leral.net | S'informer en temps réel

Nigeria : Deloitte révèle un nouveau scandale dans le secteur des hydrocarbures

Le Nigeria semble à nouveau être mêlé à une affaire de détournements de fonds dans le secteur des hydrocarbures. En effet, l’auditeur Deloitte vient d’accuser Addax, filiale de l’opérateur chinois Sinopec de transaction « douteuses » estimées à 100 millions de dollars. Des fonds qui auraient transité par le Nigeria, notamment via l’entreprise Kaztec qui a gelé ses activités depuis 2015. Face à ces accusation, Addax a annoncé son intention de commissionner PwC pour mener une enquête indépendante sur les accusations de Deloitte.


Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Février 2017 à 11:24 | | 0 commentaire(s)|

Propiétaire Wari: La contestation enfle contre Kabirou Mbodji
Propiétaire Wari: La contestation enfle contre Kabirou Mbodji

Le secteur des hydrocabures nigérian de connaît son énième scandale financier. Cette fois, c'est le négociant suisse de matières premières Addax, racheté en 2009 par la China Petroleum and Chemical Corporation (Sinopec) qui est accusé de paiement douteux, notamment au Nigeria. Selon le cabinet d'audit Deloitte, les « transactions » d'Addax auraient atteint 100 millions de dollars.

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à octobre 2016 quand Addax annonçait sa décision de mettre fin à son contrat avec Deloitte qui était en charge de ses audits depuis 2005. Une décision expliquée par le cabinet anglais par la découverte par ses auditeurs de versements qui n'ont pu être expliqué par le négociant genevois. Ce dernier n'aurait également pas apporté aux auditeurs de Deloitte des preuves « suffisantes concernant leur justification et leur validité ».

Des flux entre le Nigeria et l'île de Man

Le cabinet aurait dans un premier temps pointé du doigt, un paiement évalué à plus de 20 millions de dollars enregistré par la filiale de Sinopec comme des « frais juridiques » versés à plusieurs conseillers au Nigeria et aux Etats-Unis. Un montant qui a été débité depuis des comptes bancaires nigérian et à l'île de Man. Là où Addax justifie ces paiements en tant que frais juridique, Deloitte de son côté assure ne pas être parvenu à établir clairement la nature des services fournis en contrepartie de ces paiements.

Un autre paiement a attiré l'attention de Deloitte. Estimé à 80 millions de dollars, ce montant aurait été versé à une entreprise d'ingénierie pour des projets de construction au Nigeria. Pour l'auditeur, le montant versé est jugé « disproportionné » par rapport au travail effectué sur le terrain. Le cabinet a également émis des doutes quant au but réel et quant au calendrier des paiements effectués par Addax. Selon la presse suisse, ces supposés « pots de vin » seraient liés à Kaztec Engineering Ltd.

Cette entreprise nigériane est une filiale du groupe Chrome, un conglomérat qui a signé des accords avec Addax entre 2009 et 2014 pour une valeur total d'un milliard de dollars. Kaztec qui gère l'exploitation d'un site pétrolier baptisé Snake Island a gelé toute activité depuis mars 2015, et ce, suite à des problèmes fiscaux entre Addax et Pretoria. D'ailleurs, Deloitte a également mentionné des informations remontées par des lanceurs d'alertes internes et externes.

PwC pressentit pour mener l'enquête

Des « fuites » qui font cas de versements au profit de responsables gouvernementaux et pointent de cas d'enrichissements personnels au sein du top management d'Addax. Des accusations que Deloitte reprend sans toutefois pouvoir « ni prouver, ni infirmer ». Il n'empêche que le cabinet d'audit maintient ses accusations de « dépenses inappropriées faites depuis Genève, depuis la société établie à l'île de Man et des irrégularités de salaires ».

Addax a pour sa part déclaré ne pas avoir été mis au courant des soupçons de Deloitte qu'après la rupture du contrat les liant. La filiale de Sinopec a entre-temps remplacé le cabinet britannique par UHY Hacker Young. Face à ces accusations, le négociant sino-suisse compte « faire appel » auprès du cabinet PwC pour mener une enquête indépendante sur les allégations de Deloitte.


La rédaction