|

« Un homme politique vertueux, mais nerveux », d’après ceux qui le connaissent, Moustapha Niasse ; un vrai commis de l’Etat a passé une bonne partie de sa vie au pouvoir, depuis l’indépendance du Sénégal. Du Parti socialiste à la création de sa propre formation politique, jusqu’au perchoir, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, sans oublier sons soutien pour la réélection de Macky Sall à la prochaine présidentielle.

Brillant étudiant, major de la promotion André Peytavin à l’ENA en 1967, Moustapha Niasse a occupé le poste de directeur des services de l’information et de la presse du Sénégal de 1967 à 1970. Titulaire de licence en droit à l’université de Paris II, après un passage à l’université de Dakar, Niasse est devenu directeurs de cabinet du Président Senghor et coordonnateur du service national de sécurité à l’âge de 29 ans.

Il a occupé ce poste du 4 mars 1970 au 15 mars 1978. Dans la même année, celui qui sera le futur envoyé du secrétaire général de l’ONU à plusieurs reprises va décrocher son premier poste ministériel jusqu’au 15 septembre 1978. Un an plus tard, il passe à la tête du département des Affaires étrangères. Poste qu’il va quitter en 1984. Il retrouvera le même poste entre 1993 et 1998. Réputé très nerveux, Moustapha Niasse a servi aux Nations unies. Il fut Président de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies en 1979 sur la lutte contre l’apartheid, Président de la session de l’Assemblée générale de l’ONU en 1980 portant sur le règlement du conflit israélo-palestinien et le Moyen-Orient, Représentant du secrétaire général des Nations unies dans les pays des Grands Lacs jusqu'en 1999. Envoyé de celui-ci, en 2002, en République démocratique du Congo afin de mener les négociations devant parvenir à un gouvernement d'unité nationale…

Les déboires au Parti socialiste
Sa rivalité avec Ousmane Tanor Dieng, causée par le congrès sans débats, en faveur de l’actuel homme fort du Ps, l’obligea à claquer la porte au profit de sa propre formation politique. Il initia ce qui est convenu de nommer : l’« appel du 16 juin 1999 », suscitant un réel espoir politique chez des milliers de Sénégalais. Il a capitalisé de la sympathie qui lui a permis d’arriver troisième à l’élection présidentielle de 2000, avec 17,8% des suffrages. Ce qui a fait de lui, le faiseur de roi évinçant Diouf, le socialiste, et installe Wade, le libéral. Ce dernier lui avait promis publiquement le poste de Premier ministre qu’il occupa le temps d’une rose, à cause des divergences de visions politiques avec le pape du Sopi.

La descente aux enfers
L’Alliance des Forces de Progrès (l’Afp) commençait à se vider de sa substance avec les départs répétés des compagnons de l’appel du 16 juin. Oumar Khassimou Dia n°1, Me Abdoulaye Babou, Me Massokhna Kane, Serigne Mamoune Niasse, Mamadou Ly et, tout récemment Hélène Tine, Malick Gackou et Mata Sy Diallo, entre autres, ont quitté le navire.

La situation politique à l’AFP est tout autre. Nombreux sont des responsables et des militants qui estiment qu’à 76 ans, Niasse a l’avenir derrière lui. Le départ de son désormais ex-numéro 2 fait suite à son soutien historique à Macky Sall à la prochaine présidentielle, arguant : « Aucun des imbéciles et salopards qui ont décidé de voir chacun dans la direction qu’il croit être la bonne ne peut m’empêcher de le faire. Car, apparemment, ce qui me lie au patron de l’Alliance pour la République (APR) est plus fort que la vision d’une bonne partie des militants ». Aujourd’hui, au perchoir, l’opinion retiendra que c’est avec Niasse comme Président de l’Assemblée nationale que l’hémicycle a connu l’une de ses plus graves crises.

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