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Naufrages en Méditerranée : Makacolibantan pleure ses 13 fils

Le naufrage d’un navire sur les côtes libyennes, qui ont englouti près d’un millier de personnes, n’a pas épargné des fils de la région de Tambacounda. En effet, dans la commune de Makacolibantan, treize jeunes sont déclarés morts noyés dans les eaux de la Méditerranée, laissant derrière eux, des parents et familles dans la détresse.


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Avril 2015 à 11:12 | | 0 commentaire(s)|

Naufrages en Méditerranée : Makacolibantan pleure ses 13 fils
A Makacolibantan, c’est la tristesse et la désolation, qui sont les sentiments les mieux partagés par ces temps qui courent. Cette commune de Tambacounda a en effet payé un lourd tribut dans le naufrage du navire, qui a sombré dans les eaux de la Méditerranée, alors qu’il était en partance pour l’Italie, en provenance de la Libye.

Parmi le millier de victimes recensées, de jeunes Sénégalais y sont identifiés, dont 13 qui sont de la région de Tamba. Pourtant, jamais dans l’histoire de la localité, une si importante perte en vies humaines n’a été répertoriée, rappelle Saliou Dieng, habitant de Maka Village. Il précise dans la foulée, que plusieurs localités de la commune sont touchées par ce désastre maritime. De Fadya, en passant par Sao, Sambangaye, jusqu’à Demboubé et Sitacourou, entre autres localités, des victimes y ont été recensées.

A Sambangaye, village situé vers la frontière gambienne, Diao Kane, fils de la localité, a été déclaré mort dans le naufrage. A Demboubé aussi, un certain Souleymane a été déclaré mort, tout comme c’est le cas à Maka centre où un nommé Badi Bâ, la trentaine révolue, a disparu dans les profondeurs de la Méditerranée, alors qu’il voulait regagner l’Europe. «Nous avons été informés par un des nôtres qui était du voyage, mais qui a pu se tirer d’affaire. Il nous a dit que des fils de la commune de Maka, au nombre de plus d’une dizaine, qui étaient tous dans l’embarcation, ont péri dans les eaux méditerranéennes. Ce qui n’a pas manqué de créer l’émoi et la consternation surtout dans les familles concernées», s’émeut Saliou Dieng. C’est par la suite que l’information s’est répandue dans la ville comme une traînée de poudre.

Dans la famille de Badi Bâ à Maka centre, certains de ses parents interrogés disent s’en remettre à Dieu. «C’est le destin qui a voulu que son chemin s’arrête là», a glissé difficilement le père du disparu. «Il est maintenant parti, il faut prier pour lui», ajoute-t-il. Tout en faisant remarquer néanmoins, que si les jeunes de ces localités avaient un emploi, ils ne s’aventureraient à embarquer clandestinement dans des navires pour aller en Europe. «Ils n’ont tous qu’une ambition, venir en aide à leurs parents plus que fatigués. L’Etat doit trouver de l’emploi aux jeunes, avant que la mer ne les engloutisse tous», conseille-t-il.

Le chef de l’Etat salue la mémoire des victimes de la Méditerranée

Le Quotidien a sans doute secoué des dirigeants africains, dont le chef de l’Etat du Sénégal, quand il évoquait mardi dernier à la Une, l’indifférence dont le continent fait montre devant les naufrages en cascade de navires, dans la Méditerranée. En effet, le communiqué du Conseil des ministres, parvenu hier à la Rédaction, indique que le Président Macky Sall «a exprimé sa profonde émotion et sa vive préoccupation suite au naufrage ayant coûté la vie à de nombreuses personnes, qui tentaient de rejoindre l’Europe par la voie clandestine». A cet égard, ajoute le document, «il a salué la mémoire des victimes et a saisi cette occasion, pour lancer un vibrant appel à une mobilisation générale, à l’échelle africaine et internationale, pour prévenir ces drames et mettre fin à la tragédie humaine de l’émigration clandestine».

Le chef de l’Etat a par ailleurs évoqué la célébration de la fête du Travail, le 1er mai 2015, «en rappelant au Gouvernement ses directives relatives au maintien d’une concertation permanente avec les syndicats de travailleurs. Il a, ainsi, demandé au Premier Ministre de veiller à la bonne mise en œuvre du Pacte pour la Stabilité sociale et l’émergence économique, signé par le Gouvernement et les partenaires sociaux, tout en rendant compte de l’état de prise en charge des cahiers de doléances des centrales syndicales et du niveau d’exécution des engagements du Gouvernement».

Le Quotidien