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Non, il faut les libérer, il n'y a pas de quoi fouetter un chat...Libérez nos journalistes, arrêtez de jouer avec nos libertés !

L'arrestation, synchronisée, de 3 journalistes appartenant à 2 organes de presse aux lignes éditoriales proches ou, à tout le moins, non hostiles au Président Macky Sall me laisse songeur : qui dirige vraiment le Sénégal?


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Juillet 2015 à 15:50 | | 0 commentaire(s)|


Les motifs, supposés, de l'emprisonnement des journalistes Alioune Badara Fall, Mamadou Seck et Mouhamed Guèye, me semblent légers et puérils; le Sénégal n'est pas en guerre, à ce que je sache, pour que des informations, n'importe quelle information liée à l'armée nationale soit classée "Secret défense" et le fait de publier des procès verbaux, aussi répréhensible que cela puisse être, ne devrait pas justifier que l'on mette, en prison, un journaliste. Nous l'oublions ou nous l'ignorons, peut être, mais le travail du journaliste n'est pas de dire la vérité, mais de rapporter la vérité des autres en veillant à un certain équilibre entre les sources et, au mieux de ses talents, de veiller à ce que la vérité rapportée soit vraisemblable (en recoupant les infos qu'il obtient par divers canaux). Dans ces conditions, il y a autant de possibilités de se tromper que de motivations ou de l'habilité des sources.
A mon humble avis, il faut, donc, accorder aux journalistes le droit de se tromper, de bonne foi, et leur donner la possibilité de s'amender sans arriver à des excès comme l'emprisonnement.
Mais notre pays est devenu un pays où les policiers, les gendarmes et les juges jouent avec notre liberté, selon leurs humeurs, oubliant que la dignité de chaque citoyen bafouée tachera la dignité de tous les sénégalais. La prison est et doit être l'ultime recours, elle devrait avoir comme sens de préserver la société de prédateurs et de servir d'acte pédagogique à ceux qui devient trop de ce qui est permis.
Mais les journalistes ne sont ni des prédateurs, ni des malfaiteurs, ils ne créent ni les infos, ni les faits, plutôt que de s'attaquer aux journalistes, l'état ferait mieux de traquer ceux qui donnent les informations "classées" par négligence, par vengeance ou par cupidité. Avant de s'attaquer aux journalistes, il faut d'abord sanctionner ceux qui sont chargés de garder le secret dès lors que ce secret est dévoilé. Chaque minute, chaque jour que Alioune Badara Fall, Mamadou Seck et Mohamed Guèye passeront en prison seront des instants d'humiliation inutiles pour eux et indignes pour nous, pour nous tous.
Messieurs les juges ressassiez-vous pendant qu'il est encore temps, laissez ces sentinelles de nos libertés collectives retourner chez eux en ces derniers moments du mois béni de ramadan
Que Dieu Bénisse le Sénégal et inspire mieux ses juges !
*Tamba Danfakha*
*Président Groupe Kombiko*
kombiko@gmail.com