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« Niami diodo » : Mythe ou réalité, hommes et femmes se prononcent

Selon de nombreuses interprétations, le « niami diodo » est une astuce que les femmes du Fouladou (Kolda plus précisément) utilisent pour ferrer un homme afin de le maintenir ou d’arracher le mari d’autrui. Cette pratique mystique est-elle toujours d’actualité ? Les réponses divergent. Si certains y croient fermement, d’autres par contre pensent que c’est un mythe entretenu par ceux qui y croient, selon L’As.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Mai 2015 à 16:02 | | 0 commentaire(s)|

« Niami diodo » : Mythe ou réalité, hommes et femmes se prononcent
Le Fouladou ou Kolda est une région essentiellement habitée par des Peuls. Dans cette contrée située dans la région naturelle de Casamance, les femmes sont souvent cataloguées comme détentrices de pouvoirs mystiques. Elles sont accusées à tort ou à raison d’user de subterfuges comme le « niami diodo », qui signifie littéralement en peulh « manger et rester » pour ferrer les hommes. Cette pratique, qui remonte à plusieurs décennies, selon beaucoup de personnes, permet à une femme de garder éternellement un homme à ses côtés.

Trouvé sous une tente en cette période de canicule, un homme à la retraite considère que le « niami diodo » est un mythe que les gens ont fini par transformer en réalité. « Femme du Fouladou est réputée serviable et quand elle tient à un homme, elle y met le prix pour que ce dernier l’épouse. Dans ce jeu de séduction, l’homme succombe souvent et finit par demander la main de la femme. Mais, dire qu’il y a des pratiques pour envouter les hommes, cela n’existe que dans la tête de ceux qui le pensent », soutient-il sous l’anonymat. Mamadou Oumar Bâ affiche la même position. Dans ses habits d’un autre âge, ce forgeron, âgé d’une soixantaine d’années, balaie d’un revers de la main cette croyance. A l’en croire, le Niami Diodo n’est pas conforme aux préceptes de l’islam. « C’est une croyance qui n’existe pas. Mais les gens en ont fait une religion qui ne tient pas la route. C’est par amour que les femmes se marient, et non grâce à cette pratique. Ces pratiques sont païennes », relève Mamadou Oumar Bâ, forgeron au quartier Doumassou.

En effet, M. S, enseignant de carrière, précise que « je n’ai jamais un collègue ou quelqu’un qui m’a dit qu’il est victime de cela. Dans ma jeunesse, j’avais plusieurs copines Peuls, mais cela ne m’a pas empêché d’aller trouver une trouver une femme ailleurs, qui n’est pas du Foulafdou », explique-t-il, tout en poursuivant que chacun est libre d’y croire ou non. Mais, à mon niveau, comme à l’image de plusieurs de mes collègues, ces choses n’existent pas. Les gens ne font que spéculer.

Or, pour Lamine Sonko, employé dans une entreprise de bâtiment, nie l’existence du Niami Diodo. Le fait que plusieurs fonctionnaires affectés dans la région épousent les filles Peulh de Kolda, c’est juste qu’elles sont très belles et d’une beauté extraordinaire, mais aussi, il y a l’hospitalité koldoise qu’elles réservent aux étrangers. Il y a aussi le coût de la vie qui est moins chère.

Même si certaines personnes interrogées sur la question refusent de parler de cette pratique, d’autres par contre y croient dur comme fer. C’est le cas d’Amy, qui dit que, les femmes font usage du « Niami Diodo » non pas pour faire du mal, mais juste pour fixer un homme pour que ce dernier les épouse à l’avenir. « Je ne l’ai jamais fait, mais une de mes amies l’a fait pour que son amant l’épouse », dit-elle, tout en expliquant que le « Niami Diodo » est un liquide d’origine mystérieuse que les femmes mélangent avec du jus, du lait caillé, du thé ou même avec de la sauce qu’elles servent à leurs futurs maris. Et une fois que l’homme consomme ce liquide, il tombe follement amoureux de sa fiancé et souvent cet amour aboutit au mariage.