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Naufrage de Bettenty: rescapés et secouristes racontent le film de l'horreur


Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Avril 2017 à 10:57 | | 0 commentaire(s)|

Ph: Illustration
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Une pirogue transportant plus 70 personnes, en majorité des femmes, a chaviré lundi, à Béttenty, localité située dans les Îles du Saloum, faisant 21 morts dont une femme enceinte et deux fillettes, selon un dernier bilan. "Le drame est survenu vers 17 heures 30, au moment où la marée commençait sa remontée. On avait quitté pour rejoindre Bettenty, c'est en approchant du village qu'on nous informe qu'une pirogue transportant des femmes parties à la pêche au huîtres et pétoncles, a chaviré entre les îles aux oiseaux et les îles aux cocotiers. Il y avait certes du vent mais vu le chargement de la pirogue et le nombre de passagers, l'accident est simplement lié à une surcharge", explique Ndiaye enseignant à l'école élémentaire de Bettenty.

Selon lui, l'endroit où le drame s'est produit n'a pas une profondeur d'un mètre et demi. "Donc c'est sûr que quand la pirogue a commencé à prendre de l'eau avec le poids de la charge, les passagers ont paniqué". Méli-mélo qui a aggravé l'accident, précisant que le défaut de l'assistance rapide est pour beaucoup sur le nombre de victimes porté à 21 morts. "J'étais debout à l'intérieur de la pirogue, quand elle a commencé à chavirer. Mais certaines de mes collègues m'ont tirée, je suis tombée à l'eau. Heureusement, en me relevant, j'ai vu une planche flotter sur l'eau et je me suis couchée dessus. J'y ai passé plus de deux heures flottant dans l'eau avant que les secours n'arrivent", témoigne Fatou Bodian, l'une des rescapés.

"Je ne peux même pas expliquer ce qui s'est passé. Les choses sont passés très vite. Pour moi, j'ai survécu par miracle. Quand la pirogue a commencé à chavirer, je ne savais plus quoi faire. Je ne voyais que la mort. Et alors, tous mes pensées étaient tournées vers mon petit garçon. Heureusement, en me retournant , ma main, a saisi une planche de la pirogue, à laquelle je me suis accroché de toutes mes forces. Et là, je voyais les femmes que je connais très bien, mourir", ajoute pour sa part, Awa Bodian.

Secouriste de profession, El Hadj Insa Diouf fait partie de ceux qui sont arrivés sur les lieux après le drame. Il raconte l'horreur : "j'étais au village quand on m'annonça la nouvelle. J'ai pris une pirogue avec mes jeunes frères. Sur place, j'ai trouvé des femmes déjà mortes. Avant même d'arriver au lieu du drame, j'ai vu des cadavres flottant sur l'eau. Alors j'ai commencé à les ramasser. A ce moment, les sapeurs-pompiers étaient à l'Île aux oiseaux, non loin du lieu du naufrage, accompagné des écoliers venus de Dakar (Ndlr: les filles du président Macky Sall, El Hadji Diouf, Moustapha Guirassy...).

Avant leur arrivée, j'avais repêché dix corps sans vie. C'était très difficile. Certains femmes étaient coincées sous la pirogue et c'était très compliqué de les sortir. La dernière victime retrouvée hier vers midi, était coincée entre le sac de pétoncles et la pirogue. Il a fallu la tirer avec la force pour l'extraire. C'est le choc, mais il fallait le faire
".

"L'intervention a duré de 17 à 2 heures du matin. Au début, 41 personnes étaient reçues au poste. Par la suite, d'autres ont porté à 51 le nombre de blessés parmi lesquels une femme enceinte qui est finalement décédée. Aussi, il y avait trois portées disparues dont a retrouvé une ce matin (hier), une trentaine de blessés est comptabilisée pour le moment", renseigne Moussa Bâ, infirmier-chef de poste de Bettenty.

Hier, le ministre de la Pêche accompagné du gouverneur de la région de Fatick, s'est rendu au village pour présenter les condoléances du gouvernement et a remis 10 millions et 10 tonnes de riz aux familles des victimes.

(Source : L'Observateur)